Un arbre qui pousse isolé au milieu d'un champ perd sa rectitude en croissant et étend ses branches au loin ; au contraire celui qui croît au milieu d'une forêt se conserve droit, à cause de la résistance que lui opposent les arbres voisins, et il cherche au-dessus de lui l'air et le soleil.
Une idée n'est autre chose que la conception d'une perfection qui ne s'est pas encore rencontrée dans l'expérience.
L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation. Il n'est que ce qu'elle le fait. Il est à remarquer qu'il ne peut recevoir cette éducation que d'autres hommes, qui l'aient également reçue. Aussi le manque de discipline et d'instruction chez quelques hommes en fait-il de très mauvais maîtres pour leurs élèves. Si un être d'une nature supérieure se chargeait de notre éducation, on verrait alors ce qu'on peut faire de l'homme.
L'homme a besoin de soins et de culture.
Mais l'homme a naturellement un si grand penchant pour la liberté, que quand on lui en laisse prendre d'abord une longue habitude, il lui sacrifie tout.
mais l'homme a besoin de sa propre raison. Il n'a pas d'instinct, et il faut qu'il se fasse à lui-même son plan de conduite. Mais, comme il n'en est pas immédiatement capable, et qu'il arrive dans le monde à l'état sauvage, il a besoin du secours des autres.
L'éducation est un beau projet, qui serait parfait pour l'avancée des fin spécifiquement humaines dans l'histoire, si elle n'était pas elle-même tributaire de maîtres imparfaits.
L’éducation publique a ici évidemment les plus grands avantages : on y apprend à connaître la mesure de ses forces et les limites que nous impose le droit d’autrui. On n’y jouit d’aucun privilège, car on y sent partout la résistance, et l’on ne s’y fait remarquer que par son mérite. Cette éducation est la meilleure image de la vie du citoyen.
Certains arts sont bons dans tous les cas, par exemple ceux de lire et d’écrire ; d’autres ne le sont que relativement à quel-ques fins, comme celui de la musique, qui fait aimer celui qui le possède. L’habileté est en sorte infinie, à cause de la multitude des fins qu’on peut se proposer.