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3,15

sur 254 notes
Paie ta chronique.
En voici un récit étrangement construit!
Une succession de courts chapitres, amorcés par une déposition, un témoignage ou une coupure de presse d'époque.
Une fiction basée sur des faits historiques, mais jamais présentée ni comme vraie, ni comme complètement imaginée.
Ajouter à cela un prédicateur, devenu gourou tendance prédateur sexuel, des jeunes adolescentes envoûtées, souvent enceintes et jalouses, un goût pour l'entreprenariat et le business, la promesse d'une jeunesse éternelle et une équipe de baseball plutôt douée.
Mélangez le tout.
Plantez le décor dans les années 30 au Michigan, USA.
Saupoudrez de voix fantomatiques, un Nous à l'unisson.
Puissant.
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Ce livre aborde des thèmes très présents dans l'oeuvre de Laura Kasischke : le mystère, la féminité, l'adolescence ou encore la mort. À partir d'un fait réel, l'auteur développe un récit entre roman et documentaire. Des extraits d'articles de presse côtoient une fiction dans laquelle un fossoyeur découvre dans un cercueil le corps d'une jeune fille alors que la Maison de David, secte religieuse de Benjamin Purnell, a annoncé le décès d'une vieille femme. le mystère s'épaissit alors. Que se passe-t-il au sein de la Maison de David ? Que font toutes ces femmes auprès du prédicateur ? Quelle influence a-t-il sur elles ?

Laura Kasischke nous plonge dans la communauté créée par Benjamin Purnell. C'est une véritable ville avec ses maisons, son parc d'attractions, son équipe de baseball, que l'homme a fondée. Une ville dans laquelle évoluent des hommes et des femmes qui adulent Benjamin et auquel ce dernier promet vie et jeunesse éternelles. Des femmes surtout, c'est en tout cas de leur point de vue que l'auteur décide de nous raconter cette histoire. Des femmes habillées de blanc, symbole de pureté, qui se doivent d'offrir leur corps au Roi Benjamin. le choix du point de vue est intéressant puisque il donne à voir le ressenti des adeptes et leur embrigadement et qu'il met en retrait la figure du maître de la secte.

Mais le récit est très court et l'on reste un peu sur notre faim alors que l'on souhaiterait passer plus de temps auprès de ces femmes pour comprendre ce qu'elles vivent, que l'on souhaiterait être témoin davantage de la folie de Benjamin Purnell pour comprendre les mécanismes de la secte. L'écriture de Laura Kasischke colle parfaitement à cette ambiance et aurait gagné à se développer sur un ouvrage plus conséquent et assumant davantage son aspect romancé.
Lien : https://cafeantidote.wordpre..
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Il s'agit plus d'une novella que d'un roman, j'ai été un peu frustrée de ce côté-là.
À peine plongée dans le texte, j'ai retrouvé cette ambiance, cette musique particulière propre à Laura Kasischke, qui fait danser les mots et nimbe la moindre scène d'une aura nébuleuse. Bon c'est la façon dont je ressens les textes de cette auteure, c'est purement subjectif.
Ici, Laura Kasischke brode autour d'une histoire vraie, de personnages ayant réellement existé. Au début du 20ème siècle, un prédicateur, Benjamin Purnell, fonde sa secte dans le Michigan ; une vingtaine d'années plus tard, il sera accusé d'abus sexuels sur mineures par des jeunes filles de cette secte.
Laura Kasischke donne la parole à ces jeunes filles, celles qui étaient amoureuses du "Roi Ben", celles qui ne voulaient pas de lui ; par le "nous" utilisé, elle en fait une entité à part entière, une voix unie et collective s'adressant au prédicateur. Elle émaille son roman de coupures de presse, d'extraits de témoignages ayant eu lieu lors du procès. La vérité et la fiction se mélangent alors dans ce texte envoûtant.
Toutefois, j'ai regretté que le roman ne soit pas plus long pour laisser aux situations la place de s'épanouir. J'aurais aimé que cette histoire soit racontée en deux fois plus de mots.
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Inconditionnelle de Laura Kasischke, je ne dirai pas que c'est celui-ci que je conseillerais à qui je voudrais faire découvrir cet auteure. Mais c'est tout de même encore un bijou. Partant d'un sordide fait divers historique, elle a su comme personne en faire un roman sombre et envoûtant: l'histoire et la chute d'une secte qui exista dans le Michigan au début du 20ème siècle, dont le gourou pervers et fascinant (ils le sont toujours, c'est la clé) fut particulièrement charismatique et nuisible. Récit poétique et haletant.
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Terrible déception de la part d'une auteure que j'affectionne tout particulièrement, qui plus est sur un sujet à priori passionnant sur le papier.
Benjamin Purnell, un prédicateur comme seuls les Etats-Unis en ont le secret, établit sa secte dans le Michigan au début du XXème siècle. Mi parc d'attraction, mi communauté religieuse, cet « Eden springs » attire toutes sortes de personnes en recherche de spiritualité ou plus simplement d'une vie différente, mais aussi de très jeunes filles virginales. La découverte de la dépouille d'unes d'entre elles, enterrée en toute discrétion, en fait exploser l'éclatante vitrine pour mieux en révéler ses aspects poisseux.
Laura Kasischke a enquêté sur les lieux du drame, dépouillé les archives disponibles pour tenter de retracer les fils de cette aventure pas si singulière que cela. Est-ce l'écriture, hachée et froide ou le manque d'empathie avec les personnages, une très grande distance avec l'intrigue, en cas ce récit m'a paru très éclaté, comme si Laura Kasischke nous livrait ses notes de travail plutôt qu'une oeuvre littéraire abouti. Ma déception est d'autant plus importante que mon attente était grande.
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Un très très court roman/fiction/récit de Laura Kasischke, car il ne fait réellement que 150 pages, le reste étant composé de photos et d'une postface de Lola Lafon sur le travail d'écriture de l'auteure, tant pour ce livre que pour ses autres ouvrages.

J'aime habituellement les livres de Laura Kasischke, mais j'ai su rapidement que je n'accrocherais pas à celui-ci : mi-fiction, mi-réalité, je ne m'y retrouve jamais. Donc ce roman ne fait pas exception.

Le prétexte : l'histoire de la communauté rassemblée à Ben Harbor, Michigan, autour d'un homme, Benjamin Purnell, au début du XXème siècle. Charismatique, il séduit les foules mais surtout les jeunes filles... qui bien souvent tombent enceintes de ses oeuvres.
Un fossoyeur enterre un cercueil qui est censé contenir une femme âgée, mais dont il découvre qu'il s'agit d'une jeune femme. La police doit enquêter.

Laura Kasischke utilise sa recherche documentaire pour mettre en exergue quelques témoignages historiques et bâtir une fiction car les personnages sont inventés, sauf le principal, bien sûr. Elle réussit à recréer un univers qui semble lumineux avec le parc d'attractions d'Eden Springs, les vergers alentours, les habitants tout de blanc vêtus. Une ville dans la ville, à fortes retombées touristiques et économiques. Mais au-delà des apparences, se cache le sordide : rapports sexuels contraints avec de très jeunes filles pour les amener vers l'éternité, manipulation religieuse (on dirait sectaire aujourd'hui), relations et jalousie entre adeptes s'apparentant presque à un syndrome de Stockholm. Et un autre personnage central, Cora Moon, l'ex-enseignante devenue collaboratrice du gourou, qui oeuvre dans l'ombre.

Je ne suis pas déçue de l'avoir lu car je savais à quoi m'attendre, mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable...
j'ai par contre trouvé beaucoup d'intérêt à la postface de Lola Lafon.

lirelanuitoupas.wordpress.com
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Laura Kasischke est une auteure dont l'univers m'intrigue depuis pas mal de temps. Il y a quelques mois, j'ai lu La vie devant soi, et j'en étais ressortie assez déboussolée. Elle avait réussi à m'embarquer dans cette histoire au départ banale, d'une femme qui a réussi, tout en m'amenant presque sans que je m'en rende compte dans une ambiance mystique, entre rêve et réalité. Tout au long de ma lecture, j'avais attendu la fin avec impatience et je m'étais finalement retrouvée un peu pantoise face à mes espérances déçues et surtout, même pas certaine d'avoir compris la manière dont Laura Kasischke clôturait son récit.

Pas découragée pour autant, puisque toujours curieuse de découvrir les oeuvres de cette auteure bien particulière, j'ai voulu retenter l'expérience avec son dernier ouvrage en date : Eden Springs.

Dans ce nouveau livre, plutôt court (c'est une novella), elle revient sur l'histoire de la Maison de David, créée par Benjamin Purnell dans le Michigan au début des années 1900.
Cette communauté prendra très vite une ampleur dépassant les frontières mêmes des États-Unis, son charismatique prédicateur promettant à tous vie et jeunesse éternelles. L'idéal étant quand même de pouvoir compter une majorité de jolies jeunes filles parmi ses disciples. Grâce à son éloquence et son pouvoir de séduction (assez remarquables, il faut le reconnaître), ce cher Benji, comme pas mal de ses copains gourou avant (et après) lui, va se payer le luxe de profiter assez largement (pour ne pas dire complètement exclusivement) des charmes de ses jeunes et naïves adeptes.

A partir de cette base, inspirée d'une histoire vraie, Laura Kasischke nous emmène à la rencontre de cette étrange communauté, qui, au delà d'une « spiritualité » affichée, est surtout devenue une entreprise à part entière, avec son parc d'attraction, son zoo, ses stands de nourriture… A chaque chapitre (dont l'entête est chaque fois ponctuée d'une archive d'époque), on découvre un personnage, toutes des femmes, à l'exception de ceux dédiés à Purnell. le fil conducteur du récit étant la découverte, dès les premières pages, du cadavre d'une jeune adolescente dont la sépulture avait été maquillée, affichant le nom d'une vieille femme.

On avait donc là tous les éléments pour nous assurer une lecture prenante, un peu inquiétante, et très mystérieuse. Bref, le genre de lecture dont on n'a pas envie de sortir de sitôt.
Tout ça, on le retrouve, ça ne fait aucun doute, mais le problème, c'est que c'est l'auteure elle-même qui m'a fait sortir de la lecture beaucoup trop tôt. J'en attendais beaucoup plus. Je voulais connaître le parcours de Cora, de Lena et de toutes les autres. Je voulais plus qu'une simple description de tranches de vie. Je voulais tout savoir !

Je ressors de cette deuxième expérience avec Laura Kasischke encore plus frustrée que la première fois. Ce qui est troublant c'est que j'ai vraiment aimé ce que j'ai lu. le récit est bien mené, le mélange entre réalité et fiction fonctionne bien. Bref, j'ai été dedans jusqu'au bout. Et puis d'un coup tout s'arrête, et comme on dit « Démerdes-toi Jeannot ! ». Je dis non.

Malgré tout, en y réfléchissant avec un peu de recul, je me doute que c'est un parti pris. Finalement, pourquoi nous en dire plus sur ces personnages puisque de toute façon, en entrant dans cette communauté, leur ancien « moi » était effacé ? On est à la fois spectateurs et acteurs de cette histoire, puisqu'elle nous permet de nous mettre, sur des courts chapitres, dans la peau de ces hommes et de ces femmes qui, un jour, sont tombés sous le charme d'un imposteur, qui en leur faisant miroiter tout, les a laissés sans rien.

Laura Kasischke nous met face à des thèmes qui m'ont l'air plutôt récurrents dans sa bibliographie : la mort, les relations malsaines, l'étrange.

Un article un peu « mi-figue, mi-raisin » pour une lecture qui peut paraître en demie-teinte mais qui vaut vraiment le coup d'oeil. Laura Kasischke, je reviendrai !

Le Joli
Lien : https://lesjolischouxmoustac..
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C'est dans un genre un peu différent que je retrouve aujourd'hui Laura Kasischke: on se retrouve à mi-chemin entre roman et Histoire.


En effet, documents à l'appui, elle nous raconte l'histoire d'une secte, la communauté religieuse "La maison de David", créée en 1903 par Benjamin Purnell. Il promettait à ses adeptes d'échapper à la mort telle que nous la connaissons. Ils resteraient sur terre après la fin des temps toute proche, et n'auraient plus besoin de prier puisque Dieu serait désormais parmi eux.


Au fil des mois/ans, des centaines d'adeptes arrivent des quatre coins du monde pour appliquer les commandements du gourou : laisser pousser ses cheveux, ne pas manger de viande, ne pas avoir de relations sexuelles.


Bon pour ce dernier commandement, on repassera!!

S'il l'applique aux autres, Benjamin Purnell, lui, s'entoure d'une cour de jolies jeunes filles toutes vêtues de blanc qui durent se plier au bon plaisir du jeune homme.

A ce charisme qui lui permet de contrôler ses adeptes, s'ajoutent des qualités d'homme d'affaires qui l'amènent à créer Eden Springs, un parc d'attractions qui devint célèbre, sur le modèle duquel se construisit Disney World.
La maison de David devint une communauté dynamique, vivant de la vente des fruits des vergers initiaux, des recettes du parc d'attraction et connue par ses équipes de base-ball.

Laura Kasische mêle dans son roman faits historiques et personnages fictifs pour faire revivre cette secte, avec en fil rouge une excellente intrigue : l'histoire d'un corps dans un cercueil, livré par la secte à une fossoyeur à qui on dira qu'il renferme une femme de 68 ans morte d'apoplexie, alors que le cercueil laissera apparaître celui d'une jeune fille de 16 ans, portant sur le cou des marques de strangulation.


Le style est percutant, fluide. On découvre des témoignages de membres de la secte, on se rend bien compte du charisme de celui qui se déclarait "7ème messager de Dieu" et de son pouvoir d'endoctrinement.


Un très bon roman qui m'a beaucoup appris.

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L'histoire est intéressante, comme le sont souvent les témoignages ou les documentaires étayés sur la vie dans une secte. Mais je crois que je préfère Laura Kasischke quand elle m'embarque dans SON univers fictif, toujours étrange et à la limite du réalisme.
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Ce livre de Laura Kasischke publié en 2010 aux USA mais seulement en 2018 en France (succès de l'auteure oblige?) est très original dans sa forme. Mêlant citations de faits réels et pure imagination, ce livre est beaucoup plus proche d'une oeuvre poétique que du roman historique.

Finalement le côté "réalité" s'estompe au fil des pages pour laisser place à une rêverie pleine de délicatesse, aspect renforcé par la construction en petits chapîtres, certains d'une seule page.

J'ai lu Eden Springs comme un conte poétique et c'est ainsi qu'il restera dans ma mémoire
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