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Citations sur Impossibles adieux (34)

J'ai réalisé à quel point la vie elle-même était fragile. Ces chairs, ces os, ces vies qui pouvaient être brisées, tranchées, et avec une telle facilité.
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DERNIÈRES LUMIÈRES

«  La neige tombe.
Sur mon front et sur mes joues.
Sur ma lèvre supérieure et sur mon cou.

Elle n’est pas froide.
Elle est comme des plumes .
Juste le poids de la pointe d’un pinceau .

Ma peau est- elle gelée ? .
Est- elle en train de se couvrir de neige comme le visage
d’un mort? .
Mes paupières ne sont pas froides .Je sens la neige qui
tombe dessus.
Elle fond en gouttelettes d’eau claire et mouille
les contours de mes yeux » .
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La neige tombe éparse. Le champ où je me trouve s'étend sur une colline hérissée de milliers d'arbres noirs sans cimes ni branches, de troncs nus. Ils sont de taille légèrement variées, comme des personnes d'âges différents. Il ne sont guère plus épais qu'une traverse de voie ferrée mais courbés, tordus, l'ensemble évoquant une frise composée de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants maigres qui se tiendraient sous la neiges, épaules voûtées.
Je marche entre les troncs noirs sur lesquels se sont posées des flocons de neige semblables à des cristaux de sel, et derrière chaque arbre s'élève un tumulus. Si je m'arrête soudain, c'est que je sens sous mes baskets comme des petits clapotis. C'est bizarre, me dis-je, alors que l'eau monte jusqu'au-dessus de mon pied. L'autre extrémité du champ que je prenais pour une terre s'étirant vers l'horizon est en réalité une mer. Et la marée continue de monter. La mer monte de plus en plus vite. La marée fait-elle vraiment cet aller-retour deux fois par jour ? Les ossements des tombeaux au pied de la colline sont-ils tous emportés par le reflux, qui ne laisse subsister que les tumuli ?
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Chaque fois que la sueur vient piquer mes yeux, m’empêchant de travailler, je prends une douche froide. Et à chaque fois que je retourne au bureau, je déchire ce que je viens d’écrire. Lorsque je m’allonge toute collante sur le sol du salon, laissant la lettre que je dois reprendre à nouveau, le jour se lève dans une lueur bleutée. Instant de grâce où la température baisse légèrement. Je le dis que je pourrais fermé les yeux un moment, et quand je me sens sombrer dans le sommeil, il se met à neiger sur ce champ. Une neige qui semble tomber sans répit depuis des décennies, depuis des siècles.
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Il n’était pas encore midi mais il faisait sombre au-dehors, comme un début de soirée. Sous le ciel qui semblait prêt à libérer sa neige à tout moment, les immeubles en béton, de l’autre côté de la rue, s’accroupissaient, rassemblaient leurs forces ; l’air était froid et humide.
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Plus j’accumulais de données, plus les contours des affaires devenaient nets, je me sentais comme changée. En un état dans lequel je n’étais plus surprise de découvrir tout ce que des humains pouvaient infliger à d’autres humains… En un état dans lequel quelque chose au fond de mon cœur s’était déjà brisé, où le sang qui passait par là ne jaillissait plus si vigoureusement.
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Au début, ainsi, Inseon ne se montra guère enthousiaste, mais vu que j’étais motivée, étape par étape, elle m’apprit sa langue. Ma partie préférée était les terminaisons des verbes et des adjectifs, qui ne s’accordent pas comme sur le continent. Je m’essayais à dialoguer avec elle et chaque fois que je commettais une faute de conjugaison dans les hada-han-hamen-hazan, Inseon me corrigeait avec un sourire. Un jour, elle m’a dit :
« Certains racontent que c’est à cause du vent. Je veux dire, les terminaisons courtes. Parce que le vent emporte la fin des mots. »
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Après la constitution du gouvernement en 1948, la ligue Bodo avait été formée en regroupant des gens classés à gauche pour, soi-disant, les réformer et les convertir. Il suffisait qu'un membre de la famille ait assisté à un rassemblement politique progressiste pour que tous soient enrôlés dans la ligue. S'y trouvaient aussi des gens dont les noms avaient été arbitrairement donnés par les chefs de villages, pour atteindre les quotas du gouvernement, et bien d'autres qui s'y inscrivaient volontairement en échange de riz ou d'engrais. Certains étaient incorporés avec femme et enfants et aïeux. Quand la guerre a éclaté à l'été 1950, ils ont tous été arrêtés en suivant les listes, et fusillés. Entre deux cent et trois cent mille victimes auraient été enterrées dans le pus grand secret, partout dans le pays.
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«  C’était un été de canicule, les nuits étouffantes se succédaient depuis presque trois semaines.
Comme à mon habitude, je m’étais étendue dans le salon, sous le climatiseur en panne, espérant un sommeil qui ne venait pas.
.
En dépit de douches froides répétées , allongée le dos à même le sol, mon corps en nage ne se rafraîchissait pas ……. »
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Comment sauver tous les morts enterrés ?
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