Citations sur Sur la route (448)
Elle m’a dit un jour que le monde ne trouverait pas la paix tant que les hommes ne se jetteraient pas aux genoux de leur femme pour lui demander pardon. C’est vrai.
C'était un concours de circonstances absolument dépourvu de signification qui avait déterminé l'arrivée de Dean et, aussi bien, je m'embarquais avec lui sans aucun motif.
Les seuls qui m'intéressent sont les fous furieux,
les furieux de la vie, les furieux du verbe,
qui veulent tout à la fois, ceux qui ne baillent jamais,
qui sont incapables de dire des banalités,
qui flambent, qui flambent, qui flambent,
jalonnant la nuit comme des cierges d'église.
P 42
Un jour, dans un train de marchandises, je suis allé du Nouveau-Mexique jusqu'à Los Angeles. J'avais 11 ans, j'avais perdu mon père dans un train de marchandises, c'était la jungle pour les clodos, moi j'étais avec un gars qu'on appelait Big Red, le grand rouquin et mon père était dans un wagon, complètement bourré ; son train a démarré, Big Red et moi on l'a raté, je suis allé en Californie, mais pas par le bon train.
P 295
La Californie de Dean, pays délirant et suant, pays d'importance capitale, c'était celui où les amants solitaires, exilés et bizarres, viennent se rassembler comme des oiseaux, le pays où tout le monde, d'une manière ou d'une autre, ressemble aux acteurs de cinéma détraqués, beaux et décadents.
C’étaient trois enfants dans la nuit de la terre qui voulaient affirmer leur liberté et les siècles passés, de tout leur poids, les écrasaient dans les ténèbres.
P415 – Folio – Le rouleau original
Tout au bout de la route américaine, il y a un homme et une femme qui font l'amour dans une chambre d'hôtel. Je ne voulais rien d'autre.
Quel est ce sentiment qui vous étreint quand vous quittez des gens en bagnole et que vous les voyez rapetisser dans la plaine jusqu'à, finalement, disparaître ? C'est le monde trop vaste qui nous pèse et c'est l'adieu. Pourtant nous allons tête baissée au-devant d'une nouvelle et folle aventure sous le ciel.
Dans la voiture, sur le trajet du retour, il a poursuivi : "Un jour, l’humanité va s’apercevoir qu’on est bel et bien en contact avec les morts, et avec l’autre monde, quel qu’il puisse être. Il suffirait d’un effort mental soutenu pour prédire d’ores et déjà ce qui va se passer au cours du siècle à venir. Comme ça, on prendrait des mesures pour éviter toutes sortes de catastrophes. Quand on meurt, le cerveau subit une mutation dont on ne sait encore rien à l’heure actuelle, mais qui paraîtra claire le jour où les savants voudront bien s’atteler au problème. Pour l’instant, ces salauds-là, ils pensent qu’à faire sauter la planète, y a que ça qui les intéresse."
Les seuls gens vrais pour moi sont les fous, ceux qui sont fous d’envie de vivre, fous d’envie de parler, d’être sauvés, fous de désir pour tout à la fois, ceux qui ne baillent jamais et qui ne disent jamais de banalités, mais qui brûlent, brûlent comme des feux d’artifice extraordinaires, qui explosent comme des araignées dans les étoiles et en leur centre on peut voir la lueur bleue qui éclate et tout le monde fait « Waou » !