Nous n'avions encore rien vu de Rome, nous n'avions eu l'occasion d'esquisser aucun parallèle avec le sinistre nuage de poussière planant sur l'Albanie, mais il avait suffi d'un petit bar de nuit, dans une ruelle perdue, et d'un café pris humainement, comme cela s'était fait pendant des centaines d'années dans des cafés ouverts dès le point du jour, pour qu'une insoutenable nostalgie s'éveille en nous.
Après un mois dans le Kalahari de la Révolution culturelle, un vrai café, dans un petit troquet romain, à l'aube, en compagnie de deux inconnus et d'un carabiniere qui tient un chien en laisse, nous paraît constituer la forme suprême de la vie civilisée.