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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est grâce au billet de SZRAMOWO, que j'ai plongé le nez dans ce bouquin. écrit en 1992 et qui place l'histoire dans un futur proche 2013.

L'Angleterre trouvant que les différents crimes coutent cher à la nation, décide de mettre en place le programme Lombroso. Celui-ci arrive a déceler génétiquement les personnes susceptibles de commettre des crimes. le listing des personnes potentiellement dangereuses est tenu au secret, mais un hackeur (ce nom n'existe pas encore a l'époque) va se procurer les noms et jouer au justicier préventif.
Jake, une flic diplômée en psychologie va devoir se démener, et même combattre sa hiérarchie pour mettre un terme a toute cette série de meurtres.


J'avoue avoir eu une lecture assez difficile a certains moments tout simplement parce que celle-ci a été un peu trop scientifique a mon goût. Je reconnais aisément, que l'auteur a bien documenté son roman (trop peut être). Mais a côté de cela l'intrigue est prenante et permet la réflexion.
Quels sont les outils pouvant réduire la délinquance ? Sont-ils fiables ? Quand a l'incarcération en prison qui dans ce roman est remplacée par une mise en coma artificiel, toujours dans le but de réduire les dépenses de l'état, est-ce une bonne solution ? Et face aux différents crimes commis est ce que tous les criminels méritent la même peine ?...

Le titre de ce roman est judicieusement choisi : l'enquête policière et le côté philosophique du roman sont effectivement les deux moteurs essentiels de ce livre.
J'ai aussi beaucoup aimé toutes les références aux auteurs classiques, ou philosophiques que l'on retrouve tout au longe de la lecture.

Je tenais donc a remercier SZRAMAWO pour la découverte de cet auteur, qui si je ne m'abuse a également écrit une trilogie qui a eu un certain succès. Et que je découvrirais un de ces jours.
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Par ses nombreux éloges sur Philip Kerr, mon ami Jean-Pierre a piqué ma curiosité sur cet auteur, que je viens de découvrir en lisant « Une enquête philosophique ». Je confirme d'emblée l'enthousiasme de Jean-Pierre !
Philip Kerr a fait paraître « Une enquête philosophique » en 1992, dans la foulée de la « Trilogie berlinoise » qui a marqué le début de son succès. L'action se situe en 2013, ce qui ajoute à ce thriller une touche d'anticipation. Un dépistage génétique a permis de détecter des individus ayant des prédispositions à la violence. On leur propose un traitement psychologique en échange de discrétion quant aux résultats du dépistage; c'est le programme Lambroso. Placer le roman dans un cadre où une telle chose est possible donne déjà froid dans le dos tout au long de la lecture…
L'un des individus détectés violents potentiels parvient à s'introduire dans un système informatique qui lui permet d'identifier ses semblables, et d'entamer le projet de les tuer l'un après l'autre, avec le plaisir de commettre à chaque fois le « crime parfait ».
Lambroso identifie chacun des criminels potentiels au moyen d'un nom de code qui est le nom d'un philosophe. Celui qui est au centre du roman est connu comme « Wittgenstein »; il finit en quelque sorte par s'identifier à lui et à construire une argumentation logique pour justifier ses crimes. Ceci explique le titre du roman, dont vous commencer à percevoir toute la richesse constituée du mélange de plusieurs genres: on joue à se faire peur en traquant le tueur en série, on prend plaisir à quelques joutes philosophiques, avec en plus une touche d'anticipation qui nous fait frémir à nouveau, en entrevoyant ce que notre société pourrait devenir.
À côté du pur plaisir de se laisser prendre par le suspense de l'intrigue, je note également quelques thèmes de réflexions intéressants, en plus des dérives que pourrait entraîner de réelles techniques de dépistage de criminels potentiels. Par exemple, à défaut de parvenir à intercepter le tueur, approuveriez-vous l'idée d'un magistrat de tenter de le neutraliser en lui envoyant des messages qui, tirant parti de ses faiblesses psychologiques, pourraient le pousser au suicide ? Et que penseriez-vous de l'idée de remplacer une peine de prison à perpétuité par une alternative moins coûteuse: plonger les criminels dans un coma permanent ?
Bref, un roman divertissant et intelligent, qui me donne envie de découvrir le reste de la production de Philip Kerr (et aussi d'enfin ouvrir le « Tractatus » de Wittgenstein, et aussi de relire l' « Histoire de la philosophie occidentale » du passionnant Bertrand Russell…).
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Ce livre a une particularité, qui n'est pas apparente à ce stade. L'histoire se déroule en 2013, c'est à dire l'année de cette édition au Livre de Poche, mais elle a été écrite et publiée en Angleterre en 1992. C'est donc une ville de Londres dystopique et futuriste que Philip Kerr décrit, avec un certain succès. En effet, s'il n'a pas anticipé le passage des disquettes et CD-Rom à la clé USB – qui, en 2013, utilisait encore un CD-Rom ? -, bien d'autres caractéristiques très actuelles sont assez justement décrites !

La société que nous décrit Kerr a connu un tournant sécuritaire ; la surpopulation carcérale a amené toute l'Europe a opter pour un système de « coma punitif », beaucoup moins coûteux et plus simple à mettre en oeuvre que la construction de prisons ; le racisme semble avoir largement pris ses quartiers dans la société britannique, notamment depuis l'accueil massif de réfugiés hongkongais – rappelons que la Grande-Bretagne a rétrocédé Hong-Kong à la Chine en 1999, et si cela n'a pas généré, en réalité, d'exode massif, on a vu depuis une montée des contestations, jusqu'aux grandes manifestations de 2019 et 2020 – ; le monde semble également confronté à de grandes sécheresses…

La construction de ce livre est assez simple : les chapitres voient l'alternance de la description de l'enquête, à l'occasion de laquelle on suit Jake Jacowicz et l'équipe dont elle s'est entourée – un informaticien, un professeur de philosophie de Cambridge, en plus des policiers -, et le monologue intérieur du tueur, lequel philosophe beaucoup, donnant son sens au titre du livre.

J'avoue que je préfère nettement les chapitres à l'occasion desquels nous suivons Jake. Certains passages du monologue intérieur philosophique m'ont laissés sur ma faim. Je vous donne juste un exemple :

« Mais s'il existe une valeur qui ait de la valeur, il faut qu'elle soit hors de tout événement. La vérité, c'est que toutes les propositions sont d'égale valeur. C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de propositions éthiques. L'éthique est transcendantale et ne se peut exprimer. En bref, l'éthique est impossible. »

Mon choix de passage n'est peut-être pas bon… encore eut-il fallu que je sois capable d'en juger. Ces passages sont importants, parce qu'ils permettent de comprendre, au moins en partie, la réflexion du meurtrier. Et, en effet, l'une des questions soulevées par ce livre est de savoir ce qu'il convient de faire d'hommes – ici, ce ne sont que des hommes, ce sont eux qui, privés d'une petite zone du cerveau, sont censés être prédisposés à la violence – dont on sait qu'ils peuvent passer à l'acte. Cela n'est pas sans rappeler certains débats autour des « fichés S », à l'occasion desquels certains semblaient prêts à enfermer des personnes simplement sur la base d'une possibilité de passage à l'acte…

Le personnage de Jake également est intéressant, dans sa détestation des hommes. Là aussi, ce n'est pas sans rappeler certains discours que l'on peut entendre de-ci, de-là sur les réseaux sociaux…

Le seul véritable regret que j'ai, à l'issue de cette lecture, c'est que l'on aurait pu imaginer un twist final absolument renversant. Je ne veux rien dire, pour ne pas spoiler, mais il me semble que, là, Philip Kerr aurait pu pousser le curseur…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Enquête philosophique est à mi-chemin entre le polar et le traité philosophique. J'exagère un peu mais c'est ainsi que je l'ai perçu, moi qui ne suis pas un érudit ni un philosophe. J'avoue que certains passages philosophiques m'ont dérouté sans me décourager car sans être philosophe je suis quand-même capable de réflexion. L'explication de ce qu'est un NVM négatif à été elle aussi difficile pour moi mais elle est nécessaire à la compréhension du reste du roman.

Enquête philosophique à par ailleurs de nombreuses qualités: écrit en 1992 et se déroulant en 2013 on y parle de réalité virtuelle, d'intelligence artificielle, de téléphones intelligents, de changements climatiques, du déclin de Londres et de ses quartiers dangereux. Les personnages sont forts en particulier les deux personnages féminins, l'intrigue est prenante et soutenue et les échanges philosophiques portent à réflexion. L'écriture est excellente, je pense en particulier aux échanges téléphoniques et à un chapitre intitulé "crime parfait" , la traduction est très bonne, ce qui n'a pas dû être facile, chapeau donc au traducteur Claude Demanuelli. Autre originalité de ce livre, à la fin de chaque chapitre la parole est donnée au meurtrier.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce polar malgré ses difficultés. Enquête philosophique n'est pas un roman facile, il est même dur et on y trouve aucune trace d'amour. C'est un livre qui marque ne serait-ce que par l'ambiance qui y règne surtout quand on pense au châtiment du coma punitif qu''on réserve aux criminels.
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Audacieux pari que de mêler philosophie et enquête policière car je ne suis pas certain que ces genres attirent la même clientèle. Toujours est-il que la fusion est bien pensée mais cela demande toutefois une certaine adaptation de la part du lecteur car le rythme de l'enquête d'une part et les considérations philosophiques du tueur d'autre part sont vraiment différents, de même que le degré de concentration qu'ils requièrent.

Ceci dit le personnage de Jake, l'inspectrice principale, est intéressant, l'intrigue assez originale et la structure narrative bien montée. Certaines réflexions sur le meurtre et son opprobe sociale sont questionnantes et le duel verbal entre le tueur et le professeur de philo assez captivant. Reste que je n'ai pas trouvé ce roman facile à lire bien qu'il m'ait tenu en haleine. Et il m'a demandé de relire certains passages plus ardus et fait appel aux quelques notions de philo qui me retstent. Mias le tout valait amplement la peine.
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J'ai souhaité découvrir Philip Kerr avec ce roman avant de me lancer dans la série Bernie Gunther.

Après cette lecture, je peux dire sans aucun doute que je vais continuer à dévorer les romans de l'auteur. J'ai trouvé cette enquête excellente et je n'ai pas décroché une seule seconde pendant ma lecture.

On retrouve l'ensemble des ingrédients d'un bon roman policier, le tout servi par une écriture léchée même si il n'y a aucune surprise dans la construction narrative. On est dans du roman policier classique avec les codes du genre bien respectés et on ne s'en écarte pas.

Par ailleurs, j'ai été bluffé d'apprendre que ce roman avait été rédigé en 1992. le roman n'a pas pris une ride et les grands thèmes abordés sont toujours clairement d'actualité. Un modèle de roman d'anticipation.

En bref, une lecture à ne pas manquer pour les amateurs du genre !
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