Nul n’est comblé. Il y a toujours un besoin quelque part, un oubli, un mangue lancinant. On a beau se répéter que tout va bien, que tout est au mieux, ce n’est pas vrai. Que l’on habite dans un palais ou dans un gourbi, que l’on s’habille de soie ou de hardes, que l’on soit courtisé ou vomi, on a obligatoirement besoin de quelque chose, ou de quelqu’un. On implore un regard, un mot, un signe, et souvent nos prières les plus ferventes s’avèrent irrecevables. Pourquoi? Parce que c’est ainsi. Inutile de chercher la faille; la faille est en chacun de nous, elle est toutes ces questions que l’on se pose et qui ne nous avancent à rien…
"L'aveugle n'est pas celui qui ne voit pas, mais celui qu'on ne voit pas. Il n'est pire cécité que de passer inaperçu."
Le temps passe et n’attend personne. Toutes les amarres du monde ne sauraient le retenir. Il n’a pas de port d’attache, le temps; ce n’est qu’un coup de vent qui passe et qui ne se retourne pas. J’égrène l’instant machinalement. Comme l’horloge. Affichant l’heure sans m’attarder dessus. Je ne vis pas vraiment; je ne fais qu’être là, quelque part; une ornière sur un chemin, un nom sur un registre communal.
Le temps passe et n' attend personne . Toutes les amarres
du monde ne sauraient le retenir .
Et elle coule, ma mère, elle cascade ; elle n’est que clapotis, ressacs, flots écumants. Ses mains – d’habitudes rétives, distantes – ses mains sont rivières, ses bras fleuves ; ma mère est océan.
J' ignore pourquoi je suis venu au monde , pourquoi je dois le quitter. Je n' ai rien demandé . Je n' ai rien à donner. Je ne fais que dériver vers quelque chose qui m' échappera
toujours .
C’est mon avis; il vaut ce qu’il vaut, et je l’assume en entier. Comme j’assume l’histoire qui va suivre, elle vaut ce qu’elle vaut, elle aussi…(p.11)
(Une citation que je dédie à Nastasia-B qui utilisait une formule semblable,,,)
On ne dérange pas une femme qui pleure ; on s'en instruit.
Depuis que le monde est monde, le pardon n’a à aucun moment élevé celui qui l’accorde au rang de sage. On ne pardonne que par lâcheté ou par calcul.
Il y avait dans leur étreinte une foi qui transcendait l' ensemble des religions .