L’optimum vital ne peut être atteint que par l’obéissance aux lois qui règlent le cours de la libido, qui font alterner systole et diastole, qui donnent la joie et fixent aussi la limite indispensable des devoirs individuels de la vie sans l’accomplissement desquels on ne l’atteindra jamais.
La libération de la libido se produit par un acte rituel. Elle met la libido à la disposition de la conscience. Elle est domestiquée ; on la fait passer d’un état indistinctif non domestiqué à un état de disponibilité.
Aussitôt que l’apaisement se produit en [l’homme], la tempête se calme dans l’univers aussi et les forces de la nature, qui étaient en conflit, trouvent le repos dans des limites stables.
Le grand acte social et historique du christianisme fut de donner à l’homme, pour l’avenir, une espérance, lui promettant de réaliser peut-être son idéal dans l’avenir.
L’idée qu’une cérémonie et ses rites concrets puissent avoir une importance pour le salut était contraire à l’évangile, puisque l’évangélisme se dressait contre l’importance des institutions catholiques.
Si Jésus, se méprenant sur le sens de cette fantaisie [créatrice] l’avait prise au pied de la lettre, il y aurait eu au monde un fou de plus. Mais il poussa le concrétisme de sa fantaisie et entra dans le monde comme un roi à qui sont soumis les empires du ciel. Il ne fut point un paranoïaque : son succès l’a montré. […] La forme sous laquelle Jésus présenta au monde le contenu de son inconscient fut acceptée et déclarée obligatoire pour tous.
Il est certain que la compréhension intellectuelle du processus psychique doit aboutir au paradoxe et à la relativité, déjà pour la raison que l’intellect n’est qu’une fonction psychique parmi de nombreuses autres qui, de par sa nature, sert à l’homme à construire les images qu’il a des objets. Qu’on n’aille pas s’imaginer que l’on comprend le monde uniquement par l’intellect ; on le comprend tout autant par le sentiment. Aussi le jugement de l’intellect représente-t-il tout au plus la moitié de la vérité ; et il doit, s’il est sincère, avouer son insuffisance.
Le sentiment, c’est donc, en un certain sens, un jugement ; ce jugement diffère toutefois du jugement intellectuel, en ce qu’il n’a pas pour but d’établir une relation conceptuelle, mais d’accomplir l’acte subjectif d’acceptation ou de refus […]. Le sentiment est donc, comme la pensée, une fonction rationnelle ; car l’expérience montre que ce sont les lois de la raison qui répartissent les valeurs du sentiment, comme elles président à la formation des concepts.
L’identité est toujours un phénomène inconscient, car l’équivalence consciente présuppose nécessairement la conscience de deux objets équivalents, par conséquent, la différenciation du sujet et de l’objet, ce qui supprimerait le phénomène lui-même.
Maeder attribue même à l’inconscient une fonction prospective proprement dite qui anticiperait, comme en se jouant, le développement psychologique futur. Adler aussi reconnaît à l’inconscient une fonction anticipatrice.