Ce roman est la suite du premier roman de l'auteure :
Quand Hitler s'empara du lapin rose. du moins, il s'agit de la suite des aventures d'Anna, jeune demoiselle exilée en Angleterre qui est « lésée » par son statut de réfugiée.
Je dois être honnête, quand je lisais ce roman, j'étais persuadé qu'il s'agissait d'une fiction très bien documentée basée sur des faits réels ou approchants. Je me suis rendu compte, un peu tard, que ce roman avait déjà été publié en 1975 par une autre maison d'éditions, mais surtout qu'il s'agit d'un roman autobiographique (ce qui explique mieux un début de lecture lent et chaotique).
La majorité des lecteurs lisent pour le plaisir, la joie de se plonger dans des aventures à l'autre bout du monde, fictive ou réelle. Tantôt la tristesse nous envahit à la mort d'un personnage, l'émotion nous submerge à un premier baiser, la joie nous transperce au dénouement final, …
Ici Londres de
Judith Kerr ne vous procurera aucun plaisir.
Et pourtant, il s'agit d'un ouvrage exceptionnel que nous devrions tous lire.
Judith Kerr nous permet de découvrir son quotidien en tant qu'allemande juive anti-nazie réfugiée en Angleterre. Nous avons tous conscience et essayons de comprendre la peine et la détresse des millions de familles juives (et autres) ayant perdu un être cher pendant la seconde Guerre mondiale. Autobiographies, romans, albums, reportages, films, séries, … tout semblait à notre portée.
Judith Kerr nous propose une histoire. Son histoire. Nous découvrons ainsi une autre facette des « rescapés juifs ». Des millions ont été sauvés, notamment grâce à de nombreux courageux (la résistance), beaucoup d'autres se sont réfugiés dans des pays voisins (Suède, Suisse, Angleterre). Beaucoup ont oubliés.
Judith Kerr veille à perpétuer nos mémoires défaillantes et ignorantes.
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