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Nous suivons ici Samaël qui se remet douloureusement d'une agression homophobe très violente.
La beauté même de cette histoire trouve, à mon sens, racine dans le parallèle entre une extrême souffrance et la naissance de ces amours profonds, soudains et imprévus. Et ces amours deviendront salvateurs.
Une belle montée en puissance dans ces histoires d'amour pourtant si différentes.
Et une belle plume pour Gabriel Kevlec !
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C'est un livre qu'il m'est difficile de noter et de critiquer car le hasard a fait que je l'ai lu juste après la trilogie de Frédéric Bleumalt, Les garçons dérangés. Oeuvre dont Gabriel Kevlac s'est largement (trop) inspiré, reprenant notamment cette étonnante narration autour de la couleur bleue. Même le style me paraît calqué sur celui de Bleumalt.

J'ai vraiment été dérangée par les réminiscences de ma précédente lecture sur celle-ci. C'est donc un livre que je range pour le relire plus tard, car l'histoire est belle, l'écriture élégante et la thématique du polyamour abordée avec douceur et bienveillance.
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Le Choix de l'Oranger de Gabriel Kevlec fait partie de ces livres rares et beaux, inclassables et bouleversants, en un mot inoubliables.
Tous les livres de Gabriel Kevlec s'éloignent dans leur développement mais se rejoignent dans leur ascension. L'ascension du noir vers la lumière. Des abîmes de désespoir vers le triomphe de l'amour. La seule ascension qui vaille la peine d'être vécue, d'être écrite peut-être.
Dans le Choix de l'Oranger, trois garçons incarnent chacun un archétype, une part de nous-même. Samaël, qui se juge monstrueux, est la part d'ombre de nous-même, la victime du monde brutal, torturée par les vrais monstres, emmurée dans le noir, éprise d'ailleurs. Ferréol incarne la part terrienne de nous-même, celle qui vit dans le monde invivable, le change de l'intérieur. Manoé incarne la part sublime de nous-même, la beauté visible et invisible de notre être. La part qui chute dans les miroirs de la modernité. Les trois ne font qu'un. Ils se fondent en nous, en notre humanité vivante et souffrante, terrestre et céleste. En notre part sacrée.
Gabriel Kevlec ne fait pas du Genet. Il est Genet réincarné. Il a pour lui la science des ombres, leurs contours, leur noirceur, leur tectonique. Il sait que le monde est un bagne à ciel ouvert et que nous marchons au bord du ciel. Et comme il écrit la vie-même, il ne peut faire autrement que de voir ses personnages tomber dans les abîmes. Mais il ne perd pas de vue son but ultime, sauver leur part sacrée, leur âme pure.
Sous sa plume, les mots se couvrent d'or puis de sang. Ses mots sont crus et princiers et on y perçoit clairement la dilatation des pupilles, la pulsation des veines caves, les frissons de l'échine. Sur sa page, on entend le battement des "ailes du désir". Chez lui une étincelle d'amour enflamme le monde tout entier. Où vont les gens qui n'ont personne à qui manquer ? Écrit-il. Et crie t-il.
Gabriel Kevlec possède le don d'écrire la vie comme un diamant brut, ce qu'elle est, enclose dans ses terreurs, taillée par la vie, éblouissante dans ses envols. En peinture, on dit qu'il faut accentuer les sombres pour que les clairs soient plus intenses (on dit qu'on travaille en valeur). Gabriel Kevlec est un peintre de la vie, car il travaille la matière brute qu'elle soit belle ou sale, haute ou bafouée. La littérature s'élève lorsqu'elle ne ment plus, lorsqu'elle ne fait plus l'économie de la douleur ou de l'horreur. Lorsqu'elle nous dit que cette vie nous broie et nous porte dans la même main.
Gabriel Kevlec est le nouveau Genet. Il est aussi le dernier Orphée qui va jusqu'en enfer chercher ses héros pour les ramener jusqu'au paradis de l'amour. Il sait que seul le coeur amoureux peut combler l'abîme intérieur. le Choix de l'Oranger et tous ses livres sont des fleurs du bien et du mal au bleu immarcescible.
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Je lance un coeur bleu, car c'est la beauté symbolique de cette histoire. Chaque mot ont été pour moi douloureusement sublime. J'ai vécu l'histoire de Sam comme une douce caresse sur la joue, avec la poignante souffrance d'un coeur qui se brise.
@gabriel_kevlec ( merci pour ta générosité) tu es un magicien poète, tu es un amoureux des mots, tu es puissant dans l'émotion que tu apportes, tu es un fou qui manipule l'imagination avec intensité et à la fois douceur.
Plus d'une fois j'ai eu le souffle coupé par certain passage autant poignant que magnifique. J'ai senti avec empathie la souffrance de Samaël, j'ai accompagné le tourbillon de la vie de Manoé, j'ai choisi l'amour avec Ferréol.
Je n'ai pas d'autres mots, car ils seront trop fade pour dire à quel point cette histoire est l'une des plus belles que j'ai lu de toute ma vie.
Merci Gabriel.
Tes écrits changent ma vie.
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Je crois que le titre m'a attirée parce qu'il me rappelait Mon bel oranger, de José Mauro de Vasconcelos, que j'ai lu mille fois quand j'étais enfant.
Le choix de l'oranger, c'est le roman de trois hommes aux trois prénoms magnifiques : Ferreol, Samaël et Manoé. Samaël est un homme brisé par une agression d'une effroyable sauvagerie. La beauté qu'il pense avoir perdue, il la met dans ses mots qu'il envoie depuis la pénombre de son appartement sur internet, comme des bouteilles à la mer. Ferreol et Manoé trouvent ces bouteilles, et chacun à sa manière, tentent de ramener Samaël à la vraie vie. Deux immenses amours vont naitre, aussi profonds qu'incompatibles.
L'écriture est crue, qu'elle décrive les sentiments ou les corps. Les scènes de sexe m'ont été parfois perturbantes, mais je crois que l'auteur a voulu décortiquer les corps comme il décortique les sentiments. Au scalpel, jusqu'au coeur. Et à chaque fois que le lecteur doit reprendre son souffle, la poésie reprend le dessus : « l'impressionnisme galant devint fauvisme charnel ; Matisse mettait le mors à Monet », « c'était comme dégueler un trop plein de rêves », et mon préféré : « un amour rudéral »
Ferreol, Samaël et Manoé font partie de ces personnages à qui l'on pensera longtemps, comme ces gens croisés furtivement que l'on n'oserait appeler amis mais qui nous ont, même si la rencontre fut éphémère, touchés et à propos de qui, souvent, on se demande ce qu'ils deviennent, en espérant qu'ils ont trouvé un peu de sérénité, peut-être même du bonheur, et que la vie les traite bien.
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Probable le meilleur bouquin du Gabriel Kevlec.
Une victime défiguré d'une agression homophobe va re-découvrir graduellement l'amour et l'humanité.
Avec lui le lecteur fait le même voyage. On est choqués et plein de craintes au début pour finir plein d'espoir et d'amour. L' auteur est un magicien des mots et de mettre les sentiments en mots. L'érotisme c'est un liant mais de loin pas le seul point fort.
Même si pas gay cette livre te donne des plaisirs littéraires et intellectuelles. Et le lire va te faire une meilleure être humaine
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Ce roman est envoûtant.
Une plume poétique pour une histoire qui est une véritable ode à l'amour…Jeux de mots, Poèmes, lettres d'une sensibilité et d'une sensualité débordante !
Samaël À 25 ans, c'est un jeune homme enfermé dans sa solitude, depuis qu'il a été attiré dans un piège et agressé par des homophobes.
Son corps porte les cicatrices de cette violence . Brisé, il vit reclus, chez lui où son seul échappatoire est son blog anonyme, Où il y dépose des poèmes…
C'est ainsi qu'il fait connaissance par écrans interposés de Manoé, Amoureux lui aussi de poésie et de beaux textes.
Entre eux s'installe une discussion... très vite Une alchimie doublée d'une complicité intellectuelle et de jeux de mots passionnants s'instaurent ... Petit à petit ils en arrivent aux confessions et des sentiments virtuels, bien que réels, s'immiscent entre eux!
Dans un même temps, Samaël rencontre Ferréol un infirmier de l'hôpital où il est suivi pour ses soins post agression , Ce dernier tombe sous le charme de cet homme meurtri, S'invitera dans son quotidien et tombera définitivement amoureux de lui.
Samael éprouve un amour différent pour chacun de ses deux hommes qui le ramènent à la vie et pourtant un mal-être permanent tenaille Samaël, au point de dépérir…
Il n'arrive plus à manger malgré l'attention de Ferréol… Lorsque Marie , son amie lui pose la question, pourquoi tu ne manges plus ? Sa réponse explique son désarroi « j'ai mal au coeur, mal à la vie, plus de place pour me nourrir » je vous laisse découvrir la suite de cette histoire qui est un ascenseur émotionnel et qui renferme bien des surprises.
Ce livre se savoure, de par cette écriture exceptionnelle et poétique, les lettres et poèmes qu'il renferme sont d'une sensibilité magnifique. Samaël bien que brisé , arrivera t il à sortir de son obscurité pour aller de l'avant malgré cette peur au ventre. Ferréol l'entourera de cet immense amour quant à Manoé, il déclenchera chez lui l'espoir…
Je vous invite à découvrir cette magnifique histoire et surtout cette plume exceptionnelle qui vous transporte tout au long ! Des protagonistes sincères qui vous toucheront en plein coeur
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Avant de vous parler du livre et de cette histoire d'abord chapeau bas à cette maison d'édition, et surtout à sa directrice de publication qui a le don de nous trouver des textes hors du commun, âpres Frederic un instant de grâce de Dominique Faure, le choix de l'oranger de Gabriel Kevlec est ma deuxième lecture des éditions Ex Aequo, comment vous dire après la baffe du premier, je crois que j'ai tendu l'autre joue !. Donc merci.

Gabriel Kevlec, j'en avais déjà entendu parler et en bien, donc je pensais le lire, puis pour diverse raison il est monté en haut de ma pal, et la vous savez quant vous commencez un livre, que vous êtes happé par le récit et que vous vous dites, pourquoi, oui pourquoi ai-je attendu si longtemps !, encore une plume difficile à vous décrire avec mes mots de lecteurs, c'est de la poésie, de la prose, c'est dur, chaud, cru, doux, c'est de la langue française comme on en écrit plus, et on le regrette.

C'est aussi des personnages blessé et meurtri par la connerie humaine, n'ayons pas peur des mots, meurtris dans leurs chairs et leurs âmes, perclus de solitude, et persuadé qu'elle sera la compagne de toute leur vie, et puis il y a des rencontres improbables, on ne croit plus en l'amour, et il vous en tombe deux sur le coin du nez, et comble de l'ironie, car la vie est une vicieuse, Samael pensait ne jamais avoir le choix et voilà maintenant qu'il en a deux, ah la vie est vraiment une saloperie.

Gabriel nous invite à vivre ces deux rencontres, Samael l'écorché de la vie et de l'âme, qui tombe amoureux du solaire Ferreol et de Manoé l'homme au trop plein d'amour.

Je définis Gabriel comme un magicien des mots, un poète pornographe, un littéraire qui aurait sa place dans les plumes du XVIIIe et XIXe siècle, car ces mots, son style m'y fait penser. Si on aime la langue française, si on a l'esprit ouvert et que l'on aime les mots, et que l'on n'a pas peur des maux, ce livre est pour vous, et ce que j'ai apprécié, que ce soit chez Dominique Faure ou chez Gabriel Kevlec, c'est qu'il y a toujours l'espoir. Une plume à suivre assidûment !


Lien : https://www.mes-lectures.fr/..
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Un roman qui m'a époustouflé par sa prose. Une plume si belle et qui nous transmet tellement de choses. Un auteur à suivre, je vous le dis.

Sachez que c'est difficile de vous proposer un résumé car c'est un texte à découvrir et je ne veux pas en dire trop. C'est une histoire profonde sur un homme qui tente de survivre suite à un incident. Un homme qui va apprendre à s'aimer, à se reconstruire grâce à deux rencontres.

Samaël est non pas une victime, mais une force de la nature. Son histoire est triste, touchante et dévastatrice. Elle nous impact et nous rappelle que c'est une triste réalité. Un homme qui m'a totalement touché. Une âme pure qu'on a envie de soutenir. Un héros comme j'aime.

Manoé est un homme qui aime les plaisirs de la vie. Un homme qui aime plaire, sociable et solaire. du moins, c'est ce qu'il tente de montrer. Derrière cette façade, il est surtout tristement seul. Un homme qui pense avoir le bonheur a porté de main jusqu'à une correspondance qui va lui faire comprendre beaucoup de choses. Un héros si ambigu et pourtant si intéressant.

Ferréol est un homme qui pensait se satisfaire des histoires sans lendemain. Un coeur brisé et c'est terminé. Les conquêtes s'enchaînent jusqu'à une consultation. Un regard, un rendez-vous et une relation qui se développe. Un héros qui va devoir accepter une dynamique déjà enclenchée s'il veut garder son coeur intact.

Trois héros importants et pourtant j'ai eu plus de mal à m'attacher à ce dernier. Je le trouvais en retrait ou c'est peut-être tout simplement moi qui me suis moins intéressé à lui. Chacun d'eux a une personnalité, un caractère et un vécu. Et à première vue, rien ne peut les lier. Pourtant quand tout s'emboite (sans jeu de mots, en plus), tout devient logique. Chacun apporte quelque chose.

Mais le centre reste Samaël. Sans lui, personne ne serait heureux. Ils se complètent à travers cet homme qui pensait ne rien mériter. C'est aussi pour cela que je suis tombée sous son charme. Une révélation.

Ce texte est une romance. Une romance érotique soyons clair puisque les scènes intimes sont multiples. Mais elles sont surtout intenses et bien développées. Rien n'est laissé au hasard. Et malgré le nombre, je n'ai jamais ressenti ce sentiment de trop.

Mais c'est aussi un roman avec des messages forts sur la confiance en soi, la reconstruction. À travers une magnifique plume pleine de mélodie et de poésie, l'auteur nous offre une histoire sublime sur trois hommes qui vont voir leur vie changer. Une histoire de choix qui n'a peut-être pas besoin d'en être un.

J'ai eu beaucoup de mal à écrire cette chronique car je ne me sens pas à la hauteur. J'ai eu une vraie claque concernant l'écriture de Gabriel. Une révélation pour moi. Ce n'est pas un coup de coeur concernant la romance puisque vous commencez à me connaitre, mais c'est un coup de foudre pour cet auteur.

Ouvrez ce roman et embarquez dans une mélodie qui va vous faire chavirer. Un auteur à découvrir, à suivre. En tout cas, il fait partie de ceux dont je n'ai pas besoin de lire un résumé pour vouloir l'acheter. Je vous recommande cette belle histoire remplie d'émotions.
Lien : https://www.la-bibliophilie-..
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Samaël, jeune prof de sciences en arrêt longue maladie, va mal. Voilà quelque temps, lorsqu'il n'avait pas encore déménagé en Auvergne, il a été attiré dans un guet-apens par trois jeunes homophobes, qui l'ont attaqué au couteau, violé, puis laissé pour mort au bord d'une route. Après plusieurs opérations, il se considère maintenant comme une de ces « gueules cassées » de la Première Guerre mondiale. Il fuit les gens, il fuit les regards, vivant enfermé dans son petit appartement à Clermont-Ferrand avec son chat Manson. Il publie des petits textes sur son blog ; il dessine ; il se balade sur Twitter ; il rêve – « […] quand on empile des rêves sous le ciel, on bâtit parfois des réalités bien plus belles que celles qui étaient prévues. Des réalités à fleur de coeur. »

Un jour, il tombe sur la photo de profil de Manoé, un beau jeune prof de latin dévergondé, et sur un coup de tête, il lui envoie un message. Manoé répond, et les deux jeunes hommes s'entendent tout de suite à merveille, passant des heures à discuter, par messages directs interposés sur Twitter, jusqu'à tard dans la nuit. Là où Samaël a été séduit par les photos de Manoé, Manoé est attiré par le côté littéraire et poétique de Samaël. Leurs échanges deviennent de plus en plus profonds et de plus en plus enfiévrés. Mais les problèmes ne manquent pas. Tout d'abord, Manoé est marié ; il s'agit d'un mariage ouvert qui le laisse libre de vivre ses passions, mais tout de même. Puis, Samaël est loin d'être prêt à se montrer, fût-ce à un homme qui ne le juge pas pour son physique et avec lequel, il le sent, il a énormément d'atomes crochus. N'empêche, les sentiments qu'ils ressentent l'un pour l'autre grandissent et envahissent leur vie petit à petit, comme une évidence lumineuse.

Troisième problème, et non des moindres : il y a Ferréol, un infirmier que Samaël a rencontré lors de ses visites de contrôle à l'hôpital. Lui est une des rares personnes à voir le visage « abîmé » de Samaël. Il réussit à le séduire, et au bout d'un certain temps, Ferréol avoue enfin à Samaël qu'il est tombé éperdument amoureux de lui. Il est même question de ce qu'il aménage chez Samaël. Mais celui-ci est toujours amoureux de Manoé. Amoureux de Manoé aussi, il faudrait dire plutôt – ce qui soulève la question : peut-on être amoureux de plusieurs personnes en même temps ? En a-t-on le droit ? Est-ce que l'amour est une chose exclusive, un lien entre deux êtres seulement ? Et s'il y avait une troisième voie ? S'il valait la peine d'essayer de construire quelque chose à trois ? Comme le dit Samaël à un moment : « On tente nos propres combinaisons, on rate, on recommence, on rate encore, mieux parfois, et on se trompe vingt fois de suite… mais on se sent vivant. »

J'avoue qu'au début, je ne savais pas à quoi m'attendre. Certes, l'histoire de Samaël, ce monstre auto-proclamé, cette « gueule cassée », cet être abîmé et dans son physique et dans son âme, cet amoureux du verbe et des couleurs, m'a happé instantanément. Son passé ne se découvre qu'au fil du récit, entre flash-backs et bribes de conversations avec Manoé, ce qui rend l'intrigue d'autant plus vivante, vibrante, douloureuse aussi. Mais je ne savais pas quoi penser de ces échanges avec Manoé, une autre « gueule cassée » – pas physiquement, cette fois-ci, mais psychologiquement (son mariage ouvert est, à l'origine, le fait de son mari volage, pas le sien, et il en a beaucoup souffert). Et je ne savais pas où « caser » Ferréol dans toute cette histoire. Est-il, comme c'était mon tout premier ressenti, « le bon » pour Samaël ? Ou pas ? Sur le plan sexuel, ça semblait tout de suite fonctionner de feu de dieu entre les deux, mais quid des émotions ? Je n'arrivais pas à cerner si Samaël avait des sentiments pour lui, et le fait que les trois protagonistes laissent beaucoup parler leurs corps (au lit et en paroles) mais finalement très peu leurs sentiments (même dans les échanges intenses entre Samaël et Manoé) ne m'a pas aidé à voir plus clair d'entrée de jeu.

Là aussi, les choses s'éclaircissent petit à petit. Les trois fils entremêlés – Samaël, Manoé, Ferréol – commencent à « se tricoter », et de maille en maille, ça commence à ressembler à un joli vêtement qui leur va comme un gant, si j'ose dire. Ce qui porte ce récit est une chose que l'auteur, sans aucun doute, partage avec Samaël : l'amour des mots. Oui, ce livre est très bien écrit, toujours empreint d'une vraie poésie, d'une pondération du langage, parfois d'une certaine pudeur, parfois d'une cruelle justesse dans le choix d'un vocable, contemporain ou ancien. On sent que ce n'est pas le hasard qui a jeté ces mots sur les pages, mais un esprit amoureux des lettres et amoureux des êtres. Donc oui, si le personnage de Samaël m'a attiré dans les premiers paragraphes de ce roman, c'est la belle écriture qui m'a séduit ensuite tout autant que les trois tranches de vie correspondant aux trois protagonistes principaux.

En un mot, c'est un beau roman qui ne laissera personne indifférent, j'en suis convaincu.
Lien : http://livresgay.fr/le-choix..
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