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Citations sur L'Année du jardinier (38)

Voyez-vous, les fleurs sont comme les femmes ; lorsqu'elles sont belles et fraiches, on y laisserait ses yeux, on ne se rassasie jamais de leur beauté, il y a toujours quelque chose qui échappe, mon Dieu, car toute beauté est en quelque sorte impossible a embrasser ; mais des qu'elles commencent a se flétrir, je ne sais pas, mais on dirait qu'elles se mettent a se négliger (je parle des fleurs) et si je voulais etre méchant, je dirais qu'elles ont de fort mauvaises facons. Quel dommage, ma charmante beauté (c'est des fleurs que je parle), quel dommage que le temps coule ! La beauté passe ; seul, le jardinier demeure.
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Un de mes passages préféré, la prière du jardinier :
""Mon Dieu, faites qu'il pleuve tous les jours, à peu près de minuit à trois heures du matin, mais que ce soit une pluie lente et tiède, afin que la terre puisse bien s'imbiber ; qu'il ne pleuve pas sur la lavande et toutes les autres plantes qui Vous sont connues, dans Votre infinie bonté, comme des plantes amies de la sécheresse ; si Vous voulez, je vous en écrirai la liste sur un bout de papier ; et que le soleil brille toute la journée, mais pas partout (par exemple pas sur les rhododendrons), et qu'il ne soit pas trop ardent ; qu'il y ait beaucoup de rosée et peu de vent, une quantité raisonnable de vers de terre, pas de pucerons ni de limaces, pas de moisissures, et que, une fois par semaine, il pleuve du purin étendu d'eau et de la fiente de pigeon. Amen" Car, sachez-le, il en était ainsi au paradis terrestre ; sinon, ça n'aurait pas si bien poussé là-bas, voyons." (p.79)
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Je pourrais parler des luxuriantes couleurs de l'automne, de ses brouillards mélancoliques, des âmes des morts et des phénomènes célestes, des derniers asters et de la rose rouge qui s'efforce encore de fleurir; ou bien des feux-follets du crépuscule, de l'odeur des cierges de cimetière, des feuilles sèches. Mais je voudrais bien rendre témoignage à une autre beauté de notre automne tchèque et chanter sa gloire. Je veux parler tout simplement de la betterave.
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Aussi longtemps que j’étais jeune, j’avais à l’égard du jardin de mon père l’attitude d’un ennemi et même d’un destructeur, parce qu’il m’était interdit de marcher sur les plates-bandes et de cueillir les fruits verts. A Adam aussi il était interdit au paradis terrestre de marcher sur les plates-bandes et de cueillir les fruits de l’Arbre de la Connaissance, parce qu’ils n’étaient pas encore mûrs ; seulement Adam – comme nous autres, enfants – cueillit le fruit vert et, pour cette raison, il fut chassé du paradis. Depuis ce temps et pour toujours, le fruit de l’Arbre de la Connaissance reste vert.
(p.11) – « Comment on devient jardinier »
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Quand votre montre s'arrête, vous la démontez puis vous la portez chez l'horloger; quand votre auto est en panne, vous levez le capot et vous tripotez dans le moteur, puis vous allez chercher un mécanicien. Avec n'importe quoi au monde, on peut faire quelque chose; on peut tout arranger , tout réformer, mais, contre le temps, on ne peut rien entreprendre. Ni le zèle, ni l'ingéniosité, ni la curiosité, ni les jurons n'y peuvent rien; les bourgeons s'ouvrent et les germes lèvent lorsque le temps est venu et quand le veut leur loi. C'est ainsi que l'on prend pleinement conscience de l'impuissance de l'homme; c'est ainsi que l'on comprend que la patience est la mère de la sagesse.
Du reste, il n'y a pas autre chose à faire.
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Un beau jour, il vous arrive de planter vous-même de votre propre main une fleur (dans mon cas, ce fut une joubarbe); au cours de l’opération, par quelque écorchure ou autrement, un peu de terre pénètre dans votre organisme et détermine une sorte d’inflammation ou d’intoxication; bref, vous devenez un jardinier.
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Nous autres, jardiniers, vivons en quelque sorte en avance sur le présent : quand nos roses fleurissent, nous pensons qu’elles fleuriront encore mieux l’année suivante ; et dans une dizaine d’années ce pin minuscule sera un arbre ; si seulement j’étais plus vieux de dix ans ! Je voudrais voir déjà à quoi ressembleront ces petits bouleaux dans cinquante ans. Le vrai, le mieux sont devant nous. Chaque année apporte davantage de croissance et de beauté. Dieu soit loué, nous aurons bientôt un an de plus.
(p.151-152) – « La vie au jardin »
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… les fleurs sont un peu comme les femmes ; lorsqu’elles sont belles et fraîches, on y laisserait ses yeux, on ne se rassasie jamais de leur beauté, il y a toujours quelque chose qui échappe, mon Dieu, car toute beauté est en quelque sorte impossible à embrasser ; mais dès qu’elles commencent à se flétrir, je ne sais pas, mais on dirait qu’elles se mettent à se négliger (je parle des fleurs) et si je voulais être méchant, je dirais qu’elles ont de fort mauvaises façons. Quel dommage, ma charmante beauté (c’est des fleurs que je parle), quel dommage que le temps coule ! La beauté passe ; seul le jardinier demeure.
(p.89-90) « Juillet)
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Rien ne sert de parler ; voilà déjà tous les signes qui indiquent que la nature, comme on dit, s’apprête
pour son sommeil d’hiver. Les feuilles de mes bouleaux tombent l’une après l’autre d’un mouvement beau et triste à la fois ; ce qui croissait se retire dans la terre ; de tout ce qui bouillonnait de vie, il ne reste plus qu’un bâton dénudé ou un trognon suintant, un rameau ratatiné ou une tige desséchée ; et la terre elle-même exhale une odeur de pourriture. Rien de sert de parler, c’est fini pour cette année.
(p.137) – « Préparatifs »
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C'est une loi naturelle qu'aucune de vos graines ne germe ou bien que toutes lèvent à la fois. On se dit: «Ici quelque chardon décoratif, comme un cirsium ou un onopordon, irait à merveille. » Et on achète un sachet de graines de chaque espèce, on les sème et on se réouit de voir comme elles lèvent bien ; quelque temps après, il faut les repiquer et le jardinier est tout épanoui à la pensée qu'il a cent soixante-dix pots contenant chacun un plant rempli de vie ; il se dit que faire soi-même les semis, c'est tout de même l'idéal. Et maintenant, il faut planter tout cela ; mais que faire de cent soixante-dix chardons? II en a déjà piqué partout où il y avait un pouce de terre et il lui en reste encore plus de cent trente : alors, faudra-t-il les jeter au fumier, ces plants qui ont coûté tant de peine ?
« Voisin, ne voudriez-vous pas quelques plants de cirsium? c'est très décoratif, vous savez.
- Ma foi, oui, à la rigueur. »
Dieu merci, le voisin en a pris trente. Le voilà maintenant qui court dans son jardin, fort embarrassé pour trouver un coin où les planter.
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