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3,6

sur 107 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après Constantinople sous l'empire romain (« La Mosaïque de Sarrance »), l'Italie de la Renaissance (« Tigane ») ou encore l'Espagne de la Reconquista (« Les Lions d'Al-Rassan »), Guy Gavriel Kay s'attaque avec « Le dernier rayon du soleil » aux civilisations celtiques et nordiques du Moyen Age. On découvre ainsi trois peuples aux origines peu éloignées mais qui se vouent pourtant une haine farouche, et un roi, à la fois ambitieux mais pourtant plein de noblesse et de bonnes intentions, habité par le rêve de voir un jour ces ennemis de toujours s'unir sous une seule et même bannière. Si les enjeux sont peut-être un peu moins importants et passionnants ici que dans les romans précédents de l'auteur, il n'en reste pas moins qu'on suit l'histoire avec un réel plaisir grâce au talent de conteur hors pair de Guy Gavriel Kay qui n'a décidément pas sont pareil pour créer des univers captivants et des personnages émouvants.

On retrouve donc ici tout ce qui fait le charme des romans de l'auteur, à commencer par une écriture très fluide mais surtout juste et poétique, donnant lieu à des scènes plus bouleversantes les unes que les autres (je pense notamment au voyage de certains des protagonistes dans les profondeurs de la forêt ainsi qu'à l'époustouflant duel final). Comme toujours, se sont cela dit les personnages qui constituent le plus gros point fort du roman, tous bénéficiant d'une psychologie très soignée et d'une personnalité attachante. Tout juste pourrait-on regretter que les femmes, généralement mises en avant dans les romans de l'auteur, semblent ici un peu trop en retrait... La reconstitution historique est elle aussi de qualité, mais venant de Guy Gavriel Kay, cela ne surprendra personne. L'auteur nous fournit ainsi un aperçu assez restreint mais néanmoins très riche de certaines des grandes civilisations nordiques du IXe siècle (les Anglo-Saxons, les Celtes Gallois, et les Danois) tout en mettant en avant une figure parmi les plus emblématiques de l'histoire de l'Angleterre : le roi Alfred le Grand.
 
« Le dernier rayon du soleil » est un excellent roman qui s'inscrit dans la même veine que les précédents ouvrages de Guy Gavriel Kay qui nous dévoile là encore toute l'étendue de son talent. Voilà bien un auteur que je ne me lasserai pas de lire de si tôt !
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Ce roman est le premier roman de Guy Gavriel Kay que je lis mais surement pas le dernier. J'avais été découragée par la taille de ses romans, souvent de gros pavés mais le thème de celui-ci m'attirait fortement. le roman parle des conflits entre Vikings, Celtes et Anglais dans la seconde partie du IX ème siècle, partie de l'histoire qui m'intéresse beaucoup.

Le dernier rayon du soleil se situe dans le même univers que Les lions d'Al-Rassan, pays auquel le roman fait parfois référence. le roman se situe dans le registre de la fantasy historique et revisite les civilisations nordiques à une époque ressemblant fortement à notre IX ème siècle. le roman s'intéresse à 3 civilisations: sous la plume de l'auteur, les vikings deviennent les Erlings, les celtes gallois deviennent les Cyngaëls et les Anglo-Saxons deviennent les Anglcyns. On retrouve également parmi les personnages, Aëldred le roi des Anglcyns qui fait référence au roi Alfred le Grand, roi du Wessex (l'un des principaux royaumes de l'Angleterre anglo-saxonne) de 871 à sa mort en 899.

Dans ce contexte difficile, Guy Gavriel Kay va nous raconter les destins de plusieurs personnages de chaque contrée: 2 frères Cyngaëls croisant la route du vainqueur de Siggur » le volgan », célèbre Erling ayant fait de nombreux raids dans leur pays, Thorkell le Rouge et son fils Bern, le roi Aëldred et ses enfants. L'auteur prend le temps de décrire chacun des personnages et le pays où il vit, afin d'expliquer la situation entre ces 3 peuples, situation loin d'être simple. Ce qui est admirable, c'est qu'il n'y a aucun manichéisme dans le récit, chaque peuple a ses coutumes propres qui peuvent paraître étranges ou cruelles aux autres mais il n'y a aucun parti pris. Les personnages ont tous un caractère détaillé, ce qui les rend attachants. Ils constituent le gros point fort de ce roman pour moi, car c'est un des points que j'affectionne le plus dans un roman.

Un autre point fort du livre est l'aspect très détaillé du contexte historique. Tout en étant dans un univers de fantasy, le socle historique est très documenté et très riche. le style de l'auteur change en fonction des 3 peuples et nous offre ainsi une vision globale de la situation des civilisations nordiques à cette époque. Cet aspect permet de très bien comprendre l'état des choses même si on a peu de connaissances sur la période. Un détail que j'ai beaucoup apprécié par exemple, est la présence au début du roman d'un marchand venant d'Al-Rassan et s'appelant Ibn Bakir qui raconte les détails du rituel des décès chez les vikings. Or, il se trouve qu'un tel document a été retrouvé historiquement et fait partie des rares documents écrits que l'on ait sur la civilisation viking. Par contre, l'auteur a un peu trop de recours à l'aigle de sang, supplice qui n'a pas été avéré historiquement. Mais c'est un détail, tant le reste est bien retranscris.

Un passage du roman reflète bien la difficulté de cette période et de la retranscription historique: « L'histoire du raid du Volgan, avec sa poignée d'hommes, sur un sanctuaire des Veilleurs en Ferrières sera narrée de façon très différente par un prêtre survivant à l'attaque, dans la chronique d'une année funeste, et par un skalde erling célébrant un triomphe. » le problème pour comprendre les coutumes des peuples du Nord est bien souvent que leur histoire est racontée par ceux qui ont subi leurs attaques, et on imagine sans mal leur façon de la raconter.

Le seul élément surnaturel dans le récit est la présence de l'entremonde, c'est à dire le monde des fées. Les fées sont un élément souvent présent dans les légendes celtiques mais ce ne sont pas les gentilles fées de Disney. Elles ont des sentiments différents des humains et une reine, et vivent dans un monde qui n'est pas vraiment le notre. Seules quelques personnes peuvent les voir. La présence de cet entremonde est importante mais pas prépondérante. Cela donne au roman un coté poétique et s'intègre très bien au contexte de cette période.

Le rythme du roman est plutôt lent mais certains passages sont très intenses. On sent très bien cette tension dans l'atmosphère particulière qui s'instaure entre les personnages que tout oppose au départ. Certains passages sont vraiment touchants alors que d'autres sont violents. L'écriture fluide et souvent poétique de l'auteur permet d'entrer très vite dans l'histoire et de se prendre au récit. La fin du roman offre de grands moments d'émotion avec un duel d'une grande beauté.

J'ai vraiment beaucoup apprécié la lecture de ce roman de l'auteur dont je compte bien lire d'autres romans. Des personnages vraiment approfondis, un contexte historique très documenté et une écriture juste et belle sont les principales qualités de ce très beau roman. Il n'est malheureusement plus édité en France mais on peut le trouver en occasion.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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C'est le premier livre de Guy Gavriel Kay que je lisais, attrapé au hasard sur les rayons d'une médiathèque trop bien fournie, et quel choc ! Il y a longtemps que je n'avais pas été emballé par une lecture ! Qui plus est de fantasy !
Si j'en crois sa notice blibliographique, cet auteur s'est bricolé un style bien à lui, fait de réappropriations du monde médieval et de ses légendes. Il s'est essayé à plusieurs épisodes de l'histoire et, cette fois-ci avec le Dernier Rayon du soleil, il s'intéresse aux raids vikings (les Erlings) menés contre les peuples des Gallois (les Cyngaëls) et des Angles (Anglcyns).
J'adore sa façon d'écrire une histoire, qui emprunte en même temps à la saga nordique, au conte oral et aux légendes arthuriennes. Une foule de personnages avec chacun leur caractère propre, très fouillé en profondeur, si bien qu'au final il n'est pas tellement difficile de retenir chacun des personnages tellement ils sont bien construits.
Je vous épargne l'histoire, complexe, qui mêle fresques historiques, histoires amoureuses, épisodes surnaturels (aaah les fées du Pays de Galle !) et combats passionnants !
J'aime aussi cette façon qu'à Guy Gavriel Kay de s'autoriser des écarts à l'histoire principale, en contant la vie tout entière (sur une ou deux pages) d'un personnage absolument secondaire. L'auteur ne fait pas que raconter en ménageant tensions et espoirs, il crée son univers, un putain d'univers passionnant même, riches de légendes et de destinées épiques.
J'aime aussi la place accordée aux personnages féminins, ainsi qu'aux petites gens (paysans, meuniers, forgerons).
Vivement que je me procure d'autres bouquins de ce canadien !
Lien : http://motsdepasse.org
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C'est vers le Nord que nous transporte G.G.Kay cette fois pour y dérouler ses histoires si particulières de fantasy historique . Mais il ne change rien à sa recette habituelle : un univers cohérent : Terre décalée où l'on retrouve des noms , (Al Rassan .. etc), des dieux (Jad ) déjà rencontrés dans ses autres ouvrages) ; une construction en mosaïque , de peuples (ici Erlings,Anglcyns et Cyngaëls) , et de personnages ; une attention plus marquée pour la psychologie que pour la magie ou la stratégie militaire . Et ce goût qui lui est propre pour les périodes de changements où basculent royaumes , empires et civilisations.
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