Dans la mesure où le symbolisme de la souffrance [d’un individu] est archétypique, c’est-à-dire collectif, il faut le considérer comme l’indice qu’un tel homme ne souffre plus de lui-même, mais bien plutôt de l’esprit de son temps. Il souffre d’une cause objective, impersonnelle, à savoir de l’inconscient collectif qu’il possède en commun avec tous les hommes.
La rumeur assume volontiers le rôle de l’inconscient qui, adversaire habile, vise toujours les défauts réels, mais à nous inconscients, de notre cuirasse.
Elle ne sait pas encore que son personnage idéal devrait être femme parce qu’ainsi il la concernerait quelque peu. L’idéal représenté par l’homme ne l’engage à rien ; il ne fait que rendre possible des exigences imaginatives. Au contraire, si cet idéal était de son sexe, elle pourrait découvrir qu’elle ne lui correspond pas tout à fait. Ce serait gênant, mais salutaire.
Le temps est aussi défini par le lever et le coucher du soleil, c’est-à-dire par la mort et le renouvellement de la libido, l’éveil et la disparition de la conscience. […] Le temps […] est donc exprimé dans le mystère par la métamorphose de la force créatrice, la libido, en conformité avec le fait physique de son identification au cours du processus énergétique.
La séparation du fils et de la mère marque l’adieu de l’homme à l’inconscience de l’animal.
En triomphant de la mère, le héros s’égale au soleil ; il se réengendre lui-même. Il acquiert la puissance du soleil invincible en même temps que le rajeunissement éternel.
L’inconscient est en désaccord avec lui-même et […] l’homme mythologique percevait cet inconscient dans toutes les adversités et oppositions de la nature extérieure sans savoir qu’il apercevait l’arrière-fond paradoxal de sa conscience.
Le passage de la libido en régression sur le dieu permet d’affirmer directement que c’est un dieu ou un héros qui commet l’inceste.
Si […] la conscience réussit à interpréter l’archétype constellé d’une manière conforme à la fois au sens et au moment, alors apparaît une métamorphose capable de subsister.
Le développement de la conscience conduit inévitablement non seulement à la distinction d’avec la mère, mais à la distinction d’avec les parents et la famille en général et ainsi à une séparation relative de l’inconscient et du monde de l’instinct. Or l’aspiration à ce monde perdu continue de subsister et d’attirer toujours, quand de difficiles travaux sont nécessaires pour s’adapter […] ; et c’est ainsi que se produit la symbolique incestueuse.