J'ai passé un très bon moment avec ce roman mais je n'ai peut-être pas été tout à fait aussi charmée par l'histoire que ne le laissaient présager une quatrième de couverture prometteuse et des critiques élogieuses sur les blogs.En effet j'ai eu du mal à prendre tout à fait au sérieux l'histoire de Sophia, au XVIIIème siècle, qui nous est d'abord présentée comme une fiction rédigée par Carrie, puis comme le fruit de souvenirs hérités d'une ancêtre via la mémoire génétique. le sujet est abordé beaucoup plus subtilement dans le roman et rien n'est affirmé trop catégoriquement, laissant ainsi une place au mystère, mais je n'ai jamais réussi à y croire complètement...D'ailleurs j'ai trouvé vraiment dommage que l'histoire de Sophia occupe de plus en plus de place par rapport au récit de Carrie, jeune romancière du XXIème siècle, car j'ai trouvé passionnant de suivre le processus de création littéraire, depuis le choix des personnages, du point de vue, du lieu et de la période, etc jusqu'au moment où l'auteur décide qu'il est arrivé au terme de son histoire, en passant par les recherches en tout genre, les doutes sur les choix narratifs, les personnages qui "prennent leur indépendance", les pannes d'inspiration, etc.Cela donne une mise en abîme étonnante entre
Susanna Kearsley et Carrie, deux romancières en plein processus créatif (l'une réelle, l'autre fictive), puis entre les deux héroïnes, Carrie et Sophia, leurs existences se faisant étrangement écho.Enfin, voilà, même si
La mer en hiver ne correspondait pas tout à fait à ce que j'attendais, j'ai passé un très bon moment grâce à ce récit riche en information sur une époque que je connaissais mal (je connaissais surtout le soulèvement jacobite de 1745 grâce aux romans de
Diana Gabaldon) et surtout grâce aux deux belles histoires d'amour à quelques siècles d'intervalle...