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EAN : 9782246831242
336 pages
Grasset (23/08/2023)
3.55/5   131 notes
Résumé :
Comme un long songe d’hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire.
Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu’elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d’un an, lorsqu’elles avaient passé quelques jours ensemble sur l’île de Jeju. C’est là que réside Inseon ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 131 notes
Un jour de décembre à Séoul, Gyeongha, la narratrice, reçoit un message d'Inseon, une amie perdue de vue depuis quelques années. Celle-ci a été amenée d'urgence dans un hôpital de la capitale après s'être sectionné deux doigts en coupant du bois. Inseon demande à Gyeongha de lui rendre un service : aller nourrir son perroquet blanc, qui à défaut risque de mourir de faim dans les 24 heures. le problème étant que le domicile d'Inseon se trouve dans un tout petit village isolé à plusieurs heures d'avion et de bus de Séoul, et qu'une violente tempête de neige vient de se déclarer...

Quel étrange roman, à la fois onirique et ancré dans la réalité la plus cruelle, celle d'un épisode terrible de l'histoire de la Corée du Sud qui s'est déroulé en 1948-1949, et au cours duquel des milliers de civils ont été massacrés par l'armée, pour la seule raison qu'ils étaient communistes.
L'intention de l'auteure de rendre hommage à ces victimes oubliées et de (re)mettre en lumière cette triste page d'histoire est bien entendu tout à fait louable. Mais fallait-il pour autant que la trame soit aussi complexe ? Je me suis perdue dans les ellipses du roman : lorsque, comme moi (et sans doute d'autres lecteurs occidentaux), on manque de connaissances sur l'histoire coréenne, il est difficile de comprendre de quels faits historiques il est question sans recourir à Internet. Par ailleurs, j'ai trouvé gênant le manque de repères temporels et confuse la généalogie d'Inseon. Je n'ai pas non plus vraiment compris les raisons de la débâcle psychique et familiale de la narratrice. Quant au flou et au dédoublement entre rêve et réalité, il m'a laissée sur ma faim puisqu'il n'est finalement pas résolu, ce qui m'a donné l'impression que l'auteure ne savait pas comment terminer son histoire.
L'écriture est poétique et délicate, mais pour moi le fil narratif est inutilement sophistiqué. La simplicité et la sobriété n'empêchent pas la force et la beauté.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#Impossiblesadieux #NetGalleyFrance
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Lorsque Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon, qu'elle n'a pas vue depuis un an, elle ne se doute pas qu'elle va mettre le doigt dans un engrenage qu'elle ne pourra pas maîtriser. Inseon, hospitalisée à Séoul pour une grave blessure à la main, lui demande d'aller chez elle pour donner à boire à son oiseau. Il risque de mourir si Gyeongha n'y va pas le jour même. le problème est qu'Inseon habite à Jéju, à plusieurs heures d'avion et que le temps n'est pas de la partie. Lorsque Gyeongha arrive, elle doit faire face à une terrible tempête de neige.

Quel livre extraordinaire ! Tout en pudeur, à pas feutrés, il nous entraîne à la fois dans l'imaginaire et dans l'Histoire. Celle, terrible, des massacres auxquels des civils, parce que communistes, ont dû faire face entre 1948 et 1949. Je ne connaissais pas ce fait, il faut dire que j'en connais très peu sur l'Histoire de la Corée du Sud, et cela m'a permis également, à travers ce récit, de me documenter.

L'écriture est superbe, presque poétique. le fait de ne pas savoir si nous sommes dans la réalité ou dans de l'onirique, voire fantastique, permet au lecteur de se faire sa propre idée même si je vous avoue qu'en arrivant à la fin, j'étais frustrée qu'on ne me le dise pas.

Un grand merci à Netgalley et aux Éditions Grasset pour cette très belle découverte.
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« Je sors dans le séjour et constate que la neige continue de tomber derrière la fenêtre gris-bleu. de gros flocons, comme si d'innombrables oiseaux blancs s'abattaient en même temps, silencieusement. »

Du froid, de la neige, de la boue, des oiseaux et des arbres morts il y en a en quantité dans ce roman dont le flou peut parfois déconcerter. La puissance de ses images poétiques le sauve presque entièrement car il contient peu de certitudes auxquelles se raccrocher. Ses deux personnages, Gyeongha et Iseon, sont presque des spectres, au bord de la folie et du suicide. La seconde fera appel à la première alors qu'elle vient d'être hospitalisée à Séoul. Elle est cinéaste mais aussi menuisière. Accidentellement elle s'est sectionné deux doigts. Elle travaillait sur un projet de land-art initié par Gyeongha, autour de tronc d'arbres sculptés.

Gyeongha parvient difficilement à rejoindre l'atelier d'Iseon. Une forte tempête de neige bloque les routes de cette île de Jeju, pourtant située en zone subtropicale, à 80 kilomètres au sud de la péninsule.

Gyeongha et Iseon ont été marquées par le silence imposé sur les massacres de civils prétendument communistes qui y ont eu lieu fin 1948-début 1949, quelques mois avant la guerre de Corée. Iseon, qui a accompagné sa mère dans ses dernières années, trouvera après sa mort une vaste documentation sur le sujet, recueillie dans le secret. Cette femme avait été un témoin direct de ces atrocités et toute sa vie avait cherché la vérité sur le sort qu'avaient connu bien des membres de sa famille…

Les voix de ces deux amies, pourtant pas si proches, se succèdent, entrelacées à travers les années et les épreuves de la vie. Si j'ai bien compris le sujet de ces massacres de civils, (30 000 pour Jeju, 200 000 pour le reste du pays) est longtemps resté entièrement tabou, pouvant valoir arrestation et prison. La société coréenne s'en est saisi récemment et demande que toute la vérité soit faite…

J'ai été saisi par ce roman, très sombre mais doux, par sa puissance poétique indéniable. Je remercie les éditions Grasset qui, via NetGalley, m'ont permis de découvrir la superbe écriture de Han Kang.
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Rentrée littéraire 2023.

Gyeongha est en proie à des cauchemars récurrents qui l'emmène dans un cimetière envahi par la mer.
Lasse et solitaire, elle décide d'en finir et rédige ses dernières volontés sans savoir à qui les adresser.
Elle fait le tri de ses possessions, sort de chez elle, lorsqu'elle reçoit un message de son amie Inseon. Cette dernière, hospitalisée d'urgence à Séoul, lui demande de se rendre chez elle, sur l'île de Jeju, pour nourrir son perroquet avant qu'il ne soit trop tard.
Sur l'île, une tempête de neige s'est abattue mais ce n'est pas le pire de ce qui attend Gyeongha. Inseon a archivé des documents, compilés de manière minutieuse, de l'un des pires massacres que la Corée ait connus et dont sa famille fut victime : la répression du soulèvement de Jeju en 1948.

Impossibles adieux et impossible oubli : l'écriture puissante, imagée et incantatoire de Han Kang fait éclater la mémoire traumatique enfouie de tout un pays.

L'autrice sud-coréenne nous livre des pages de toute beauté sur l'amitié, le deuil et le devoir de mémoire.
Merci aux Editions Grasset qui m'ont permis cette découverte via NetGalley.
#Impossiblesadieux #NetGalleyFrance


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Gyeongha fait régulièrement le même rêve, cauchemar même, depuis plusieurs années, et décide de laisser ses dernières volontés ; mais à qui les confier ? C'est alors qu'elle reçoit un appel de son amie Inseon qu'elle n'a pas vue depuis près d'un an. Cette dernière, qui réside sur l'île de Jeju a été hospitalisée car elle s'est tranché deux doigts en coupant du bois. C'est grâce à l'intervention de ses voisins qu'elle a pu être prise ne charge.

Mais, un de ses deux perroquets est resté sur place et n'aura pas assez à manger et surtout à boire, alors elle demande à son amie de se rendre sur l'île. Une tempête de neige s'abat sur le pays, le voyage est long, avion, car, et ensuite plusieurs kilomètres à pied sous la neige. Au cours de son périple elle se perd, puis retrouve son chemin, finit par arriver à la maison de Inseon, mais le perroquet est mort… Ainsi commence un long voyage, parmi les documents, témoignages qu'Inseon a pu recueillir au fil des ans sur la guerre fratricide de Corée, entre les partisans du communisme et ceux du « libéralisme », les milliers de morts dans les deux camps, l'omerta qui entoure les faits, notamment ceux qui se sont déroulés au cours de l'année 1948-1949.

Han Kang nous livre un récit plein de poésie sur cette tragédie, où les faits sont rapportés avec exactitude, mais entrecoupés d'onirisme, on ne sait pas toujours si on est dans le réel ou dans le rêve, dans le présent ou un passé assez récent, la tempête de neige étant tellement violente que l'on se demande si Gyeongha a pu en réchapper.

Je connaissais comme tout le monde cette guerre qui a abouti au partage du pays en 1953 entre la Corée du Nord, communisme où règne d'une main inflexible « Rocketman » et la Corée du Sud démocratique, mais je ne savais rien de l'ampleur des massacres.

J'ai beaucoup apprécié l'écriture, l'histoire entre les deux amies, et l'Histoire tout court ainsi que la réflexion sur l'adieu, qu'il s'agisse des relations présentes ou du passé douloureux : peut-on vraiment dire adieu, et qu'en est-il des souvenirs. C'est un livre qui va rester longtemps dans ma mémoire. Je l'ai terminé il y a une quinzaine de jours, mais j'ai eu besoin de laisser les émotions retomber.

Han Kang a reçu le prix Médicis Étranger pour ce roman.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont à nouveau fait confiance en me permettant de découvrir ce roman et son auteure

#Impossiblesadieux #NetGalleyFrance !
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critiques presse (8)
LeJournaldeQuebec
04 mars 2024
Un livre dont on a beaucoup entendu parler à l’automne dernier, puisqu’il a remporté le prix Médicis étranger.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
OuestFrance
20 novembre 2023
L’autrice plonge son lecteur dans l’histoire tragique de la Corée avec une narration métaphorique où les fantômes viennent hanter les vivants. Un livre éblouissant.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LaCroix
30 octobre 2023
La romancière Han Kang entraîne dans la quête poétique, spectrale et hallucinatoire d’un passé mortifère englouti. Fabuleusement funèbre.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
20 octobre 2023
La romancière coréenne raconte le voyage d’une femme fragile qui vient en aide à une amie. Splendide et virtuose.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
RevueTransfuge
17 octobre 2023
C’est l’une des plus grandes voix de la littérature asiatique d’aujourd’hui : la coréenne Han Kang, Man Booker Prize 2016, signe Impossibles adieux. Roman d’une beauté fulgurante sur la mémoire, et la survivance des esprits.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LaLibreBelgique
29 septembre 2023
Avec une infinie délicatesse, Han Kang fait oeuvre de mémoire en faveur de victimes massacrées aveuglément.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
01 septembre 2023
L’itinéraire onirique et mémoriel de Gyeongha est une formidable ­recréation émotionnelle, un nouveau monde éblouissant de perceptions offert à son lecteur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
01 septembre 2023
Dans ce beau roman où les mort·es s’invitent dans les rêves, l’autrice crée une atmosphère intime de neige nocturne.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
La neige tombe éparse. Le champ où je me trouve s'étend sur une colline hérissée de milliers d'arbres noirs sans cimes ni branches, de troncs nus. Ils sont de taille légèrement variées, comme des personnes d'âges différents. Il ne sont guère plus épais qu'une traverse de voie ferrée mais courbés, tordus, l'ensemble évoquant une frise composée de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants maigres qui se tiendraient sous la neiges, épaules voûtées.
Je marche entre les troncs noirs sur lesquels se sont posées des flocons de neige semblables à des cristaux de sel, et derrière chaque arbre s'élève un tumulus. Si je m'arrête soudain, c'est que je sens sous mes baskets comme des petits clapotis. C'est bizarre, me dis-je, alors que l'eau monte jusqu'au-dessus de mon pied. L'autre extrémité du champ que je prenais pour une terre s'étirant vers l'horizon est en réalité une mer. Et la marée continue de monter. La mer monte de plus en plus vite. La marée fait-elle vraiment cet aller-retour deux fois par jour ? Les ossements des tombeaux au pied de la colline sont-ils tous emportés par le reflux, qui ne laisse subsister que les tumuli ?
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DERNIÈRES LUMIÈRES

«  La neige tombe.
Sur mon front et sur mes joues.
Sur ma lèvre supérieure et sur mon cou.

Elle n’est pas froide.
Elle est comme des plumes .
Juste le poids de la pointe d’un pinceau .

Ma peau est- elle gelée ? .
Est- elle en train de se couvrir de neige comme le visage
d’un mort? .
Mes paupières ne sont pas froides .Je sens la neige qui
tombe dessus.
Elle fond en gouttelettes d’eau claire et mouille
les contours de mes yeux » .
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Chaque fois que la sueur vient piquer mes yeux, m’empêchant de travailler, je prends une douche froide. Et à chaque fois que je retourne au bureau, je déchire ce que je viens d’écrire. Lorsque je m’allonge toute collante sur le sol du salon, laissant la lettre que je dois reprendre à nouveau, le jour se lève dans une lueur bleutée. Instant de grâce où la température baisse légèrement. Je le dis que je pourrais fermé les yeux un moment, et quand je me sens sombrer dans le sommeil, il se met à neiger sur ce champ. Une neige qui semble tomber sans répit depuis des décennies, depuis des siècles.
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Au début, ainsi, Inseon ne se montra guère enthousiaste, mais vu que j’étais motivée, étape par étape, elle m’apprit sa langue. Ma partie préférée était les terminaisons des verbes et des adjectifs, qui ne s’accordent pas comme sur le continent. Je m’essayais à dialoguer avec elle et chaque fois que je commettais une faute de conjugaison dans les hada-han-hamen-hazan, Inseon me corrigeait avec un sourire. Un jour, elle m’a dit :
« Certains racontent que c’est à cause du vent. Je veux dire, les terminaisons courtes. Parce que le vent emporte la fin des mots. »
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Plus j’accumulais de données, plus les contours des affaires devenaient nets, je me sentais comme changée. En un état dans lequel je n’étais plus surprise de découvrir tout ce que des humains pouvaient infliger à d’autres humains… En un état dans lequel quelque chose au fond de mon cœur s’était déjà brisé, où le sang qui passait par là ne jaillissait plus si vigoureusement.
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