Citations sur Hitler (50)
L’invasion de l’Union soviétique, pour laquelle, contrairement aux campagnes précédentes, il avait fallu s’abstenir de manipuler préalablement l’opinion populaire, fut présentée aux Allemands comme une guerre préventive. Le Führer en avait pris l’initiative, expliquaient les directives de Goebbels à la presse, pour conjurer à la dernière minute la menace que la trahison du « judéo-bolchevisme » faisait planer sur le Reich et toute la culture occidentale. À tout moment, les bolcheviks avaient envisagé de frapper contre le Reich, puis d’envahir et de détruire l’Europe. Seule la hardiesse du Führer les en avait empêchés. Mais le plus extraordinaire, c’était que Hitler et Goebbels se fussent eux-mêmes convaincus de la vérité de ce mensonge de la propagande. Sachant parfaitement sa fausseté, ils durent se convaincre eux-mêmes de cette fiction afin de justifier la décision gratuite d’attaquer et de détruire complètement l’Union soviétique.
Pour un égomane aussi narcissique que Hitler, le culte du héros dont l’entourèrent ses partisans, s’ajoutant à l’incapacité dans laquelle il était de se reconnaître le moindre défaut, la plus petite erreur, accoucha désormais d’une image de chef « héroïque » aux proportions monumentales.
Hitler réservait sa haine la plus virulente aux Juifs (...) Selon sa propre version des faits, rapportée dans "Mein Kampf', Hitler se serait converti à l'antisémitisme après avoir rencontré un personnage en long caftan avec des boucles de cheveux noirs dans une rue de Vienne. (...)
A partir de ce moment, écrit Hitler, "partout où j'allais, je voyais des Juifs, et plus j'en voyais, plus mes yeux apprenaient à les distinguer nettement des autres hommes."
pp.51 à 53 Ed. folio histoire, 2001
Que la guerre de l’Est ait conduit au génocide n’est pas un hasard. Dans ce qui fut délibérément conçu comme une « guerre d’anéantissement », l’éradication du « judéo-bolchevisme » était un objectif central, et non un élément périphérique. Elle était indissociablement lié à la campagne militaire
C’est le désir de détruire la démocratie, plus que l’empressement à porter les nazis au pouvoir, qui déclencha les processus complexes conduisant Hitler à la chancellerie.
C’est la Première Guerre mondiale qui a rendu Hitler possible. Sans l’expérience de la guerre, l’humiliation de la défaite et le bouleversement de la révolution, l’artiste raté et le marginal n’aurait pas découvert ce qu’il devait faire de sa vie en entrant en politique et en trouvant son métier de propagandiste et de démagogue de brasserie.
Il fallait orchestrer le soutien populaire de la guerre, puisque la guerre et l’expansion étaient irrévocablement liées à la survie du régime. À celui-ci les succès, les triomphes sans fin étaient indispensables, ainsi qu’à la popularité et au prestige de Hitler, dont tout le système, en dernière instance, dépendait. C’est seulement par l’expansion – elle-même impossible sans la guerre – que l’Allemagne et le régime national-socialiste pouvaient survivre. C’est ainsi que Hitler voyait les choses. Le pari expansionniste était inévitable. Ce n’était pas une affaire de choix personnel.
Le renouveau national via un terrorisme antimarxiste fondé sur la manipulation cynique et l’endoctrinement des masses : voilà à quoi se résumait au fond le message de Hitler au gratin de la bourgeoisie de Hambourg
La structure intérieure du régime reposait de longue date sur la manière dont Hitler pouvait jouer ses paladins les uns contre les autres. Leurs divisions et animosités profondes ne se résorbaient que dans leur loyauté et leur adhésion inconditionnelles au chef, duquel ils tenaient encore leurs derniers lambeaux de pouvoir et d’autorité
Seuls étaient acceptables les messages positifs. Le pessimisme, habituellement synonyme de réalisme, passait pour un signe d’échec et d’acceptation de l’échec. La déformation de la vérité était inscrite dans la nature même du système de communications du IIIe Reich à tous les niveaux – et par-dessus tout aux échelons supérieurs du régime.