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3,6

sur 107 notes
J'ai bien aimé la trame du récit, la façon de raconter l'histoire du point de vue de plusieurs personnages issus d'horizons divers ainsi que la présence du surnaturel en marge d'un univers ancrée dans une période médiévale imaginaire mais très précisément documentée.

Par contre je n'ai pas aimé les nombreuses redondances (par exemple lorsqu'on nous présente successivement un seul événement du point de vue de plusieurs personnages avec des retours en arrière répétitifs). de même les digressions avec des personnages qui ne font que passer et les envolées philosophiques, trop lyriques à mon goût, m'ont semblé alourdir le récit sans y apporter grand chose, au point que je me suis un peu ennuyée à certains passages.

Cette fresque ambitieuse (et prometteuse) est donc une petite déception pour moi...
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Encore une magnifique aventure que nous propose Guy Gavriel Kay avec « Le dernier rayon du soleil ».

Ce roman fut écrit et publié en 2005 (The Last Night of the Sun), traduit alors de l'anglais par Elisabeth Vonarburg. C'est l'édition que j'ai lu, avec une couverture que je trouve magnifique, un vaisseau-dragon masquant un coucher de soleil.

Il est prévu une nouvelle édition en 2021 chez L'Atalante, donc tout bientôt, traduit cette fois par Mikael Cabon sous le titre Les derniers feux du soleil.

Cette fois-ci, l'auteur nous promène dans les contrées nordiques de son univers historico-fantasy (je ne sais pas si cela se dit, mais je pense que vous me comprenez) où plusieurs royaumes perpétuellement ennemis, vont être amenés plus ou moins à s'entraider.
Les Erlings, mercenaires habitués à traverser les mers sur leurs vaisseaux-dragons pour effectuer des raids avant l'hiver, sont une menace récurrente sur les côtes pour les Anglcyns et les Cyngaëls, deux peuples qui ne se tolèrent guère non plus entre eux. Une vendetta tourne mal, le début d'une poursuite, des alliances vont alors émerger…

G.G. Kay s'appuie largement sur l'histoire car on reconnait bien Anglais, Gallois et Vikings dans ce roman. L'auteur indique d'ailleurs en postface sa large inspiration sur la culture et le quotidien de ces peuplades d'alors pour modeler son scénario et ses personnages dans le roman. Il s'est notamment beaucoup intéressé à Alfred le Grand pour incarner l'un de ses personnages.

J'ai beaucoup aimé la façon dont sont décrits les cyngaëls, ce lien permanent qu'ils ont avec la musique et le mystère entourant la forêt des esprits. Les erlings aussi sont passionnants par la rudesse de leur condition de vie qui en font des hommes souvent brutaux, mais aussi courageux et vaillants.
Alun le cyngaël et Bern l'erling ont ainsi été passionnants à suivre dans leurs périples. La plume de Kay n'y est pas étrangère car toujours aussi efficace et plaisante, en particulier pour le travail approfondi sur ses personnages.

Le fantastique est également très présent dans ce roman avec cette mystérieuse forêt des esprits, fantastique plus présent que dans Les lions d'Al-Rassan et La Chanson d'Arbonne… et peut-être un peu trop pour moi d'ailleurs. Je m'étonne moi-même de dire cela. le fantastique s'appuie, avec raison, sur les croyances païennes qui ont largement leur place dans cette histoire. J'ai d'ailleurs apprécié cette opposition entre ces croyances ancestrales et la nouvelle religion du Jad qui cherche à prendre la place. Mais je n'ai pas trop saisi l'intérêt et le traitement de certains éléments surnaturels dans l'histoire. ().

Mais ce dernier point n'engage que moi, un petit détail qui ne m'a d'ailleurs pas du tout empêché d'apprécier grandement ce roman.
J'en garde un super moment de lecture et le recommande sans hésitation, le voyage vaut le détour.

Challenge Duo d'auteurs SFFF : Isaac Asimov - Guy Gavriel Kay
Challenge Livre Historique 2021
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Je remercie Basileusa pour cette pioche même si elle n'a pas été une réussite. J'avais récupéré ce roman dans la bibliothèque de mon ex car il ne l'avait pas aimé. Mais je ne l'ai pris qu'à cause du nom de l'auteur que j'avais adoré avec « La Tapisserie de Fionavar », je n'avais même pas lu le résumé... J'aurais dû... Ça m'aurait évité une déception supplémentaire, ce mois de Décembre aura été riche en déception... Tant pis pour moi...

Dès le départ, je me suis demandée dans quoi je m'embarquais... On commence l'histoire par les funérailles avortées d'un seigneur car il manquait le cheval qui devait brûler avec lui. Guère réjouissant donc... On la continue avec l'auteur du vol du cheval qui agit comme un somnambule... Je m'ennuyais tellement dans ma lecture que j'ai préféré l'abandonner avant même le début du 2ème chapitre, c'est pour dire combien ma patience s'effiloche vite maintenant. Je ne voyais même pas l'intérêt de cette histoire par rapport au résumé donné par France Loisirs. Les descriptions traînent en longueur sans que des évènements intéressants viennent agrémenter le récit et donner un peu plus d'intérêt à cette histoire de vol de cheval à un mort...

Comme vous l'aurez compris, j'aurais mieux fait de lire le résumé au lieu de me fier uniquement au nom de l'auteur et de laisser ce livre dans la bibliothèque de mon ex. Cela fait plus de 4 ans que je l'ai et j'en retardais toujours la lecture depuis l'essai de « La Mosaïque de Sarance », je me doutais sans doute que ça n'allait pas me plaire autant que « La Tapisserie de Fionavar ». Il faut croire que oui et que seuls les romans fantastiques de cet auteur trouvent grâce à mes yeux. Dorénavant, je lirais mieux les résumés de ses romans. Dommage car j'aime beaucoup son style. Pour les amateurs de romans au long cours sur fond historique, je vous conseille de découvrir ce roman mais pour ceux qui, comme moi, ont besoin d'actions dans une histoire, je vous conseille de passer votre chemin.

Sur ce, bonnes lectures à vous:-)
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Un avis partagé pour cette fantasy nordique dont j'attendais beaucoup.

J'ai un faible pour les sagas scandinaves, même si je ne suis pas fan de la férocité guerrière des Vikings. J'aime bien aussi les romans historiques et j'admire le brio de Kay qui permet de goûter la vie des peuples anciens tout en y insérant une trame de fiction intéressante.

Ce roman raconte une histoire de Vikings, d'Anglo-Saxons et de Gallois. C'est basé sur une recherche historique minutieuse, mais j'aurais aimé avoir un peu plus d'indices pour m'y retrouver davantage et situer l'action sur une carte. J'ai eu un peu mal à entrer dans le roman avec tous ses personnages aux noms étranges, même si l'auteur nous en fournit une liste au départ.

Un roman intéressant, bien loin de notre quotidien, mais dont la lecture demande un petit effort de persévérance.
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Après Constantinople sous l'empire romain (« La Mosaïque de Sarrance »), l'Italie de la Renaissance (« Tigane ») ou encore l'Espagne de la Reconquista (« Les Lions d'Al-Rassan »), Guy Gavriel Kay s'attaque avec « Le dernier rayon du soleil » aux civilisations celtiques et nordiques du Moyen Age. On découvre ainsi trois peuples aux origines peu éloignées mais qui se vouent pourtant une haine farouche, et un roi, à la fois ambitieux mais pourtant plein de noblesse et de bonnes intentions, habité par le rêve de voir un jour ces ennemis de toujours s'unir sous une seule et même bannière. Si les enjeux sont peut-être un peu moins importants et passionnants ici que dans les romans précédents de l'auteur, il n'en reste pas moins qu'on suit l'histoire avec un réel plaisir grâce au talent de conteur hors pair de Guy Gavriel Kay qui n'a décidément pas sont pareil pour créer des univers captivants et des personnages émouvants.

On retrouve donc ici tout ce qui fait le charme des romans de l'auteur, à commencer par une écriture très fluide mais surtout juste et poétique, donnant lieu à des scènes plus bouleversantes les unes que les autres (je pense notamment au voyage de certains des protagonistes dans les profondeurs de la forêt ainsi qu'à l'époustouflant duel final). Comme toujours, se sont cela dit les personnages qui constituent le plus gros point fort du roman, tous bénéficiant d'une psychologie très soignée et d'une personnalité attachante. Tout juste pourrait-on regretter que les femmes, généralement mises en avant dans les romans de l'auteur, semblent ici un peu trop en retrait... La reconstitution historique est elle aussi de qualité, mais venant de Guy Gavriel Kay, cela ne surprendra personne. L'auteur nous fournit ainsi un aperçu assez restreint mais néanmoins très riche de certaines des grandes civilisations nordiques du IXe siècle (les Anglo-Saxons, les Celtes Gallois, et les Danois) tout en mettant en avant une figure parmi les plus emblématiques de l'histoire de l'Angleterre : le roi Alfred le Grand.
 
« Le dernier rayon du soleil » est un excellent roman qui s'inscrit dans la même veine que les précédents ouvrages de Guy Gavriel Kay qui nous dévoile là encore toute l'étendue de son talent. Voilà bien un auteur que je ne me lasserai pas de lire de si tôt !
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C'est en lisant La Mosaïque Sarantine (Voile vers Sarance et le Seigneur des Empereurs) et Tigane que j'ai découvert la plume de Guy Gavriel Kay, et j'avoue ne pas avoir été déçue car les voyages m'ont beaucoup plu.

Depuis cet été, il est de retour aux éditions Atalante avec la sortie d'un nouveau roman, Les Derniers Feux du Soleil où il nous entraîne, cette fois-ci, plus au Nord, du côté des Vikings.

Dans les contrées du Nord, les terres des Anglcyns et celles des Cyngaëls sont, depuis longtemps, victimes de raids perpétrés par les Erlings du Vinmark. La rudesse du climat pousse ces hommes à prendre la mer pour piller ce qu'ils ne trouvent pas chez eux laissant derrière eux un sillage de peur et de sang. C'est donc au rythme de ses invasions que l'on rencontre Ceinion du Llywerth, grand prêtre des Cyngaëls, invité en la demeure du seigneur Brynn ap Hywll de Brynnfell. En chemin, il fait la connaissance de trois hommes, les deux frères Dai et Alun ab Owyn et leur cousin Gryffeth ap Ludh et les enjoint à le suivre en Arberth. Mais alors que les festivités battent leur plein, la demeure est attaquée par un groupe de Erlings. S'ensuit une bataille sans merci qui va se solder par de nombreuses morts, dont celle du frère d'Alun. Or, pour laver son déshonneur d'avoir failli, Alun accepté de reprendre la route en compagnie du prêtre Cyngaël pour se rendre auprès d'AEldred, le roi des Anglcyns. Au gré des rencontres et des événements, tous vont voir leur vie être malmenée au rythme du destin et de l'Histoire.

Comme à son accoutumée, Guy Gabriel Kay a adossé l'intrigue de son nouveau livre à un cadre historique fort. Il s'agit probablement ici du IXe siècle qui fut marqué par la lutte acharnée entre les Anglo-Saxons et les Vikings.

Au vu des événements relatés entre ces lignes, l'auteur s'est sans doute inspiré du roi du Wessex, AEthelred qui, en 870 a dû lever des troupes pour combattre la grande armée menée, entre autre, par le roi Halfdan Ragnarsson. Après avoir intercepté un premier détachement ennemi, ils subissent un lourd revers pour finalement remporter la victoire quelques jours plus tard. Or, ce contexte d'invasion, de pillage et de guerre de territoire a largement inspiré l'auteur pour nourrir à la fois son univers et son intrigue. En effet, il a centré son récit sur des enjeux similaires où le roi des Anglcyns doit faire face à de nouvelles intrusions erlings sur son territoire, nécessitant l'enrôlement d'hommes et l'alliance avec d'autres, afin de les bouter hors des frontières. Voilà qui donne le ton à un texte âpre et féroce où la mort rôde et s'en vient cueillir même le plus courageux des guerriers. Devant l'adversité, on suit les manoeuvres d'un roi pour défendre ses terres en scellant les bonnes alliances tout en brillant comme meneur d'hommes. Aussi, on plonge ici dans la délicate politique d'un roi en pleine consolidation de son pouvoir.

Par souci de cohérence, Guy Gavriel Kay s'est également bien documenté du côté des rites et des coutumes des Vikings et notamment du rôle des femmes dans la société. Il en ressort un roman bien immersif pour lequel on adhère complètement. de même, qu'il a imprégné son texte de la même spiritualité qui tenait à coeur les rudes habitants du Nord. Par conséquent, les ombres de Odin et de Thor planent entre ces lignes même s'ils portent ici d'autres noms. Ils demeurent les divinités protectrices de certains protagonistes tout en permettant à Guy Gavriel Kay d'orienter son récit vers une dimension ésotérique très marquée. En effet, par l'entremise de certains protagonistes, on porte notre regard sur le peuple des fées qui vit en marge des hommes mais dont l'existence est déjà menacée par l'arrivée d'une religion louant un dieu unique. On est donc à ce point de bascule où les croyances celtiques vont disparaître au profit du christianisme. Leur présence entrelace ces pages d'une aura de mystères et onirisme qui enchante et subjugue le lecteur.

Les Derniers Feux du Soleil, c'est aussi un chassé-croisé de nombreux personnages dont l'auteur nous conte les destins. Mais comme sa galerie de protagonistes est très importante, l'auteur a dû ponctuer le début de son récit par de nombreuses digressions afin d'éclairer le lecteur sur le passé de chacun d'eux pour comprendre les raisons de leur présence en ces lieux et à ce moment précis de l'action. Une étape nécessaire pour appréhender au mieux l'ensemble des enjeux de ce récit même si, pour ma part, cela a freiné ma lecture m'obligeant parfois à des rétropédalages pour m'assurer de ma pleine compréhension des éléments énoncés. C'est clairement un roman riche du point de vue de son histoire qui nécessite qu'on se laisse du temps pour l'apprécier à sa juste valeur.

En outre, parmi les multiples personnages, on s'attache très bien à ce roi des Anglcyns, AEldred, charismatique et énergique qui, malgré une santé affaiblie, se relève quand cela est nécessaire pour affronter l'ennemi. Rien d'obtus et de despote dans sa gouvernance puisqu'il sait écouter sa femme et ses filles au moment venu. Autres figures centrales de ce texte, le duo formé par Bern Thorkellson et Thorkell Einarson, père et fils qui passent leur temps à se rechercher sans jamais réussir à se trouver. A travers eux, l'auteur explore les difficiles retrouvailles entre un père et son fils lorsque celui-ci a souffert de l'abandon paternel. Enfin, Alun ab Owyn, bouleversé par la mort tragique de son frère aîné qui l'a laissé tourmenté par ses responsabilités et tiraillé par l'Entremonde féerique qui l'appelle à lui depuis qu'il l'a fortuitement découvert.

Ici, Guy Gavriel Kay met donc en scène une pléiade de héros et de héroïnes farouches et redoutables qui s'accordent parfaitement au mordant de son récit.

Entre magie et action, on succombe une nouvelle fois à la plume enjôleuse de cet amoureux de l'Histoire...Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Bon, c'est sûr, Guy Gavriel Kay est un auteur à part dans le monde de la fantasy. Entre uchronie (ou selon certains "fantastique historique") et réinterprétation des mythes connus - ici, la mythologie nordique - il nous livre toujours des récits passionnants, grâce à son talent de conteur. "Le Dernier Rayon du Soleil" nous plonge dans une histoire ancienne où vikings, anglo-saxons, celtes refont l'histoire.
Je reconnais ne pas être très objective au sujet de Guy Gavriel Kay. Il m'a complètement séduite dès "Les Tapisseries de Fionavar" et m'a définitivement acquise à sa prose avec ses "Lions d'Al-Rassan".
Et je ne parle même pas de Tigane!
Mais j'ai quand même abordé cette lecture avec quelques réserves à cause de certaines critiques - élogieuses mais sans plus - tendant à considérer ce livre comme oeuvre mineure de l'auteur.

Pour ma part, j'y ai retrouvé tout ce que j'aime chez Kay, à savoir : une plume talentueuse, des personnages attachants et un univers construit, cohérent et très proche d'une lointaine réalité.
Bref, tout ce qui fait la marque de fabrique de G.G.K.
La fantasy de l'auteur est très éloignée des clichés du genre. Ici point de bestiaire fabuleux, de magie (ou si peu), de quête désespérée, de héros orphelin.
Héritier de Tolkien dont il est le digne disciple de par sa capacité à engendrer l'intérêt pour "l'Histoire avant tout", avec la même aptitude à faire naitre en nous l'émotion et la poésie d'une situation d'abord, puis des personnages. Il fut en premier lieu l'auteur du "Silmarillion" avec le fils de Tolkien, puis commença à rédiger ses propres ouvrages et pour notre plus grand plaisir.

Auteur vraiment à part, et malgré ce que j'ai pu lire ici ou là, "Les derniers Rayons du Soleil" ne dérogent pas à sa ligne de conduite. Une histoire d'abord, des personnages travaillés, intéressants, une intrigue riche et captivante, une plongée dans le passé (Tigane = Italie - Les Lions = Espagne - La Tapisserie = Les légendes Arthuriennes - le Dernier Rayon = Histoire Nordique).
Chaque livre prend naissance dans le passé et l'explore, le réinvente, le magnifie parfois. Et pour ma part, "Les Derniers Rayons du Soleil" méritent autant d'éloges que tous ses autres livres. La même émotion et le même intérêt naissent de la plume talentueuse de Guy Gavriel Kay.

Me reste à lire "La Mosaïque de Sarance"....
J'en salive d'avance....
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J'ai déjà eu l'occasion de le clamer haut et fort, Guy Gavriel Kay est mon auteur préféré. Il n'y a pas un de ses romans qui ne m'ait pas touchée ; tous m'ont livré au moins une, sinon plusieurs scènes marquantes, de celles qui vous restent en mémoire bien longtemps après que vous ayez refermé le livre. de ce point de vue, le dernier rayon du soleil n'échappe pas à la règle et j'en ressors avec de nouvelles images émouvantes plein la tête. Mais j'y retrouve les défauts qui marquaient déjà La Mosaïque de Sarance, son diptyque précédent. Les héros de cette histoire, ce ne sont pas les personnages, ce sont les lieux et l'époque que Kay a choisis d'illustrer. Alors, certes, c'est une magnifique peinture des pays celtes et nordiques vers le 9ème siècle. Mais l'histoire qu'il a choisie de raconter n'a, en soi, que bien peu d'importance, et les personnages aussi. du coup, je suis restée en retrait face au tableau plutôt que de m'immerger dedans.

Bien sûr, Kay reste un virtuose et parvient à rassembler les fils épars de son intrigue avec une maestria impressionnante. Evidemment, il nous livre encore des moments poignants à vous faire monter les larmes aux yeux. Et il arrive encore à me surprendre en dressant, en quelques pages, quelques lignes parfois, des portraits d'hommes et de femmes d'une précision et d'une justesse incroyables. Mais ce ne sont là que des instants fugaces, des ombres qui traversent le récit en le faisant à peine progresser, et c'est bien dommage. En réalité, ce roman souffre à mes yeux d'être trop court. Il aurait dû se décliner peut-être en deux ou trois tomes pour prendre davantage le temps d'installer certains personnages, comme le prêtre érudit qui lutte face aux dogmes qui sont en train de s'installer, ou l'ancien héros de guerre devenu fermier, ou encore, et peut-être surtout, les figures féminines qui ne font que traverser le livre alors que l'on sait Kay capable de si bien les écrire.

C'est donc avec une certaine frustration que j'ai refermé ce roman. Je ne peux pas écrire que je ne vous le recommande pas, car il vaut tout de même la peine d'être lu et reste empreint de toute la poésie et de toute la sensibilité dont l'auteur est capable. Mais je me suis ennuyée par moments et, plusieurs semaines après avoir fini ma lecture, je reste sur ma dernière impression : il lui manque un petit supplément d'âme pour en faire un grand livre.
Lien : http://www.aufildisa.com/201..
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Ce roman est le premier roman de Guy Gavriel Kay que je lis mais surement pas le dernier. J'avais été découragée par la taille de ses romans, souvent de gros pavés mais le thème de celui-ci m'attirait fortement. le roman parle des conflits entre Vikings, Celtes et Anglais dans la seconde partie du IX ème siècle, partie de l'histoire qui m'intéresse beaucoup.

Le dernier rayon du soleil se situe dans le même univers que Les lions d'Al-Rassan, pays auquel le roman fait parfois référence. le roman se situe dans le registre de la fantasy historique et revisite les civilisations nordiques à une époque ressemblant fortement à notre IX ème siècle. le roman s'intéresse à 3 civilisations: sous la plume de l'auteur, les vikings deviennent les Erlings, les celtes gallois deviennent les Cyngaëls et les Anglo-Saxons deviennent les Anglcyns. On retrouve également parmi les personnages, Aëldred le roi des Anglcyns qui fait référence au roi Alfred le Grand, roi du Wessex (l'un des principaux royaumes de l'Angleterre anglo-saxonne) de 871 à sa mort en 899.

Dans ce contexte difficile, Guy Gavriel Kay va nous raconter les destins de plusieurs personnages de chaque contrée: 2 frères Cyngaëls croisant la route du vainqueur de Siggur » le volgan », célèbre Erling ayant fait de nombreux raids dans leur pays, Thorkell le Rouge et son fils Bern, le roi Aëldred et ses enfants. L'auteur prend le temps de décrire chacun des personnages et le pays où il vit, afin d'expliquer la situation entre ces 3 peuples, situation loin d'être simple. Ce qui est admirable, c'est qu'il n'y a aucun manichéisme dans le récit, chaque peuple a ses coutumes propres qui peuvent paraître étranges ou cruelles aux autres mais il n'y a aucun parti pris. Les personnages ont tous un caractère détaillé, ce qui les rend attachants. Ils constituent le gros point fort de ce roman pour moi, car c'est un des points que j'affectionne le plus dans un roman.

Un autre point fort du livre est l'aspect très détaillé du contexte historique. Tout en étant dans un univers de fantasy, le socle historique est très documenté et très riche. le style de l'auteur change en fonction des 3 peuples et nous offre ainsi une vision globale de la situation des civilisations nordiques à cette époque. Cet aspect permet de très bien comprendre l'état des choses même si on a peu de connaissances sur la période. Un détail que j'ai beaucoup apprécié par exemple, est la présence au début du roman d'un marchand venant d'Al-Rassan et s'appelant Ibn Bakir qui raconte les détails du rituel des décès chez les vikings. Or, il se trouve qu'un tel document a été retrouvé historiquement et fait partie des rares documents écrits que l'on ait sur la civilisation viking. Par contre, l'auteur a un peu trop de recours à l'aigle de sang, supplice qui n'a pas été avéré historiquement. Mais c'est un détail, tant le reste est bien retranscris.

Un passage du roman reflète bien la difficulté de cette période et de la retranscription historique: « L'histoire du raid du Volgan, avec sa poignée d'hommes, sur un sanctuaire des Veilleurs en Ferrières sera narrée de façon très différente par un prêtre survivant à l'attaque, dans la chronique d'une année funeste, et par un skalde erling célébrant un triomphe. » le problème pour comprendre les coutumes des peuples du Nord est bien souvent que leur histoire est racontée par ceux qui ont subi leurs attaques, et on imagine sans mal leur façon de la raconter.

Le seul élément surnaturel dans le récit est la présence de l'entremonde, c'est à dire le monde des fées. Les fées sont un élément souvent présent dans les légendes celtiques mais ce ne sont pas les gentilles fées de Disney. Elles ont des sentiments différents des humains et une reine, et vivent dans un monde qui n'est pas vraiment le notre. Seules quelques personnes peuvent les voir. La présence de cet entremonde est importante mais pas prépondérante. Cela donne au roman un coté poétique et s'intègre très bien au contexte de cette période.

Le rythme du roman est plutôt lent mais certains passages sont très intenses. On sent très bien cette tension dans l'atmosphère particulière qui s'instaure entre les personnages que tout oppose au départ. Certains passages sont vraiment touchants alors que d'autres sont violents. L'écriture fluide et souvent poétique de l'auteur permet d'entrer très vite dans l'histoire et de se prendre au récit. La fin du roman offre de grands moments d'émotion avec un duel d'une grande beauté.

J'ai vraiment beaucoup apprécié la lecture de ce roman de l'auteur dont je compte bien lire d'autres romans. Des personnages vraiment approfondis, un contexte historique très documenté et une écriture juste et belle sont les principales qualités de ce très beau roman. Il n'est malheureusement plus édité en France mais on peut le trouver en occasion.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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C'est le premier livre de Guy Gavriel Kay que je lisais, attrapé au hasard sur les rayons d'une médiathèque trop bien fournie, et quel choc ! Il y a longtemps que je n'avais pas été emballé par une lecture ! Qui plus est de fantasy !
Si j'en crois sa notice blibliographique, cet auteur s'est bricolé un style bien à lui, fait de réappropriations du monde médieval et de ses légendes. Il s'est essayé à plusieurs épisodes de l'histoire et, cette fois-ci avec le Dernier Rayon du soleil, il s'intéresse aux raids vikings (les Erlings) menés contre les peuples des Gallois (les Cyngaëls) et des Angles (Anglcyns).
J'adore sa façon d'écrire une histoire, qui emprunte en même temps à la saga nordique, au conte oral et aux légendes arthuriennes. Une foule de personnages avec chacun leur caractère propre, très fouillé en profondeur, si bien qu'au final il n'est pas tellement difficile de retenir chacun des personnages tellement ils sont bien construits.
Je vous épargne l'histoire, complexe, qui mêle fresques historiques, histoires amoureuses, épisodes surnaturels (aaah les fées du Pays de Galle !) et combats passionnants !
J'aime aussi cette façon qu'à Guy Gavriel Kay de s'autoriser des écarts à l'histoire principale, en contant la vie tout entière (sur une ou deux pages) d'un personnage absolument secondaire. L'auteur ne fait pas que raconter en ménageant tensions et espoirs, il crée son univers, un putain d'univers passionnant même, riches de légendes et de destinées épiques.
J'aime aussi la place accordée aux personnages féminins, ainsi qu'aux petites gens (paysans, meuniers, forgerons).
Vivement que je me procure d'autres bouquins de ce canadien !
Lien : http://motsdepasse.org
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