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Citations sur Le dîner de trop (13)

La soif de vengeance ne se dissociait pas d’un certain sentiment de crainte. Il le tenait certes menotté, mais ne se sentait pas rassuré pour autant. Pour on ne sait quelle raison, il pensait que les menottes risquaient de le rendre encore plus dangereux.
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Une guerre sans que l’un violât l’autre étant inconcevable, et les Allemands n’ayant pas exercé ce droit au sein de la cité, sans doute celle-ci s’était-elle soudain sentie investie du rôle de vainqueur et, comme telle, avait donné libre cours à son côté voyou, jusqu’alors dissimulé avec tant de soin.
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Aux yeux de Shaqo Mezini, être gynécologue revenait à régner sur les femmes. Les belles femmes en particulier. Complètement sans défense, sans caprices ni regards aguicheurs, elles lui étaient soumises. Régner sur les femmes ! Justement ce qui faisait si cruellement défaut à Shaqo Mezini. Il n’était pas laid, mais pas non plus avantagé par la nature au point d’intéresser les plus belles. Il avait certes connu quelques aventures banales, mais jamais avec ce qu’on appelle une belle femme, une vraie. Quant à régner sur elles, ce n’était même pas la peine d’y songer… Tandis que Gurameto, lui, les dominait sans même les posséder.
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L’obscurité terrifie les enquêteurs. Pas nous. Au contraire : au cœur de l’obscurité, dans ce néant, nous allons loger une autre énigme. Leur énigme tout comme leur vérité ne nous intéressent pas. En lieu et place de celle-ci, nous allons implanter la nôtre.
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La ville donnait toujours le change. Avec ses dames elle s’était peut-être montrée trop arrogante, mais, sans elles, elle paraissait d’autant plus dangereuse.
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...après un flirt de plusieurs siècles avec l’État ottoman, l’Albanie, en lieu et place des caractères arabes, avait perfidement choisi, pour écrire, l’alphabet latin !
À l’évidence, Staline était autrement plus grand et puissant que le sultan, et à l’image de son importance, incommensurable et lourd comme le plomb devait être son courroux.
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Des villes châtiées, il y en avait eu partout, au point qu'en y réfléchissant un peu, on eût dit que depuis sa création ce passe-temps constituait le principal hobby de l'humanité. Les illes étaient assiégées, n leur coupait l'eau, les vivres, on les canonnait, leurs portes étaient démolies, les murs s'écroulaient, elles étaient réduites en cendres, rasées, on allait même jusqu'à y semer du sel afin que l'herbe ne repoussât plus. Les villes tombaient ainsi, dans le désespoir mais avec courage, alors que se faire pilonner, c'était out autre chose.
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...tu es moi, comment pourrais-je te faire du mal ? Puis, aussitôt : imbécile, ignores-tu que le pire ennemi de soi, c'est soi-même ? Tu n'as pas encore retenu que si tu as quelque chance d'échapper à l'autre, à toi jamais tu ne le pourras ?
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Chaque jour arrivèrent d'Albanie centrale de jeunes volontaires enthousiastes. Champions du dépassement de plans eux-mêmes dépassés, conformément à l'expérience soviétique. D'autres entonnant le chant "La pioche dans une main, le fusil dans l'autre" qu'ils portaient parfois pour de bon afin de mieux l'illustrer. Détecteurs de saboteurs de canaux d'évacuation erronés. Débusqueurs de dames sophistiquées sortant rarement de chez elles en signe de mépris pour le nouveau régime. Activistes ne regardant que droit devant eux ; d'autres qui regardaient principalement droit devant, mais insuffisamment accomplis pour ne pas jeter de temps à autre un regard en arrière. Sculpteurs de bustes de martyrs. Candidats au martyre, prêts à prendre la place des derniers dans les cimetières si le cours naturel des choses venait à le leur permettre. Hommes des trois "non" : à l'impérialisme, au sionisme et au Coca-Cola.
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On se prit à évoquer davantage d’histoires d’otages que depuis nombre d’années. Tout un chacun avait sa propre signature en ce domaine. Les Turcs ottomans différaient des troupes de Mussolini, lesquelles différaient elles-mêmes des bandits albanais qui n’avaient rien à voir avec les Macédoniens, ni ces derniers avec les tsiganes. Chez les gouverneurs, on rencontrait tout autant de styles : le pacha de Janina terrifiait par sa précipitation alors que celui de Berat était calme et pondéré, ce qui ne l’empêchait pas d’expédier la tête de l’otage sur une assiette, une fois le délai expiré.
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