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Journal inquiet d'Istanbul est aussi une série autobiographique dont le premier volume raconte comment l'auteur a toujours aimé dessiner alors que son entourage rêvait d'autre chose pour lui (je me demande si en dehors des familles d'artiste, le fait de vouloir être artiste est parfois accueilli avec enthousiasme dans les familles …et combien de vocations sont finalement contrariées pour rentrer dans le moule, dans une vie dite « normale »).

L'autre parenté avec Riad Sattouf est que l'auteur, à travers son parcours, raconte aussi l'histoire de son pays, les changements de régime et ce qu'il en est de la liberté d'expression sous Erdogan.

C'est à la fois sans complaisance et drôle parfois et je lirai volontiers la suite, d'autant plus que la Turquie est un pays que je trouve passionnant par son histoire et sa culture.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai eu un peu de mal a rentrer dans ce roman graphique qui conte la vie de Ersin Karabulut, jeune dessinateur satirique turc. Mais au fil de cette biographie, je me suis attaché à ce jeune homme qui vit sa passion pour le dessin et qui voit la société turque évoluée vers moins de démocratie et plus de répression. Tout d'abord réservé sur cette situation, il va petit à petit prendre conscience de son rôle pour dénoncer cet état de fait.
C'est au final un roman graphique passionnant qui nous fait découvrir une Turquie qui bascule petit à petit dans un état totalitaire - le terme est un peu fort pour ce premier tome tout de même car la mainmise d'Erdogan sur le pays est encore parcellaire - le sens de ce premier album est surtout tourné sur la vie d'Ersin et son souhait d'intégrer un grand journal pour satisfaire sa passion pour le dessin. Son basculement dans le dessin satirique politique ne sera qu'un concours de circonstance ; puis une véritable décision de sa part.
Bref, ce roman graphique est un bon exemple de courage et conviction et participe à dénoncer les dérives des régimes vers plus de contrôle et d'autoritarisme. Un bon témoignage sur la Turquie actuelle mais j'attends avec impatience le tome 2.
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Que les amoureux de l'Arabe du futur et des aventures de Ryad s'arrêtent tout de suite afin de découvrir cette autobiographie !

Ce n'en est pas une pâle copie puisque l'auteur aime se représenter depuis ses débuts dans un journal satirique.

Et c'est même un peu plus que ça, car à travers ce récit c'est aussi et surtout l'histoire de la Turquie qui se dévoile : un état instable depuis l'instauration de la démocratie, où les conflits entre la droite nationaliste et religieuse et la gauche kemaliste (soutenant, même après sa mort, la volonté de Mustapha Kemal Attaturk d'occidentaliser ce pays) entrainent un climat de terreur.

Viennent ensuite les débuts d'Erdogan, maire d'Istanbul à ses débuts et adulé grâce à ses positions ouvertement nationalistes et religieuses, homme pour qui la démocratie n'est pas un but mais un moyen de redonner à la Turquie sa splendeur d'antan...

Ce n'est qu'un premier tome, qui met l'eau à la bouche à propos des futures prises de position de son auteur, devenu à coup sûr un opposant à ce régime qui ne cesse de se durcifier...
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« Le journal inquiet d'Istanbul » est le récit de l'intime et d'une passion dévorante confrontée à une démocratie qui s'étiole. C'est avec un regard d'enfant, tantôt angoissé tantôt amusé qu'Ersin Karabulut nous ouvre son coeur sur son parcours de dessinateur mêlé à l'histoire agitée de la Turquie. Au chevet d'un pays choyé, berceau de sa jeunesse, il dresse un tableau tourmenté de l'avenir de la liberté d'expression. Véritable manifeste, ce roman graphique est aussi une belle déclaration d'amour à son père qui l'a soutenu malgré ses réserves et ses peurs.
Un album riche, foisonnant de détails et de couleurs où la caricature valse habilement avec un réalisme brillamment exécuté. Talent, détermination et courage, Ersin Karabulut se révèle être un magnifique héros animé.
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Voici un acte de résistance graphique intense et courageux en 6 chapitres d'une indiscutable qualité.

Chapitre 1 : La zone – LA MENACE FANTÔME
Où l'on parle de la Turquie rêvée par Mustafa Kemal Atatürk puis esquintée par le fascisme et le fondamentalisme des 70' ; ou comment reconnaitre une « moustache de gauche » d'une « moustache de droite ». La peur s'invite…

Chapitre 2 : Première publication – L'ATTAQUE DES CLOWNS
Où les Super Héros ne sont pas ceux auxquels on pense. La peur s'installe…

Chapitre 3 : Un coup d'État « post-moderne » - LA REVANCHE DES ISLAMO-NATIONALISTES
Où les fondamentalistes, les intégristes religieux, hurlent plus fort que le vent de la raison et où leurs crimes restent impunis. La peur se légalise…

Chapitre 4 : #JeNeSeraiPasIngénieur – UN NOUVEL ESPOIR
Où la passion du dessin satirique devient plus forte que la rationalité et que la peur. Et où certains Stambouliotes se sentent vraiment Charlie, mais pas tous… La peur grandit…

Chapitre 5 : le parti de la Justice et du développement – L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
Où Erdogan sort de la réserve et sidère la frange laïque de la Turquie faisant régner un régime autoritaire emprunt de fondamentalisme musulman. La peur règne…

Chapitre 6 : La ménagerie des Erdoğan – LE RETOUR D'ERSIN KARABULUT
Où Erdoğan – toujours lui – affirme qu'il n'est plus islamiste et où il reçoit le soutien enthousiaste de la plupart des chancelleries du monde, à commencer par celui de l'union européenne, et où, dans le même temps, sa guerre contre la presse indépendante s'intensifie. Les mollahs sautent de joie car l'Empire a les mains libres… et la Rébellion à bien du souci à se faire. La peur est le carburant des Justes et des courageux…

L'album de famille p. 150 et 151 conclut ce tome 1 de la plus belle des manières.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan s'est lancé dans une purge sans fin depuis le coup d'État raté de juillet 2016 qui lui a offert l'occasion de s'assurer une mainmise encore plus implacable sur l'État turc et la possibilité d'écraser toute opposition au nom de sa « lutte contre le terrorisme ».
L'opposition de gauche renforcée par les « kémalistes », les héritiers des valeurs de la république laïque fondée par Mustapha Kemal, n'a pas été épargnés. L'acharnement du pouvoir contre le quotidien Cumhuriyet, mais aussi contre des intellectuels libéraux, des ONG ou des figures de la société civile, le démontre quotidiennement. de plus en plus menacé par la Raison qui s'inquiète d'autant de privations de libertés, Erdoğan tente de prendre de vitesse ces mouvements contestataires en imposant sa poigne de plus en plus autoritaire.
Ersin Karabulut signe incontestablement un ouvrage exceptionnel et le tome 2 est attendu.
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Lire, c'est aussi sortir de sa zone de confort. Lire, c'est se retrouver avec une bande dessinée turque entre les mains, en ne connaissant ni le dessinateur ni l'histoire de la Turquie. Et d'en ressortir avec beaucoup d'émotions.
C'est ainsi que j'ai découvert d'Ersin Karabulut était l'un des meilleurs dessinateurs turcs de sa génération et après avoir terminé cette bande dessinée, je le comprends entièrement.

Tout commence avec Ersin, dans les années 90, une dizaine d'années et une passion déjà bien ancrée dans le coeur : le dessin. Cependant le dessin, ça effraye un peu les parents, surtout dans un pays où la liberté d'expression est très approximative. Mais Ersin vit avec des héros dans la tête, des personnages de bande dessinée, de l'imagination, des idées. Comment vivre sans quand c'est si fort ?

Et petit à petit, Ersin grandit, la Turquie s'assombrit et sa passion prend de l'ampleur. En allant frapper aux portes des magazines, des journaux, il réussit petit à petit à se faire une place, au point d'être publié régulièrement. La consécration !
Et dessiner, c'est aussi dénoncer parfois (souvent ?). C'est faire face, c'est se battre. Et impossible à ce moment-là de ne pas penser à tous ceux qui ont perdu la vie pour avoir osé griffonner quelques coups de crayons.

Une belle bande dessinée, complète, émouvante, intéressante. Cent cinquante pages d'une histoire personnelle couplée à l'histoire d'un pays. Difficile de sortir indemne de cette lecture, elle touche au coeur.
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Ersin rêve de devenir dessinateur de BD depuis son enfance. Sa passion dévorante pour le dessin a commencé grâce à son père, instituteur, qui vendait des dessins pour arrondir ses fins de mois. Mais dans un contexte politique tendu à Istanbul, son père a dû arrêter pour se sauver. Ersin a tenté de devenir ingénieur pour faire plaisir à ses parents mais la passion était plus forte.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui raconte l'histoire personnelle de l'auteur.
Les dessins sont à la fois très réalistes et à la fois satyriques.
J'ai aimé suivre ce gamin rêveur, qui ne comprend pas tout au monde des grands mais qui est dévoré par sa passion et a besoin d'aller jusqu'au bout.
J'en ai appris également plus sur les conflits politiques turques, que je connaissais peu.
L'auteur fait preuve de courage et d'honnêteté car il nous montre ses succès mais aussi ses failles et ses faiblesses, comme le fait qu'il ait trompé sa copine et trahi ses promesses à ses parents.
Je l'ai lue d'une traite et j'espère qu'il y aura une suite.
C'est une bande dessinée que je recommande.
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Journal autobiographique, ce premier volume retrace la vie d'Ersin Karabulut, de son enfance à la réalisation de son rêve : devenir dessinateur de presse. Il raconte en même temps l'histoire moderne de la Turquie, passée de démocratie à dictature religieuse, marquée par l'ascension d'Erdogan. Ersin Karabulut n'a d'ailleurs pas fait paraître ce volume en Turquie... J'ai tout aimé : le graphisme de l'auteur, sa façon de raconter et surtout son humour. La BD est en couleurs, ce qui est toujours un plus.
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Ceci est le premier tome de l'autobiographie d'un jeune dessinateur satirique stambouliote. Il couvre la période s'étalant depuis l'enfance, la découverte des premières bédés et la réalisation de ses premiers croquis sous l'influence de son père, instituteur et lui aussi dessinateur « pour boucler ses fins de mois », jusqu'au premier procès en outrage intenté (et perdu) par Erdoğan, alors seulement Premier ministre, contre l'hebdomadaire satirique Penguen auquel l'auteur collaborait. le récit se compose d'abord et surtout de l'histoire d'une vocation contrariée : à cause du discrédit du métier de graphiste et des périls de l'engagement politique dans la satire. En effet, le père de l'auteur, dont la situation socio-financière l'a toujours contraint de vivre chichement dans des quartiers populaires périphériques, avait lui-même été victime de menaces et de pressions pour réaliser des brochures et des calicots politiques à l'époque tourmentée qui a précédé le putsch de septembre 1980. Par-delà les circonstances d'une activité à laquelle le garçon se consacre au détriment de l'école et même de sa sociabilité, apparaît clairement la métamorphose progressive du milieu populaire urbain où il évolue, qui se déporte vers l'idéologie portée par Erdoğan et son parti. Ainsi, alors que sa famille se retrouve de plus en plus isolée dans le voisinage, le jeune homme se politise au sein d'un milieu très hostile au pouvoir autoritaire qui se met en place. À noter que les milieux estudiantin, de la presse humoristique, de l'édition joueront et continuent de jouer un rôle politique de tout premier plan dans l'opposition au régime de l'AKP en Turquie. La pratique du dessin, d'un simple défi pour réussir, pour « percer », pour acquérir une certaine notoriété et du succès auprès des filles, devient donc un engagement de résistance à la fois contre le père prudent voire veule, contre la société toute proche – sous la forme très concrète de trois imams menaçants, sous la porte de chez eux – et plus généralement contre un pouvoir qui montre d'emblée son intolérance envers la presse libre. Naturellement, une biographie de jeunesse ne peut faire l'impasse de la découverte des premiers émois sentimentaux, traités avec une grande réserve et pudeur. Factuellement, le récit se clôt par la résolution de poursuivre, envers et contre tout, sa nouvelle profession de dessinateur satirique (épaulé par les héros de son enfance : Tintin et le Capitaine Haddock, Lucky Luke, Superman, Astérix, Batman, Spiderman, etc.) et – conséquemment – de quitter le domicile familial. Une galerie de photos de l'auteur, entre 1985 et 2004, occupe les deux dernières pages de l'ouvrage.
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BD autobiographique sur ton humoristique.
Les planches jouent un rôle essentiel pour nous faire sourire.
Pourtant, les sujets abordés ne sont pas drôles et montrent la montée en puissance d'un régime radical, autoritaire et surtout de la peur qui va avec.

On voit grandir notre héros, qu'on rencontre enfant et qu'on va suivre jusqu'à l'entrée de l'âge adulte.

Il s'agit d'un 1er tome et pour notre plus grand plaisir nous le retrouverons dans un second.

Cet enfant n'a qu'un rêve : devenir dessinateur de BD et on va voir comment il va s'en sortir dans un pays où les moeurs sont en train de changer et où il faut désormais faire très attention à ce que l'on dit et à ce que l'on fait. Sortir de l'ordinaire n'est donc pas très recommandé si on tient à sa liberté.
Et notre héros, n'a rien d'ordinaire et excelle dans les caricatures politiques, dans la satire.

Très plaisant à lire (bien que très riche en dialogues et pensées) et à regarder, je comprends pourquoi cette BD a été plébiscitée.
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