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Citations sur Alexis Zorba (248)

Maintenant, dans le petit jour, il était là, les yeux perdus au loin, vers la lumière, le regard encore éteint. On le sentait plongé dans une légère torpeur ; ses tempes ne s'étaient pas encore libérées du sommeil. Calmement, passivement, il s'abandonnait à un courant de pénombre épais comme du miel. L'univers s'écoulait, terres, eaux, pensées, hommes, vers une mer lointaine, et Zorba s'écoulait avec eux, sans apporter de résistance, sans interroger, heureux.
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L’homme, quand il est jeune, c’est une bête féroce qui dévore ses semblables !
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Il y avait dans un coin de la pièce une vieille icône de la Vierge aux grands yeux pleins de larmes, serrant sa joue contre celle de son fils.
Zorba hocha la tête.
- Tu sais pourquoi elle pleure, patron ?
-Non
- Parce qu’elle voit. Moi, je serais peintre d’icônes, je peindrais la Vierge sans yeux, sans oreilles, sans nez. Parce que j’ai pitié d’elle.
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Zorba poussa un soupir.
- Si l’enfer existe, j’irai en enfer, ça en sera la cause. Je n’irai pas parce que j’ai volé, tué, commis l’adultère, non, non ! Tout ça ne compte pas : Dieu le pardonne. Mais j’irai en enfer parce que cette nuit-là une femme m’attendait dans son lit et parce que je ne suis pas allé la retrouver...
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- Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il t’avait fait ?
- A moi ? Rien ! Rien du tout, je te dis !
(...)
- Alors ?
- Tu en poses de ces questions ! Ca m’a pris comme ça, mon vieux ! Autant demander l’orthographe au derrière de la meunière. Et le derrière de la meunière, c’est l’esprit de l’homme.
(p 28)

Un autre visage, quelques années plus tard, me fit la même impression de bois éprouvé, ravagé : celui de Panaït Istrati.
(p 29)

Dans l’esprit de Zorba, le monde contemporain était déjà de la préhistoire, tant il se tenait loin de tout ça (...) Son âme avançait bien plus vite que le monde.
(p 37)
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Un silence total, sournois, dangereux, fait de milliers de cris, si lointains ou si profonds en nous qu’on ne les entendait pas. Je percevais seulement la rumeur de mon sang frappant mes tempes et les veines de mon cou.
« La mélodie du tigre ! » pensai-je en frissonnant.
Aux Indes, quand tombe la nuit, on chante à voix basse un air douloureux et monotone, un chant sauvage et lent, comme un lointain bâillement de fauve - la mélodie du tigre. Le cœur de l’homme déborde d’une attente frémissante.
Et comme je songeais à la terrible mélodie, le vide de ma poitrine se combla peu à peu. Mes oreilles s’éveillaient, le silence devenait cri. On eût dit que l’âme, faite elle aussi de la même mélodie, s’évadait hors du corps pour écouter.
Je me baissai, emplis ma paume d’eau de mer, mouillai mon front et mes tempes. Je me sentis rafraîchi. Au fond de mon être, des cris retentissaient, menaçants, confus, impatients - le tigre était en moi et rugissait.
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Je voyais Zorba danser et, pour la première fois, je comprenais la révolte démoniaque de l'homme pour vaincre la pesanteur, la matière, la malédiction ancestrale. j'admirais son endurance, son agilité, sa fierté. Avec fougue et talent, Zorba gravait de ses pas dans le sable le destin luciférien de l'homme.
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C'est ça la liberté, pensai-je. Avoir une passion, entasser les pièces d'or et, brusquement, vaincre sa passion et jeter son trésor aux quatre vents. Se libérer d'une passion pour obéir à une autre, plus noble. Mais cela n'est-ce pas aussi une forme d'esclavage ? Se sacrifier pour une idée, pour sa race, pour Dieu ? Ou bien est-ce que plus le patron se trouve haut placé, plus la corde de l'esclave s'allonge ? Il peut alors s'ébattre et folâtrer sur une arène plus spacieuse et mourir sans rencontrer la corde. Est-ce donc cela qu'on appelle liberté ?
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Cet ouvrier sans instruction, me disais-je, qui par son impatience, son impétuosité, casse les plumes lorsqu’il écrit, est habité, comme les premiers hommes à peine éloignés du singe, ou comme les grands philosophes, par les questions fondamentales. Et il les vit comme d’immédiates, d’urgentes nécessités.
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Les choses auxquelles nous sommes, nous, accoutumés et devant lesquelles nous passons indifférents, se dressent devant Zorba comme de redoutables énigmes. Voit-il passer une femme, il s'arrête ahuri.
- Quel est ce mystère ? demande t-il. Qu'est-ce que c'est qu'une femme, et pourquoi nous fait-elle ainsi tourner la cervelle ? Qu'est-ce que c'est encore que ça, dis-moi un peu ?
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