"Aucune force ne peut retenir un enfant qui court retrouver sa famille."
Savez-vous seulement ce qu'est un écrivain? Je suis le roi des mages ; l'exergue est ma couronne, la métaphore mon panache ; je fais d'un laideron une beauté, une page blanche une houri. sous ma plume, les crapauds deviennent princes et les gueux sultans. Je suis le seul à pouvoir inventer l'amour à partir d'une virgule.Et vous n'y pouvez rien. C'est quoi au juste votre problème ? ...écrivain je reste, et à mort la bêtise.
De mes torts , je n' ai pas de regrets . De mes joies , aucun mérite .L ' Histoire n' aura que l' âge de mes souvenirs, et l'éternité, la fausseté de mon sommeil
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"Avec le temps va, tout s'en va", constatait Léo Ferré... Tout, absolument tout s'en va ; les hommes, les civilisations, les astres s'écaillent, s'effritent, deviennent poussière dans la poussière cosmique. Seule la vie d'un homme finit à où elle a commencé : dans la douleur... Le temps, lui, reste. Il est toujours là, sans la moindre égratignure. Il tourne sur lui-même telle une vis sans fin, mais n'avance ni ne recule ; ses spirales façonnent puis chiffonnent l'univers et les saisons, les âges et les ères ; brassent les existences et les lumières, les cataclysmes et les ténèbres en les ignorant superbement.
Il m' arrivait de m' inspirer d' un ouvrage sans y plagier quoi que ce soit et je je n' hésitais pas à fabriquer des phrases à partir de vocables zélés relevés au hasard de mes lectures
On croit créer son monde alors que l'on s'en accommode. On n'est jamais que l'instrument de sa propre chimère.
Pour vivre heureux, il faut vivre sans rancune.
Tout de suite je sus ce que je voulais le plus au monde; être une plume au service de la littérature, cette sublime charité humaine qui n'a d'égale que sa vulnérabilité; cette bonté suprême qui reste, aujourd'hui, l'ultime fortification de notre salut, le dernier bastion contre l'animalité, et qui, s'il venait à céder, ensevelirait sous ses éboulis tous les soleils du monde, et alors, bonjour la nuit...(Pocket, avril 2013, p.102)
...Mais tu as un défaut grave et tu dois t'en débarrasser : tu cherches à intimider. Un écrivain n'intimide pas ; il impressionne. Il ne s'impose pas ; il séduit ou convainc. Sa grandeur, c'est sa générosité et son humilité, pas sa complexité. Or tu fais tout pour paraître difficile. Tes mots sont ampoulés, excessifs ; tu crois ton français châtié alors qu'il est pindarique et creux. Tu deviens farfelu en voulant être savant ; c'est une grosse maladresse. Regarde Brassens. Tu l'aimes bien, Brassens. C'est un grand poète. Pourtant ces paroles sont claires comme une eau de roche. Et Giono tu as énormément aimé son Regain. Pourquoi ? Parce qu'il écrit avec du cœur et pas avec des mots vaniteux. La grandiloquence, c'est le faste des carnavaliers.
Une vie, c'est une histoire. Et une histoire n'est pas forcément un conte de fées. Elle est quelque chose qui arrive à quelqu'un , qui le conçoit ou le déçoit, le fait ou le défait, souveraine et immuable, intransigeante et inexorable. Ce qui importe, c'est ce qu'on en tire, pas ce qu'on y laisse.