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Citations sur La première fois, on pardonne (16)

Nous étions tous les jours derrière les cordes d'un ring. Quand les coups ne pleuvaient pas, on les sentait venir. Sans toujours les comprendre, on entendait des phrases aussi violentes que des uppercuts. Nous étions si souvent aux limites du K.-O. Les mots faisaient mouche tout autant. Je les comprenais à présent, je savais distinguer les verbes, les tournures et même les subitilités, l'ironie qui pointait. (p. 36)
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J'avais autant besoin d'écrire que de pleurer, mais il était plus simple, plus facile de tenir le stylo, de le laisser aller se promener sur les lignes tracées. Je pouvais le poser quand bon me semblait, où je voulais. Avec les larmes, c'est plus compliqué, ça vous prend comme une lame, ça remonte du fond du corps sans savoir si les hoquets s'arrêteront un jour. Et quand elles partent enfin, on ne sait plus quoi faire, même si on veut quitter cette tristesse, elle vous tient au corps pendant des heures. (p. 69)
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J'étais étonnée de voir un geste d'une telle douceur. Une main d'homme qui caresse le ventre d'une truite en la reposant entre deux petites vagues. Une main qui redonne la vie.
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Maman, comme souvent a peut-être demandé pardon. Les pardons, elle pouvait en faire une guirlande, je crois. C'est toujours elle qui cédait, baissait les bras et rendait les armes sans même les avoir sorties. Grand-mère l'a élevée dans la gentillesse, le respect. Chez les gens de sa génération, on s'excuse pour un petit geste maladroit, une minute de retard au repas du soir. Pas pour des coups reçus que l'on ne mérite pas. P43
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Une fois, je suis allée à la police pour déposer plainte. On m'a dit que ce n'était pas la peine et que ça allait s'arranger. Certaines femmes se font tuer à cause de cette négligence. (p. 89)
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(...) malgré tout, et j'en ai honte souvent, j'aime mon père aussi fort que je le hais. (p. 54)
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C'est là que la première nuit, j'ai plongé les yeux dans les albums de photos, pour ne plus m'en extraire. Comme dee rêves en couleurs, elles défilent, et nos bouts de vie avec. Elles ne nous ménagent pas, nous tirent parfois des sanglots dans la voix. Ils ont le même écho que ceux que j'entendais, silencieusment tapie en haut des escaliers.
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ça l'agaçait de me voir si peu attentive, il en éprouvait peut-être même de la colère, mais ne le montrait pas. Il adoptait sa façon de vivre en société, comme lorsque des gens passaient à la maison, ou qu'il croisait quelqu'un au coin d'une rue. Il faisait la même chose à la boulangerie, ou chez le marchand de journaux. Mon père était affable, j'ai appris le sens de ce mot en le voyant faire. Affable et souriant, mais aussi lâche et violent. (p.74)
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"Barbarie"
Celui-ci, je l'avais découvert au hasard d'une lecture. C'est là que j'ai appris que mon père se conduisait comme un barbare avec maman. J'avais toujours pensé que ces hommes, les barbares, sévissaient dans les siècles passés à coups d'épée et de lance.
Ce barbare de père était le même qui m'invitait à faire la cuisine avec lui, ou a repeindre les murs du couloir de la maison. Là aussi, je regardais sans cesse ses doigts, ses mains tenant un pinceau, une spatule en bois. Je me laissais aller oubliant le chagrin qui s'écoule sur les joues, ou se fiche dans des mots posés au hasard des jours, comme des galets sur le chemin. Ils étaient tous là, les uns après les autres. Cocards, yeux rougis, morve essuyée d'un coup de manche, menaces, solitude. Ils étaient tous là, les premiers, ceux qui ne sont que des balbutiements, ceux à qui on finit par trouver un nom. Barbarie, quand on sursaute au moindre coup frappé à la porte, au moindre éclat de voix dans la nuit.
Heureusement, les photos sont silencieuses, ne sont peuplées que de sourires.
- La première fois, on pardonne. (p.70)
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Un jour, il est rentré dans ma tête. Plus il me cognait, plus j'allais vers lui. (page 88)

J'essaye d'avoir prise sur ce que devient ma vie, mais les rafales poussent dans tous les sens. (page 52)
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