Si votre raison vous ordonne d'aider à se relever une vieille dame tombée malencontreusement à vos pieds, vous obéissez à un impératif catégorique et votre acte est moral.
Si vous espérez qu'en l'aidant, vous aurez une récompense, vous obéissez à un impératif hypothétique (et à mon avis c'est pas gagné pour la récompense).
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Cauchemar de philo de mon année de terminale, mais qui après coup m'a rendu bien service dans mes pensées.......
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Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen.
Un troisième trouve en lui un talent qui, grâce à quelque
culture, pourrait faire de lui un homme utile à bien des égards.
Mais il se voit dans une situation aisée, et il aime mieux se
laisser aller au plaisir que s'efforcer d'étendre et de
perfectionner ses heureuses dispositions naturelles. Cependant
il se demande encore si sa maxime, de négliger ses dons
naturels, qui en elle-même s'accorde avec son penchant à la
jouissance, s'accorde aussi bien avec ce que l'on appelle le
devoir. Or il voit bien que sans doute une nature selon cette loi
universelle pourrait toujours encore subsister, alors même que
l'homme (comme l'insulaire de la mer du Sud) laisserait rouiller
son talent et ne songerait qu'à tourner sa vie vers l'oisiveté, le
plaisir, la propagation de l'espèce, en un mot, vers la
jouissance ; mais il ne peut absolument pas VOULOIR que cela
devienne une loi universelle de la nature, ou que cela soit
implanté comme tel en nous par un instinct naturel. Car, en tant
qu'être raisonnable, il veut nécessairement que toutes les
facultés soient développées en lui parce qu'elles lui sont utiles et
qu'elles lui sont données pour toutes sortes de fins possibles.
Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen.
Or, si une action accomplie par devoir doit exclure complètement l’influence de l’inclination et avec elle tout objet de la volonté, il ne reste rien pour la volonté qui puisse la déterminer, si ce n’est objectivement la loi, et subjectivement un pur respect pour cette loi pratique, par suite la maxime d’obéir à cette loi, même au préjudice de toutes mes inclinations.
Puisque l'universalité de la loi d'après laquelle des effets se produisent constitue ce qu'on appelle proprement nature dans le sens le plus général (quant à la forme), c'est-à-dire l'existence des objets en tant qu'elle est déterminée selon des lois univer-selles, l'impératif universel du devoir pourrait encore être énoncé en ces termes : Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en LOI UNIVERSELLE DE LA NATURE.
D'Homère à Nietzsche, d'Héraclite à Kant, de la philologie à la musique, au théâtre et au sport, ce livre retrace le parcours d'un passeur, véritable aède des temps modernes.
Pour en savoir plus :
Depuis cinquante ans, Heinz Wismann joue en France un rôle décisif dans la vie culturelle et intellectuelle, en s'attachant à transmettre et à reconstruire des traditions oubliées et méconnues : les présocratiques (Héraclite), la philosophie allemande (Kant, Cassirer, Benjamin, etc.), et à rendre plus accessibles des disciplines telles que la philologie et l'herméneutique. Il est aujourd'hui l'une des grandes figures de la pensée européenne et un passeur entre les différentes traditions ; lui qui a fait le choix de penser entre les langues
n'a cessé d'explorer l'écart créé par leurs différences et a su montrer que la pluralité des langues produit des rationalités différentes qui sont traductibles l'une dans l'autre.
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