Je ne suis pas déçue d'avoir osé lire un livre dans lequel l'on parlait d'araignées sachant que j'en ai une peur bleue ! Je me suis, tout comme Emma, prise d'affection pour ce pauvre Arachos, qui ne mérite vraiment pas tous les malheurs qui lui sont tombés dessus. Au fil du livre et de ses rencontres (bonnes ou mauvaises), Arachos change, s'ouvre un peu plus au monde des humains, surtout grâce à l'amour et à la patience d'Emma ! Cette dernière ne démérite pas et va montrer une grande force en elle ! En effet, après les épreuves qu'elle a traversées, elle ne se laisse pas abattre et parvient à aider Arachos ; peu de personnes en auraient été capables ! Un deuil n'est pas quelque chose de facile à faire, la peine ressentie s'atténue, il est vrai, avec le temps, mais essentiellement avec l'amour et l'affection de son entourage ; hors, ici, Emma ne peut compter sur personne parce que même si son père est toujours en vie, il passe tout son temps au travail dans ses expériences toutes plus dingues et interdites que les autres ! Bon, j'avoue, Harry est présent, mais il n'est pas de la même famille qu'elle et ce n'est pas la même chose qu'un père ! Après un drame familial, on aime se recentrer sur sa famille pour en ressentir tout l'amour dont on a besoin... mais là, son père fait tout le contraire ! Lui aussi a perdu quelqu'un de cher, il aurait dû se rapprocher de sa fille, combler leur peine ensemble alors qu'il l'a misérablement laissée tomber ! Emma aurait donc eu toutes les raisons du monde de ne pas s'occuper d'Arachos, mais heureusement qu'elle n'est pas comme tout le monde, sinon ce roman n'aurait pas pu exister, lol !
Si j'ai pu m'attacher à Emma et Arachos, Dewey n'a, en revanche, pas su m'attirer ses faveurs. On en apprend plus sur son passé vers la fin du livre, et même si lui aussi a subi de nombreux traumatismes, il a décidé de passer du côté sombre (la preuve en est son but !). Peut-être aurais-je pu m'attacher à lui si son histoire avait été révélée un peu plus tôt dans le roman, et peut-être qu'alors, sa façon d'agir et ses intentions m'auraient paru moins folles et totalement légitimes... Même si je dois avouer que son dernier acte m'a bluffée et que ça prouve, qu'avec plus de temps, il aurait très bien pu devenir une meilleure personne, petit-à-petit...
Le passage de la narration du point de vue d'Emma à Dewey aurait, je pense, pu être envisagé plus tôt dans le roman, cela nous aurait grandement aidé à comprendre les pensées et tourments du frère d'Arachos... même s'il était tout à fait le bienvenu, il apparaît un peu tardivement.
Enfin, ce n'est pas dans mes habitudes, et je m'excuse si j'en choque plus d'un, mais je dois vous faire part de choses qui m'ont particulièrement mises en colère dans ce roman !
J'ai été révoltée face à toute la violence faite à l'encontre d'Arachos, juste parce qu'il est différent de nous selon quelques caractéristiques chromosomiques... et alors, chacun a son propre ADN et est différent à sa façon et heureusement que nous ne nous rassemblons pas tous sinon le monde serait particulièrement ennuyeux...
L'être humain, malheureusement, ne se soucie vraiment que de sa petite personne et est prêt à tout pour sa survie (même si, par chance, il y a des exceptions...). Dès qu'il découvre quelque chose de totalement différent de lui ou de ce qu'il juge bon pour lui, il n'hésite pas à montrer ce qu'il croit être sa supériorité ; tout comme il le ferait avec une personne différente de lui qui, si jugée mauvaise et dangereuse pour sa survie ou même son évolution, serait enfermée, torturée et analysée sans aucun remord devant plein de "savants fous" s'appelant eux-mêmes des êtres humains !
Mais où et quand a-t-on vu que la torture pure et dure nous définit en tant qu'être humain ; même si
L Histoire elle-même nous a démontré qu'à chaque fois qu'il y avait un doute sur une personne, de part son apparence, ses croyances, sa religion, la torture n'était pas loin (cf. la chasse aux sorcières de Salem, la peur des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale...).
Si tel est le cas, où allons-nous en tant qu'être humain et jusqu'où ce dernier est-il capable d'aller pour toujours affirmer sa supériorité sur les autres ? Emma compare Arachos à un ange, moi je dirai que si l'humain continue avec sa violence, on pourrait penser qu'il monte tout droit des Enfers et que c'est lui le démon... en tout cas il l'est dans le livre !
En conclusion, peut-être aurons-nous droit à un deuxième tome ? Bien sûr, si ça se fait, je le lirai avec plaisir...