Après
Une Fille Comme Les Autres et
Fils Unique, et à quelques semaines de la sortie de son dernier roman, je renoue avec l'univers tourmenté de
Jack Ketchum. Comme pour les deux titres précédemment cités l'auteur s'inspire d'un fait divers sordide et non avéré, puisque connu sous le nom de légende de Sawney Bean, légende qui inspira aussi
Wes Craven pour la réalisation de son film La Colline A Des Yeux.
Comme l'auteur nous l'explique dans sa postface, l'accouchement fut long et douloureux.
Morte Saison est le premier roman de
Jack Ketchum ; afin de répondre aux exigences de son éditeur (et accessoirement ménager les futurs lecteurs), l'auteur a dû procéder à de multiples coupes franches et à la réécriture de nombreux passages, pour aboutir à une version édulcorée (pour ne pas dire dénaturée) de son roman. Ce qui n'empêchera pas son éditeur, Ballantine Books, de le présenter comme « l'ultime roman d'horreur » lors de sa publication en 1981.
Déçu par le résultat,
Jack Ketchum se lance dans une nouvelle réécriture de son roman afin de lui rendre son âme originelle, les lecteurs devront attendre 1999 pour enfin pouvoir lire
Morte Saison dans sa « version non expurgée ».
En France, le roman (version expurgée) a initialement été publié par Fleuve Noir dans sa collection Gore en 1986, sous le titre
Saison de Mort. La présente édition (Bragelonne, 2008) permet aux lecteurs français de découvrir cette fameuse « version non expurgée ». Et autant prévenir d'emblée : âmes sensibles s'abstenir ! Une lecture à réserver à un public averti.
Après cette longue introduction, il est temps d'entrer dans le vif du sujet. Attachez vos ceintures, embarquement immédiat pour Dead River…
Après une intro qui nous plonge au coeur de la folie qui hante la forêt de Dead River,
Jack Ketchum prend le temps de poser les bases de son intrigue et ses personnages. Les choses sérieuses commencent réellement dans la troisième et dernière partie du bouquin (le troisième jour, à 0h02) ; il en reste alors un peu plus de la moitié à lire.
J'imagine que certains amateurs de littérature horrifique se disent que à peine plus de la moitié du bouquin consacré au genre qu'ils affectionnent ça fait un peu léger, je tiens à vous rassurer : c'est plus que suffisant pour faire vivre aux personnages le pire des cauchemars. le genre de nuit que tu ne souhaiterais même pas à ton pire ennemi !
En effet
Jack Ketchum ne lésine ni sur les moyens ni sur les détails les plus sordides pour régaler les amateurs de sensations fortes. Mais il ne commet pas non plus l'erreur de la surenchère gratuite, où trop de gore tue le gore et où l'effet obtenu est à l'opposé de celui recherché.
L'auteur ne se contente pas de faire couler l'hémoglobine à flots, il pousse le vice en annihilant toute forme d'espoir chez ses « victimes » ; de fait ce bouquin est aussi d'une noirceur absolue.
Paradoxalement, bien que nettement plus trash que
Fils Unique ou encore
Une Fille Comme Les Autres, j'ai trouvé
Morte Saison moins dérangeant. Sans doute parce que, pris dans son ensemble, le roman parait nettement moins réel que les deux autres, mais aussi parce que la violence extrême qu'il déploie est moins « ordinaire » que celle décrite dans ces autres bouquins
Lien :
https://amnezik666.wordpress..