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sur 1025 notes
Laura Kasischke signe un roman choral magistral qui vous entraîne dans les ténèbres des universités américaines.
La critique acerbe de la société bourgeoise associée à une poésie macabre est la particularité de l'autrice qui a écrit d'autres très belles oeuvres. C'est le premier titre qui m'a fait découvrir sa plume et qui m'a maintenue éveillée jusqu'à l'aube.
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Dix ans ont passé depuis que j'ai lu mon dernier (et quatrième) Kasischke ! C'est une romancière qui m'intrigue et me surprend à chaque fois et jusqu'à maintenant, elle ne m'a jamais déçu.

Tous les romans de Laura Kasischke se passent dans le Midwest, sa région d'origine , une région pauvre, riche en "péquenauds" hauts en couleur qu'elle dépeint par le menu avec des touches de clairvoyance, voire de méchanceté et beaucoup d'allusions à la nature, ce qui est naturel puisque le Michigan est une région rurale.

Cette écrivaine excelle pour nous installer dans un malaise diffus, assez difficile à cerner et qui prend petit à petit. Dans "Le monde des livres" on lisait que l'univers de LK est un mélange de surréalisme et de thriller, de drame psychologique et de surnaturel domestique, de gothique voire du gore. C'est très juste.

Les revenants s'est avéré pour moi un vrai page turner, surtout une fois le roman bien lancé et les banalités bien posées dans un cadre en apparence banal, ici un campus universitaire reputé du Midwest. C'est à ce moment que Madame Kasischke déplie tout son savoir faire, c'est à dire, une sensation d'angoisse qui va progresser jusqu'à la fin du livre. Je me dois de dire que après tant de stress, la fin m'a paru quelque peu bâclée, pas nette, je me suis posée pas mal de questions.

L'affaire en gros décrit la vie dans un campus universitaire américain avec des élèves choisis par dossier ou par filiation, des élèves venant de l'État, mais aussi d'ailleurs. Ils sont logés et mènent une vie en circuit fermé pendant quelques années. Dans ce roman on dirait que ces jeunes passent leur temps à se doper, à boire de l'alcool et à penser au sexe.

C'est incroyable quand on pense la fortune que doivent payer les parents pour cette éducation, et les rares boursiers se retrouvent endettés plus ou moins à vie. Dans une université américaine prestigieuse, on ne les considère pas comme des élèves, mais comme des clients. Et comme vous savez, le client est roi. D'où que les vilenies qui se passent au campus, on doit les camoufler coûte que coûte.

Dans Les Revenants, il se passe des choses pas correctes du tout, avec des implications qui vont loin, alors on camoufle le tout, on ne fait pas de vagues et vogue le navire...

Il existe des fraternités et des sororités au sein de chaque campus. Cela constitue un honneur d'en faire partie, mais il faut accepter de participer au folklore, notamment aux bizutages, pas toujours du meilleur goût. Comme l'admission dans ces universités se fait beaucoup par filiation, les parents connaissent bien les us et coutumes et peuvent même participer aux cérémonies...

Dans le livre tous les protagonistes sont laissés à eux mêmes comme si c'était un grand soulagement pour les parents de se défaire de la marmaille. Et pire, en sachant ce qui se passe pour certains. Certains personnages sont carrément malfaisants, par moments c'est malsain.

Justement dans ce roman, il se passe des choses gênantes entre les étudiants, ou dans l'interphase élève/professeur, ou dans le cadre académique. Madame Kasischke qui enseigne dans une université est bien placée pour en parler, je pense.

Le roman est très prenant, bien construit, provoquant chez le lecteur une véritable addiction pour élucider toute cette affaire compliquée et malsaine.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Avec le titre Les revenants, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, la 4eme de couverture ne dévoilant rien de l'histoire, et c'est une jolie surprise.
On assiste à l'évolution de Craig, étudiant pistonné pour poursuivre ses études supérieures et bien décider à ne pas trop travailler, qui tombe amoureux de Nicole, le prototype de la jeune fille bien sous tous rapports, désireuse d'intégrer la sororité la plus traditionnelle du campus.
La disparition de Nicole, accident volontaire ou non ? va remettre en perspective les relations des étudiants entre eux, qu'il s'agisse de Perry colocataire de Craig et issu de même village que Nicole, de Jessie colocataire de Nicole et soeur en sororité et faire découvrir leurs vraies personnalités.
Nicole est-t-elle vraiment décédée ? Des étudiants l'auraient aperçue depuis sa disparition. Elle hanterait les lieux ainsi qu'une autre ancienne élève.
La vérité est dure à jaillir, si vérité il y a, tant l'auteur rend possible un certain nombre d'interprétations. Dissimulation, manipulation, machination, illusion, tout se mêle pour former un roman bien construit. En résumé, une belle découverte !
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Le début du roman est un peu brouillon. L'auteure raconte le quotidien de plusieurs personnes que rien ne semble relier. Puis, à partir de l'accident de la route qui a couté la vie à la jeune Nicole, elle dévoile tout un réseau de relations qui lie les différents personnages, tous issus du milieu universitaire. Tout au long du roman, j'ai été étonnée de constater le très grand nombre de détails insignifiants fournis sur les personnages, qui nous éloignent de l'histoire de base et ne sont pas pertinents. Et, franchement, je pense que sur les 660 pages que compte Les revenants, au moins 200 d'entre elles sont de trop.

Chronique complète sur le blog
Lien : https://carnetdelecture.be/2..
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Un accident de la route dans une ville universitaire du Midwest et un témoin, Shelley, dont les souvenirs diffèrent de la version officielle.
Nicole Werner serait morte, brulée et défigurée, retrouvée baignant dans son sang. Son petit ami Craig, en état de choc, semble avoir oublié cet événement. Mais Shelley est sûre d'elle : il n'y avait pas de sang ...
Un an après ces faits, Craig et son colocataire Perry ne se remettent pas de sa mort et pensent la voir partout.
Que s'est-il passé réellement ce jour là? Qui ment?
On est au départ dans ce qui semble être une enquête policière afin de tirer le vrai du faux dans cet épisode tragique mais l'autrice a le talent de mêler à cette intrigue une critique féroce de la société américaine puritaine et bien pensante, celle qui met en avant les sororités et la pureté de ses membres, une superficialité bien creuse.
J'ai retrouvé dans ce roman le coté sombre et critique de Joyce Carol Oates, les deux autrices partageant le même talent pour nous présenter une Amérique contrastée, troublée et pleine d'ambivalence.
Une excellente lecture.
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Entre polar, fantastique et roman sociologique, Laura Kasishke nous embarque dans une ambiance dont elle seule a le secret. On y suit Craig qui a tué sa petite amie dans un accident de voiture et Perry son colocataire. Mais aussi Shelly qui était sur les lieux le soir de l'accident. On comprend vite que les choses ne se sont pas passées selon la version officielle donnée par les médias et la police. Les choses se mettent en place assez lentement, les personnages sont très fouillés et complexes. Comme d'habitude avec l'autrice le fin mot de l'histoire sera à l'appréciation du lecteur mais on ne peut pas lâcher avant de lire les dernières lignes. J'ai pourtant parfois trouvé la traduction un peu hasardeuse c'est dommage car c'est un très bon roman !
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Je n'en suis pas à mon premier roman de Laura Kasischke, loin de là. Et une fois de plus, avec "Les revenants" on est sur un univers noir, féminin, doux et violent à la fois.


Nicole, jeune étudiante appartenant à une sororité, a un accident de voiture avec son petit ami. Elle meurt. Quelques mois après, son petit ami est de retour sur le campus. Il a l'impression de la voir partout. Son colocataire, et ami de Nicole, se pose des questions en lien avec la disparition de la jeune fille.


Et nous voila embarqués dans un roman oscillant entre thriller et surnaturel, avec des changements de temporalité. le récit est captivant, dense et hypnotisant, avec ses personnages torturés mais un ton fluide et détaché, comme souvent dans les romans de Laura Kasischke.


C'est une jolie découverte de l'ambiance des sororité ou fraternités estudiantines: culte du secret, communauté quasi sectaires, entraide des membres (à quel prix...!?) J'ai adoré découvrir cela sous la plume intense de l'autrice. le roman est nimbé de mystère et nous tient en haleine jusqu'à la fin.


Encore un superbe roman de Laura Kasischke.

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Ma tante, spécialiste ès romans policiers/ enquêtes/filatures en tous genres, m'a rendu ce roman (que je lui avais prêté avec enthousiasme) en ces termes  : cette merde ne tient pas la route. Oui, ma tante est lapidaire. Et brute de décoffrage aussi. Cartesienne. Alors, Tatie, ma sensibilité aux qualités poétiques de l'écriture, elle s'en tamponne. Des faits et de la vraisemblance, bordel.

Diantre, me voilà tout penaud dans le métro du retour avec mon livre sous le bras, en pleine remise en question. Je m'y suis pris comme un manche. Je l'ai appâtee avec un mystère à résoudre, en espérant qu'elle ressente la même fascination que moi, face à cette énigme ouatée, ces faux-semblants sous la surface pimpante et tranquille d un campus universitaire.

Dès l'introduction, terrible mais d'une douceur folle, on sait qu on est chez Kasischke et que le rêve américain va virer au cauchemar intime.  Une jeune beauté étendue morte dans la neige et la nuit, à quelques pas d'une voiture accidentée. Craig, le chauffeur et petit ami de Nicole (la morte) ne s'en remettra pas, montré du doigt et traité de meurtrier par la sororité de la donzelle trepassée. Mais au semestre suivant, Craig revient au campus, hébergé par son ami Perry, lui-même persuadé que Nicole n'est pas morte. Ajoutez à cela Shelly, la prof de musique, première arrivée sur les lieux de l accident et dont le témoignage, ne concordant pas avec la version officielle, a été plus ou moins étouffé, et Mira la prof d'anthropologie spécialiste des rituels funéraires. Bref, tout cela va virer à la paranoïa et à la possible histoire gothique de revenants vengeurs... à moins que?

Le pitch "foisonne" et tient en haleine, mais la vérité est ailleurs (dixit Mulder & Scully), l'esprit retors de Kasischke et son style vaporeux nous entraînent à coup de flashbacks toujours plus loin dans cette histoire à dormir debout, toujours plus au fond. Chaque strate ajoute à l'inquiétude, chaque personnage gagne en humanité et en complexité, alors que ce campus commence à ressembler à un havre des morts. Retour du refoulé?

On connaît le plaisir de Kasischke à défoncer la façade du rêve américain, elle y arrive ici une nouvelle fois par la force de sa grâce poétique, arme beaucoup plus contondante qu'il n'y paraît.
En effet, l'auteur se revendique poétesse à l'origine et avant tout. Beaucoup d'images et annotations sensorielles dans son écriture, sur la nature, les saisons, les paysages, la neige souvent, blancheur immaculée qui recouvre et assourdit l'angoisse tapie en dessous. Parce qu'avec son regard intuitif, la dame a toujours perçu l'inquiétude et les sales secrets derrière les portes closes des petites villes du Michigan, pulls rose angora et peines d'amours adolescentes qui cachent cadavres dans le placard et oreilles coupées dans les champs. Vous avez dit Blue Velvet? Oui, Kasischke revendique ce film, non comme influence mais comme concordance de sensibilités. Vous auriez pu dire Twin Peaks, ça marche aussi. Tiens, Tatie ayant adoré Mulholland Drive, j aurais dû utiliser l'argument lynchien...
Bref, l'auteur n'aime rien tant que d'élucider les énigmes portées par ses personnages et mettre à jour tout un monde parallèle angoissant.

Le système d'écriture est parfaitement élaboré et, comme dit souvent, se rapproche de Joyce Carol Oates, mais j'y vois aussi des concordances avec Joyce Maynard, dans cette écriture à l'américaine méticuleuse et sensible.  Un tout petit bémol néanmoins, sur cette efficacité bien rodée issue des ateliers d'écriture des universités américaines et qui pourrait devenir systématique (le travers dans lequel tombe parfois Esprit d'Hiver, à mon sens) : anecdotes inquiétantes utiles à l'intrigue/flashbacks signifiants/intériorité sensitive.


Néanmoins ici, par la maîtrise de sa narration, son architecture élaborée, son style sensible tout en images douces et cruelles à la fois, l'auteur nous mène par le bout du nez. Vivants hantés par les morts, deuils impossibles, les souvenirs contaminent et soulagent à la fois.
Donc, non, ce livre n est pas un roman policier, c' est un roman de Laura Kasischke. Et tant pis pour Tatie qui ne goûte pas tant de délicatesse morbide.
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Que se passe-t-il dans les campus américains ? A partir d'un accident mortel qui crée le scandale à l'université, on découvre les usages en vigueur dans les « »sororités qui regroupent des filles participant à d' étranges rituels proches des bizutages et autres pratiques. On pénètre aussi dans les chambres où se vivent des binômes masculins, avec des visites qui relèvent de la vie amoureuse, réelle ou fantasmée.Voilà pour les étudiants.
Mais il y a aussi des séminaires organisés par des professeurs non conformistes, intéressés par les rites funéraires, et le traitement des cadavres. Ainsi le lecteur peut-il suivre une visite de groupe à la morgue. Présents, Mira, le professeur, Kurt, le thanatopracteur, et des étudiants, notamment perturbés par le drame récent..
« You can wait for us here,or leave altogether if you need to ; no penalties. »
The shock turned to resignation. They might insist that they did not want do see dead bodies, but they did ; And each semester this viewing was a turning point in her class. For a while afterward, anyway,, they would feel in away they hadn't felt before that the living body was a temporary condition. Funeral black would no longer be a fashion statement. They would communicate witth one another and with her more carefully.
The glass doors did open, and Kurt stepped through them, and Mira and all of her students followed
Et il y a les rumeurs, des plaisanteries macabres, de la drogue et des apparitions « 'entre les morts », et des frissons.
L'histoire m'a intéressé car Laura Kasishke connaît son métier, et que j'ai lu l'oeuvre en américain. (Kasischke the Raising, harper collins)
D'accord c'est long, 460 pages, parfois dilué, un peu glauque ou à la limite du vraisemblable ,mais on est accrochés par le thème, les personnages et les scènes.de la vie étudiante
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Au début, il y a l'accident.
Après il y a les chapitres qui alternent entre Craig, qui conduisait la voiture au moment de l'accident; Perry, le colocataire de Craig, ami de longue date de Nicole, la victime de l'accident; Shelly Lockes, la témoin de l'accident, celle qui a appelé les secours; et enfin Mira Polson, jeune professeure spécialiste des pratiques funéraires traditionnelles, et autres dépouilles mortelles, mère de petits jumeaux, et en crise de couple. Et le lien entre tout ce petit monde, on le découvre au fil des pages.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on nage en plein flou. Aussi flou qu'une image de fantôme (ou de revenant, bien sûr) on est dans une espèce de malaise entre le présent, le passé, la vérité, le mensonge, sentiments des uns, visions des autres … bref, le lecteur a de quoi s'accrocher au fil des presque 600 pages pour se faire ses convictions .

C'est un roman très cinématographique. J'ai eu l'impression de me trouver dans un original de « I know what you did last summer », ou « scream » .

Le résultat : je suis un peu moins enthousiaste que la plupart des lecteurs, mais je l'explique par le côté « polar », le manque de crédibilité a mes yeux. En revanche très agréable à lire , j'adore Laura kasischke
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