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EAN : 9782812601583
90 pages
Editions du Rouergue (09/10/2010)
3.71/5   46 notes
Résumé :
Depuis trois semaines, Elodie s'est réfugiée chez sa grand-mère. Dans la solitude de la campagne, elle a tout le temps pour se souvenir, en feuilletant les albums de famille. Elle retrouve les images du bonheur. Quand elle était encore petite et qu'ils partaient en vacances, à la neige ou à la mer. Longtemps, ils ont été une famille en apparence normale. Mais au fur et à mesure des années qui défilent dans l'album bien classé, il y a moins de photos et moins de bonh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman que j'ai découvert par hasard.
J'ai vraiment été touchée par ce roman car c'est la première fois que je lis un roman jeunesse qui aborde les violences conjugales.
Elodie, 15 ans, passe l'été chez sa grand-mère. Sa mère s'est enfuie du domicile conjugal et son père arrêté. Elodie consulte les albums photos à la recherche de réponses et se souvient. Des bons moments. du bonheur. Mais aussi des cris la nuit. Des insultes. Des humiliations. de sa mère si digne qui masquait les marques de coups sous du maquillage.
Le texte est très bien écrit quand on songe en plus que c'est un sujet tristement d'actualité. Il ne cache rien mais il reste porteur d'espoir. Il indique que des associations sont là pour aider les femmes battues. Il rappelle aussi que si la première fois on pardonne, il y a malheureusement tant d'autres fois et qui peuvent être fatales. Pour les enfants aussi c'est terrible et l'héroïne du livre se fait aider par une psychologue.
Une belle découverte.
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Elodie passe l'été de ses quinze ans chez sa grand-mère maternelle. Elle ne cesse de regarder les albums photos et de ressasser, d'essayer de comprendre : quand ? pourquoi ses parents en sont-ils arrivés là ? le soir, la nuit, quand ses filles sont couchées, son père humilie leur mère, lui crie dessus et la frappe. Comme beaucoup de femmes dans son cas, la maman reste digne, ne se plaint pas, camoufle tant bien que mal les traces sous son maquillage, ses lunettes, des chapeaux.

Avec délicatesse et justesse, mais sans épargner son lecteur, Ahmed Kalouaz nous immerge dans le cauchemar des violences conjugales. Via le regard d'une adolescente, il montre leur effet dévastateur sur la victime mais aussi sur les enfants, qui en sont les spectateurs impuissants et s'en rendent coupables. L'auteur évoque à juste titre l'importance pour ces jeunes témoins d'en parler à un tiers (ici, une psychologue) pour prendre un peu de distance avec ce drame, à défaut de pouvoir régler eux-mêmes la situation.

Encore un très bon récit jeunesse d'Ahmed Kalouaz, également auteur de 'Je préfère qu'ils me croient mort' (jeunes Africains et foot). Il me reste à découvrir son ouvrage pour adultes : 'Une étoile aux cheveux noirs' après avoir entendu l'auteur en parler.
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Cette phrase, combien de femmes battues l'ont-elles prononcée comme pour donner vérité à ce qui n'était que mensonges : "La première fois on pardonne" mais que faire quand survient la seconde, la troisième, la dizième, la centième fois ? lorsqu'on ne peut même plus compter ? C'est ce sujet sensible qu'Ahmed Kalouaz a décidé d'évoquer dans ce roman.

A l'heure actuelle une femme sur dix est victime de mauvais traitements en France, infligés par son mari. Les journaux ont beau faire des articles, des livres comme La Première fois on pardonne, ont beau être écrits, le phénomène devenu Grande cause nationale depuis 2010, continue d'être conséquent et de toucher le monde entier.

Ahmed Kalouaz raconte avec délicatesse et pudeur cette violence conjugale qui est entrée au fur et à mesure dans la vie d'Elodie et de sa soeur, impuissantes face au drame qui se joue devant elles ou derrière elles, dans la pénombre de la nuit, chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année. Des rebellions, il y en a eu quelques unes mais aucune n'avait jusqu'ici réussi à aller plus loin que la réponse aux coups, permettant un temps mort dans la relation conflictuelle, toujours trop court.

Par petites touches Ahmed Kalouaz évoque dans La Première fois on pardonne, les souvenirs de ces coups infligés par le père d'Elodie à sa mère et la jeune fille repense à ces moments toujours entre bonheur et malheur.

Malgré ses quinze ans et le départ précipité de sa mère, personne ne veut vraiment lui raconter, alors elle n'a que ses souvenirs et les photos pour se rappeler les scènes effroyables qu'elle voyait, et d'autres instants, plus heureux.

La peur et l'éloignement des autres sont devenus, comme pour sa mère, son quotidien et même si Elodie n'a jamais reçue de coups, elle aussi est marquée. Retourner le passer, l'interroger, l'explorer, se souvenir, constituera au fur et à mesure une forme de thérapie qui l'aideront à se reconstruire. Comme beaucoup d'enfants qui assistent à ce genre de scène, l'adolescente est tiraillée entre l'amour pour sa mère et celui pour son père, qu'elle ne peut pas malgré tout, complètement haïr.

La Première fois on pardonne est un livre triste mais Ahmed Kalouaz le teinte d'espoir en regardant non pas vers le passé mais l'avenir à construire. Cette mère a réussi à s'en sortir, ce qui n'est pas le cas de toutes et le roman s'ajoute à cette longue liste de titres qui disent aux femmes battues : "allez-y, partez, n'ayez pas peur, des gens sont là pour vous aider à vous reconstruire".

Un texte bref et coup de poing qui ne laisse pas indifférent. Un sujet peu abordé en littérature jeunesse qui méritait pourtant depuis longtemps une attention car ce n'est jamais évident pour des enfants de voir leur mère battue. On parle au fond jamais vraiment d'eux dans les articles. Un livre pour ceux qui aiment s'informer sur des sujets sensibles et douloureux, ou encore lire des livres en rapport avec des phénomènes de société et d'actualité.
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C'est l'histoire d'une jeune fille, Élodie, dont les parents se séparent.
J'ai bien aimé ce livre car il est très intéressant et en le lisant, on peut s'identifier au personnage principal. C'est le titre qui m'a donné envie de lire ce livre car ma curiosité a pris le dessus : je voulais savoir ce qu'elle pardonnait ! L'emprise que le père d'Élodie a sur sa mère est très présente ! Tout au long de ce livre, on peut observer le questionnement de cette jeune fille dont elle ne trouve pas forcément de réponse. Les albums photos qu'elle regarde pour se souvenir des bons moments sont bouleversants : plus elle avance dans les pages, plus le bonheur disparaît. De plus, cette histoire d'emprise et du pardon de la mère est assez courant de nos jours. Cette femme n'arrive pas à se détacher de son mari...

Isaline, 16 ans.
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Avec "L'arbre et le fruit", c'est le deuxième livre de la semaine que je lis sur ce thème de la violence conjugale.
Ici c'est abordé moins frontalement et l'auteur s'intéresse principalement au vécu et au ressenti de son héroïne, Élodie, en vacances chez sa grand-mère, qui réfléchit à son enfance et au regard qu'elle a pu porter sur sa famille depuis toute petite, en regardant de vieux albums de photos. Elle cherche à comprendre pourquoi sa mère a brusquement fui le domicile conjugal...
Sa grand-mère veut lui laisser le temps de se faire seule son opinion mais accepte de l'emmener chez une psychologue qui la fera parler.
Une approche intéressante.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
J'avais autant besoin d'écrire que de pleurer, mais il était plus simple, plus facile de tenir le stylo, de le laisser aller se promener sur les lignes tracées. Je pouvais le poser quand bon me semblait, où je voulais. Avec les larmes, c'est plus compliqué, ça vous prend comme une lame, ça remonte du fond du corps sans savoir si les hoquets s'arrêteront un jour. Et quand elles partent enfin, on ne sait plus quoi faire, même si on veut quitter cette tristesse, elle vous tient au corps pendant des heures. (p. 69)
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Nous étions tous les jours derrière les cordes d'un ring. Quand les coups ne pleuvaient pas, on les sentait venir. Sans toujours les comprendre, on entendait des phrases aussi violentes que des uppercuts. Nous étions si souvent aux limites du K.-O. Les mots faisaient mouche tout autant. Je les comprenais à présent, je savais distinguer les verbes, les tournures et même les subitilités, l'ironie qui pointait. (p. 36)
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"Barbarie"
Celui-ci, je l'avais découvert au hasard d'une lecture. C'est là que j'ai appris que mon père se conduisait comme un barbare avec maman. J'avais toujours pensé que ces hommes, les barbares, sévissaient dans les siècles passés à coups d'épée et de lance.
Ce barbare de père était le même qui m'invitait à faire la cuisine avec lui, ou a repeindre les murs du couloir de la maison. Là aussi, je regardais sans cesse ses doigts, ses mains tenant un pinceau, une spatule en bois. Je me laissais aller oubliant le chagrin qui s'écoule sur les joues, ou se fiche dans des mots posés au hasard des jours, comme des galets sur le chemin. Ils étaient tous là, les uns après les autres. Cocards, yeux rougis, morve essuyée d'un coup de manche, menaces, solitude. Ils étaient tous là, les premiers, ceux qui ne sont que des balbutiements, ceux à qui on finit par trouver un nom. Barbarie, quand on sursaute au moindre coup frappé à la porte, au moindre éclat de voix dans la nuit.
Heureusement, les photos sont silencieuses, ne sont peuplées que de sourires.
- La première fois, on pardonne. (p.70)
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Maman, comme souvent a peut-être demandé pardon. Les pardons, elle pouvait en faire une guirlande, je crois. C'est toujours elle qui cédait, baissait les bras et rendait les armes sans même les avoir sorties. Grand-mère l'a élevée dans la gentillesse, le respect. Chez les gens de sa génération, on s'excuse pour un petit geste maladroit, une minute de retard au repas du soir. Pas pour des coups reçus que l'on ne mérite pas. P43
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C'est là que la première nuit, j'ai plongé les yeux dans les albums de photos, pour ne plus m'en extraire. Comme dee rêves en couleurs, elles défilent, et nos bouts de vie avec. Elles ne nous ménagent pas, nous tirent parfois des sanglots dans la voix. Ils ont le même écho que ceux que j'entendais, silencieusment tapie en haut des escaliers.
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Videos de Ahmed Kalouaz (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ahmed Kalouaz
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