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3,82

sur 10783 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cela faisait un moment que les oeuvres de Kafka chatouillaient ma curiosité, et je me suis lancé dans "la métamorphose " et je me suis régalé. Je dois avouer que les premières pages m'ont pas trop emballé, mais j'ai été vite happé par les récits, je voulais savoir si ce pauvre Gregor allait réussir à se faire comprendre, à s'exprimer, s'il allait enfin avoir un peu de reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pour sa famille. Excellent livre !
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Gregor Samsa est représentant de commerce itinérant, une activité professionnelle prenante et fatigante dans laquelle il ne trouve pas grand épanouissement. Il subvient aux besoins de sa famille, ses parents et une soeur afin de combler progressivement leurs dettes. Gregor doit s'accrocher bien malgré lui, l'aliénation qui le lie à ce travail ne lui laisse pas le choix. Sous la pression de son employeur qui ne lâche rien en termes d'objectifs de vente, Gregor est coincé dans sa vie !

Et puis un jour, à son réveil, il se trouve transformé, métamorphosé en insecte type cafard. Cafard, Kafka, nous ne sommes pas trop loin phonologiquement !
Pas moins emprisonné dans sa vie, le voilà coincé sous une carapace !
Rejeté par sa famille qui comprend vite qu'il ne pourra plus assumer leur oisiveté et lâché aussi cruellement par son employeur, Gregor n'a plus d'espoir…

Ce petit roman est bouleversant à plusieurs niveaux, il a généré en moi une sorte de malaise durant sa rapide lecture. Rien que l'image de l'insecte sur la couverture n'invite pas à la regarder, et la sensation dérangeante relative à la représentation du phénomène est désagréable voire oppressante.

Ce récit fantastique nous renvoie à la morale qu'il suscite. Une fois hors de la course, le rejet se fait rapidement ressentir même de ses plus proches. La société nous enferme souvent dans un système dont la spirale ne nous ramène jamais vers le bord ou alors au prix cher à payer !
Cette lecture m'a tenue quelques temps dans la réflexion de ce que Kafka avait comme message à nous faire passer. Une lecture intéressante.
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A part dire que le texte m'a beaucoup plu, qu'il est vraiment sympa, je ne peux pas dire grand chose de plus que ce qui a été déjà dit.
Cependant, j'aimerai vous partager comment je suis arrivé à lire ce texte.
Je lis beaucoup de choses très différentes les unes des autres. Ma volonté de lire ce texte vient enfaîte d'un manga. Kaiju n8 ! Pour ceux qui ne connaissent pas, ce manga se passe dans un Japon alternatif où le pays est régulièrement attaqué par des Kaijus (Godzilla est un Kaiju, pour vous donner un exemple). le héros a la possibilité de se transformer en Kaiju. Il mettra ce pouvoir au service de l'humanité en rejoignant un groupe d'intervention spécialisé dans les Kaijus. C'est un très bon manga que je conseille vivement. Quel est le rapport avec Kafka me diriez-vous. Kafka... C'est le nom du héros capable de se "métamorphoser". Ne l'ayant pas lu et connaissant tout de même ce texte, je trouvais la coïncidence troublante. Et après avoir un peu chercher, j'ai trouvé la confirmation que Matsumoto, le mangaka de Kaiju n8 a bien fait un énorme clin d'oeil à Kafka.
Voilà, je trouvais la succession d'événements qui m'a amené à lire ce texte sympa et je voulais donc vous la partager.
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Si un jour nous changeons au point de ne plus être le même que celui que nous étions, comment pourrons-nous nous accepter nous-mêmes ? Mais, surtout comment serons-nous perçus et tolérés par les autres dans notre vie familiale, professionnelle, relationnelle ?

Franz Kafka a poussé ce raisonnement à son paroxysme, avec Gregor Samsa, qui se réveille un matin transformé en énorme cancrelat. Etonnamment, il accepte facilement son nouveau statut, mais le regard et le comportement des autres, et surtout de ses parents et de sa soeur, qu'il a pourtant entretenus les cinq dernières années avec un travail acharné, va progressivement se modifier, de l'amour à la haine, en passant par beaucoup de phases intermédiaires.

Une belle étude sur les liens humains, même si l'auteur les voit de manière très pessimiste ! C'est ma deuxième lecture de Franz Kafka après le procès. Quelle réflexion dans ces récits abordés par l'absurde ! A lire absolument !
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Découverte de la plume de Kafka par cet ouvrage et je n'ai été absolument pas déçu, au contraire. Petit livre qui se dévore en un après-midi permettant ainsi d'être totalement plongé dans le récit, j'adore. À côté de ça, j'ai aussi apprécié la façon dont l'auteur nous fait ressentir sa tristesse, son désarroi et sa mélancolie. Je compte définitivement lire d'autres ouvrage de Kafka ! Je recommande.
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Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller transformé ? Vous me répondrez que certaines nuits sereines vous rendront dès le lendemain matin la meilleure des personnes, affable et disponible aux autres et, qu'à l'inverse, une nuit horrible et peuplée de cauchemars fera de vous la personne qu'il faut absolument éviter de toute la journée. Parfois, l'envoûtement d'un rêve érotique vous fera devenir, qui une Aphrodite, qui un Adonis, pour le plus grand plaisir de la personne qui partage votre toit et même votre couche... Ici, le mot couche est à prendre bien sûr dans son sens ancien, noble et littéraire...
Mais non, ce n'est pas sur ce terrain que je veux vous entraîner ce soir. Je vais vous préciser ma question : vous êtes-vous réveillé transformé physiquement ? Totalement transformé, pas simplement ébouriffé, bouffi, ballonné ou les yeux cernés, ce qui est à peu près les seules transformations que la nature daigne généreusement nous accorder dès potron-minet...
Je veux dire : transformé à la manière dont se réveille un fameux matin Gregor Samsa. C'est-à-dire avec de petites pattes grêles et velues et une carapace à la place du dos.
De quoi surprendre et réveiller définitivement l'être cher encore légèrement endormi à vos côtés qui glisse cependant vers votre corps une main lascive et audacieuse !
Gregor Samsa, qui se réveille un beau matin en cancrelat, est le personnage principal de ce court roman de la taille d'une nouvelle. Gregor Samsa est un représentant de commerce harassé par la charge de son travail et par l'oppression de son employeur. Ce n'est pas tant le fait de découvrir sa métamorphose en monstre qui l'émeut ou le terrorise, mais le fait que toute cette histoire risque de le mettre en retard et menace de lui faire perdre son emploi.
C'est une expérience la plus absurde qui soit, non seulement se réveiller ainsi, mais surtout réagir ainsi...
Le fondé de pouvoir en sa personne arrive aussitôt au domicile de Gregor Samsa au grand émoi des parents et de la soeur de celui-ci, tandis que la porte de la chambre du jeune homme demeure close, tandis qu'il cherche désespérément à trouver les gestes qu'il faut réapprendre pour s'extraire de son lit et aller ouvrir l'huis où l'on cogne furieusement...
Cette histoire est le récit inouï et absurde d'une métamorphose irréversible, à laquelle le lecteur n'assiste pas finalement puisque tout est accompli déjà lorsque viennent les premières phrases, c'est-à-dire lorsque se réveille Gregor Samsa.
Récit fantastique ! me direz-vous.
Texte fantastique ? Réalisme pur ? Réalisme imaginaire ? Oscillation entre le naturel et le surnaturel ? Et s'il était impossible de situer ce texte ? Et si c'était ce que voulait Kafka justement ?
La force du récit tient plus dans sa dimension absurde que fantastique et dans sa manière de décrire le comportement des proches de Gregor Samsa, c'est-à-dire notamment ses parents criblés de dettes et qui vivent à son crochet ainsi que sa soeur.
Dans ce début d'animalité pour ne pas dire de monstruosité qui vient frapper notre jeune représentant de commerce et qui scelle la fin de son humanité, Franz Kafka déroule avec une froideur et un réalisme implacables les conséquences qui s'ensuivront, des enchaînements logiques et irrémédiables, qui vont mener cette métamorphose jusqu'à son terme.
On ne sait rien du pourquoi de la chose, ce qui s'est passé durant la nuit qui a précédé son passage d'être humain à cancrelat.
Sa métamorphose en fait un monstre du jour au lendemain et nous assistons à son rejet progressif, à son exclusion de la société, à commencer par la cellule professionnelle, puis celle familiale. Gregor Samsa n'est plus qu'un insecte et dès lors il ne compte plus pour personne...
Dans cette métamorphose, on découvre que l'existence de Gregor Samsa était alors ployée sous l'oppression de sa famille ainsi que de celle de son employeur.
J'ai cherché alors un semblant d'humanité dans les battements d'ailes d'un cancrelat et je l'ai trouvé.
La question posée n'est pas simplement celle de la métamorphose corporelle : que reste-t-il de Gregor Samsa alors qu'il pense, devient brusquement lucide sur sa condition humaine d'avant et qu'il n'a plus son corps d'être humain ?
La vraie métamorphose de ce récit ne serait-elle pas alors la métamorphose sociale, cette famille qui change de regard, cet employeur qui considère différemment ses employés dès lors que ceux-ci n'entrent plus dans la norme... ?
Je vous vois venir...
On voudrait y voir une allégorie, un symbole de la condition humaine. On voudrait croire que ce texte continue d'avoir du sens un certain 05 août 2022.
« Pas de métaphore ici », disait Franz Kafka. Tout de même Franz, vous exagérez un peu, non ?
Si vous en êtes d'accord, je propose de désobéir à ce cher Franz Kafka.
Gregor Samsa se souvient d'une vie aliénante, de voyageur de commerce, harassé, passant sa vie dans les trains et les hôtels, il se souvient de ce que sa vie avait d'inhumain... Il se souvient qu'il travaille exclusivement pour solder la dette de ses parents... Sans compter la pression qu'il se met sur le dos. Toute cette vie est inhumaine, voyons...
La paradoxe de la métamorphose en cancrelat révèle l'inhumanité de sa vie d'avant.
Gregor Samsa est presque plus humain en cancrelat dans son lit que lorsqu'il était un voyageur de commerce faisant son travail comme une petite fourmi...
C'est un jeu de renversement où l'animal permet de découvrir l'inhumanité qui est tapie en l'homme.
Il y a un génie de la description chez Kafka, le lecteur est présent à l'intérieur de chaque phrase. On vit la même douleur, physique, morale, qu'évoqué ici dans celle que ressent Gregor Samsa dans sa chair...
L'horreur du récit tient à si peu de choses. Tout de même, certaines descriptions sont insupportables et l'on voudrait être rassuré en n'y voyant qu'un récit fantastique. Mais voilà, le texte surprend par quelque chose qui nous échappe, le narrateur nous met mal à l'aise dès le départ et nous le croyons, c'est terrible, c'est sidérant, nous prenons acte de son malheur non pas pour entrer en compassion. Ce qui est terrible dans ce texte, c'est que le lecteur est pris d'une envie de prendre une pelle et un balai et de se débarrasser de cet horrible insecte qui traîne et gesticule sous nos yeux.
Au-delà de sa forme, ce roman ouvre plusieurs portes de réflexion sur des sujets de premier ordre comme le bien et mal, la dépendance, le travail, les rapports sociaux et la famille.
Longtemps, Kafka vécut au crochet de sa famille, une sorte de Tanguy avant l'heure, à tel point qu'un jour son père le traita de parasite. Faut-il y voir ici un clin d'oeil espiègle, même si j'ai le sentiment que le mot espiègle ne convient pas totalement à la personnalité de Kafka ? J'ai du mal en effet à imaginer Franz Kafka en boute-en-train, mais on connaît mal les gens...
Il est des lectures qui métamorphosent à jamais le lecteur...
J'espère que nous n'aurez pas le cafard en lisant ma chronique.
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Cancrelat.

Après une nuit agitée Gregor se réveille. Mais le cauchemar ne fait que commencer. Il est devenu un immense insecte.

J'aime lire des classiques de temps en temps. Je sens une profondeur et une réflexion qui m'accompagnent tout au long de ma lecture, mais également longtemps après celle-ci. La Métamorphose ne déroge pas à cette règle. Au premier sens, il s'agit d'un récit fantastique, l'irruption de l'irrationnel dans le rationnel. Au second sens, cette situation permet une réflexion plus large.

La Métamorphose, c'est avant tout celle de Gregor, petit commis de commerce subvenant aux besoins de sa famille. D'individu intégré et respectable, il devient un parasite rejeté par sa famille et la société dans son ensemble. D'abord soutien de sa famille, il devient un fardeau pour cette dernière.

La Métamorphose, c'est aussi celle de sa famille, d'abord aimante et reconnaissante, elle devient froide et menaçante. Une fois toute communication coupée, plus rien ne va. Celle-ci se déshumanise de plus en plus. Elle ne reconnaît plus l'humanité de Gregor et veut s'en débarrasser.

La Métamorphose, c'est également celle de son appartement, d'abord lieu chaleureux, il devient une prison oppressante. Sa chambre passe d'un lieu agréable à un taudis qui sert de débarras. de lieu privé pour sa famille, l'appartement devient ouvert à des inconnus.

J'ai aimé cette lecture. Elle fût oppressante et terrible, mais marquante. J'ai ressenti une empathie grandissante pour Gregor au fur à mesure de ma lecture. La fin en fût d'autant plus amère.

Au final, un immense classique à lire.
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Un petit récit complexe et étonnant, dont je recommande la lecture. J'ai été très intéressé par la structure, l'histoire et l'allégorie qu'elle propose. [ . . . ] J'ai préféré ce récit au Procès, que j'ai trouvé plus intéressant et abouti.
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Cauchemars

Gregor Samsa, un modeste représentant de commerce qui vit avec ses parents et sa soeur, se réveille un beau (façon de parler !) matin dans la peau d'un horrible insecte, cafard ou cancrelat (c'est du pareil au même) ! le pourquoi du comment, Kafka n'en dit pas un mot, en revanche, ce court roman expose toutes les conséquences de cette ignoble métamorphose… Pour Gregor tout d'abord : oui, c'est bien embêtant d'être un insecte, pour se déplacer (avant de comprendre qu'il peut gambader au plafond de sa chambre), pour manger (rien ne lui fait envie, et d'abord, ça mange quoi un cafard ?) et pour s'exprimer aussi… Car Gregor, tout insecte qu'il est (devenu) conserve ses facultés de raisonnement : il voudrait pouvoir communiquer, participer comme avant à la vie de famille… Et pour ses parents ! Quelle horreur, quelle catastrophe ! Car Gregor subvenait aux besoins de ses parents et de sa soeur… Au début, personne ne veut entrer dans la chambre de Gregor, puis c'est la soeur qui vient y faire un peu le ménage… Gregor se cache alors, pour épargner sa soeur… Un jour, la mère et la soeur décident d'enlever des meubles de la chambre de Gregor, afin qu'il dispose de plus de place pour s'y mouvoir (c'est la version officielle !)… Mais pour Gregor, c'est le signe qu'il n'y a plus grand-chose à espérer, si on lui enlève son bureau… D'ailleurs, peu à peu, le climat familial évolue, se métamorphose… le père qui était décrit comme un homme âgé, fatigué en permanence, penché sur sa canne, bénéficie d'un regain de vitalité ! La mère et la soeur travaillent elles aussi maintenant. Et Gregor le cancrelat est plutôt embarrassant…
Kafka en ces quelques chapitres emmène le lecteur aux frontières de l'absurde, en développant les thèmes qui lui sont chers, comme l'isolement, la solitude, l'injustice et critique la société de son époque (mais qui peut aisément se transposer à la notre). J'ai beaucoup aimé ce texte, mais encore plus le second, « La colonie pénitentiaire » un conte cruel où le commandant d'un bagne fait la démonstration d'une machine infernale destinée à mettre à mort tout contrevenant à un règlement inepte… D'ailleurs, le condamné ignore tout de sa condamnation, n'ayant pas eu de procès… le voyageur à qui la démonstration, par l'exemple, est faite, bien qu'horrifié par la barbarie de la méthode d'exécution, est réduit, par l'auteur, au rôle de spectateur… Ecrit en 1914 et publié en 1919, ce texte semble avoir une véritable portée prophétique au regard des évènements tragiques qui ont traversé le vingtième siècle.

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Lire un livre signé Franz KAFKA est intimidant. L'auteur inspire autant de respect que de craintes de ne pas être à sa hauteur. La lecture de la métamorphose vous pouvera le contraire. KAFKA est un grand écrivain abordable. Ce livre est déroutant. Il est fantastique mais bien que très ancré dans le réel. le lecteur vit la mésaventure, inconfortable, de Gregor SAMSA y compris sur le plan charnel. C'est la magie de ce livre. Il est déroutant et si vous ne savez pas ce que veut dire kafkaien et bien vous allez le vivre au fil des pages. L'auteur vous amène là où il veut et vous le suivez. Inutile de devenir comment l'histoire va se dérouler vous allez perdre. C'est là le genie de KAFKA. Vous allez partager les émotions, la vie passée d'un commis voyageur, tout dévoué à sa famille. Cette dernière est peu reconnaissante. C'est là, encore, un des tours de KAFKA. Tous les personnages du livre se métamorphosent. le lecteur est désorienté : c'est le but du livre. Il n'y a pas vraiment de morale, d'enseignements à en tirer ou plutôt chacun doit s'en faire une.
A la fin du livre le lecteur doit faire un choix et si j'avais connaitre une telle mesavanture comment aurais je réagi?
La métamorphose fait parti des livres que l'on n'oublie pas.
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