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3,64

sur 864 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est le chant du cygne pour le Guide de la Libye. La fin est proche, terré dans un QG de fortune sous bombardements avec quelques fidèles de moins en moins motivés.
Le personnage reste autoritaire, cruel, injuste, haineux, méprisant, condescendant, mais encore lucide et combattif bien que mort de trouille et de fatigue.

Qui, du guide visionnaire tyrannique ou du Bédouin mégalomane, l'Histoire retiendra-t-elle ?
Quel homme privé se cache derrière le dirigeant sanguinaire qui croyait incarner tout un peuple?

Yasmina Khadra construit un roman à la première personne, immergeant le lecteur dans la tête du Raïs et l'entraînant jusqu'au lynchage final. C'est une tragédie à l'antique, faite de souvenirs en flashbacks où l'auteur sait rendre la démesure et la folie d'une personnalité ambivalente. Une dissection de l'homme traqué qui interroge sur les volte-face de l'Histoire: un jour adulé, le lendemain honni.

Avec cette illustration romancée de la chute d'un tyran, il pose question sur le dilemme très actuel concernant la gouvernance de pays: ordre dictatorial ou chaos. Ses positions concernant le printemps arabe transparaissent en filigrane: peut-on renverser un dictateur et chercher à imposer la démocratie sans obtenir la pagaille? Il faut arrêter d'être angélique et dépasser l'indignation face au résultat.

Thème accrocheur pour un homme énigmatique, montage littéraire bien ficelé, porté par l'écriture toujours aisée, fluide, alerte. Un livre original, qu'il plaise ou pas: mon sentiment final étant mitigé sans vraiment me l'expliquer.
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Il fallait oser écrire un ouvrage sur les derniers instants de vie de Mouammar Kadhafi en se mettant dans le personnage et ainsi écrire à la première personne, "je" ! Yasmina Khadra l'a fait en nous proposant "La dernière nuit du Raïs".
Malgré une écriture impeccable et limpide, l'ouvrage n'a pas retenu l'attention espérée .... Il a été difficile de rentrer au coeur du récit sans doute à cause du personnage central.
C'est hélas une déception. Cependant, je continuerai ma lecture assidue des ouvrages de Yasmina Khadra !

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Voilà le dernier roman d'un auteur que j'affectionne particulièrement. Khadra a encore une fois parfaitement bien choisi son sujet puisqu'il s'est à nouveau inspiré de faits réels tragiques qui nous ont forcément troublés.
Dans ce roman il se met brillamment dans la peau de Mouammar Kadhafi, en s'exprimant à la première personne.
Son personnage est remarquablement bien représenté, notamment dans les dialogues où l'ont peut remarquer son côté mégalomane, excentrique et parfois sans pitié. Les personnages secondaires ont également leur importance puisqu'à travers eux on constate à la fois le respect et la crainte que leur inspire leur frère Guide, mais aussi leur extrême dévouement envers lui.
L'auteur étale bien le caractère tyrannique et impérieux du Raïs à chacune des situations.
Le contexte de huis-clos dans l'école désaffectée de Syrte plonge bien le lecteur en situation de crise avec les personnages.
L'écriture de Khadra est extrêmement bien maîtrisée, comme à son habitude.
Les stratégies politiques exposés sont assez complexes mais nécessaires pour l'avancement de l'histoire.

Je vais cependant expliquer pourquoi je n'ai mis que trois étoiles malgré de nombreuses qualités.
Les livres que j'ai lu jusqu'à présent de cet auteur m'ont particulièrement bouleversés par leur profondeur.
Ici je n'ai malheureusement pas retrouvé cette intensité. Peut-être parce que je n'ai trouvé aucun personnage à qui m'attacher.
Je recherchais cette petite touche d'émotion que les livres de Khadra me procurent à chaque fois, mais je ne l'ai pas retrouvée ici et c'est ce qu'il m'a manqué.

Vous l'aurez compris, ce roman n'est pas mon préféré de l'auteur, mais il reste cependant admirable car il faut reconnaître que Khadra a eu de l'audace pour se lancer dans l'écriture de ce roman.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Julliard pour cet envoi.
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C'est suite à l'écoute d'un podcast sur une radio suisse auquel Yasmina Khadra avait été invité pour présenter son dernier livre que j'ai été informé de son projet littéraire - né au lendemain d'un lynchage barbare sans nom en 2.011 - de donner au colonel Kadhafi une dernière fois la parole, en essayant d'en restituer une certaine humanité, tout en prenant soin de ne pas juger l'homme tant décrié.

C'est donc sous la forme d'un long monologue écrit à la première personne du singulier dans une langue française impeccable (c'est aux dires de Yasmina sa seconde dame) que l'auteur - qui partage avec le colonel des origines berbères - nous invite à revenir sur la vie du tyran libyen qui connut la fin atroce que l'on sait.

C'est ainsi qu'au fil des pages, alors qu'il (sur)vit reclus à Syrte dans une école (ou ce qu'il en reste) désaffectée, on (re)découvre un homme qui évoque ses souvenirs d'enfance, ayant possédé des centaines de femmes, démagogue, et au narcissisme démesuré ("Sans moi la Libye ne serait qu'un désastre sans nom et sans lendemain", "Je suis un être d'exception").

Si la structure romanesque alternant actions et méditations parvient à maintenir l'intérêt du lecteur, j'aurais cependant apprécié plus détails à certains moments clé d'une vie plus que mouvementée, au lieu de survoler un peu vite parfois un parcours quelque part unique pour un chef d'état (Kadhafi fut sacré Raïs à l'âge de 27 ans).

J'en retiendrai cependant quelques citations, dont : "Etrange comme les hommes espèrent accéder dans la mort à ce qu'ils n'ont pas acquis pendant leur vie", "Je suis seul face à mon destin, et le destin regarde ailleurs".

Me restera aussi en mémoire cette ironie de l'histoire, à savoir cet homme qui se croyait prédestiné à une fin somptueuse, imaginant son corps exposé au palais présidentiel, bercé par les sourates déclamées par des imams venus de tout le monde arabe, alors que c'est en rat d'égoût croupissant au fond d'un caniveau qu'il expulsera son dernier souffle.
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Mégalomanie
Yasmina Khadra plonge au coeur de la tête de Khadafi au cours de sa dernière nuit. de son talent de conteur, l'auteur décortique les méandres psychologiques d'un homme qui avait fondé son pouvoir sur sa propre personnalité.

12/02/2016
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Yasmina Khadra imagine dans ce livre la dernière nuit de Kadhafi dans sa ville natale de Syrte. L'originalité est qu'il lui donne la parole puisque le texte est écrit toujours à la première personne. Au milieu des événements de cette nuit, on perçoit nettement la personnalité tyrannique du Raïs, dans ses relations avec ceux qui lui sont pourtant restés fidèles jusqu'au bout, envers lesquels il ne manifeste pas de reconnaissance. le héros déchu revient sur son passé : enfance, adolescence, humiliations subies et plus tard vengeances odieuses, ascension vers le pouvoir, prise de conscience enfin de la haine de son peuple envers lui. Cette alternance est certainement le point fort de cette nuit imaginaire et réelle à la fois puisque les événements sont une réalité historique.
Un livre sur la fin d'un tyran paranoïaque, relativement court de manière appropriée car le Raïs ne méritait vraiment pas plus de pages que celles d'une belle densité de ce récit romancé.
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Syrte, dans la nuit du 19 au 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi va mourir. Après avoir dû fuir Tripoli, il se retrouve enfermé dans une école désaffectée en attendant l’arrivée de son fils, Mutassim, colonel des forces armées libyennes, et un convoi qui le porterait dans un autre refuge. Durant cette angoissante attente, Kadhafi repense à son passé.
« La Dernière Nuit du Raïs » de Yasmina Khadra nous plonge dans les dernières heures d’un dictateur sanguinaire, racontant les excès, les phobies d’un homme passé de la pauvreté et l’humiliation à la puissance d’un Néron moderne, despote cruel, sanguinaire et mégalomane.
Dans ce livre court, Yasmin Khadra en utilisant le « je » se met dans la peau du dictateur, et à travers des souvenirs fictifs et des flash-back, retrace son histoire et dresse le portrait de tous ces dictateurs déchus ou encore au pouvoir.
D'une écriture fluide, le livre se lit d’une traite.
Mais, car il y a un mais, sans vraiment le glorifier Yasmina Khadra n’accable à aucun moment le dictateur. Est-ce son passé d’ancien officier supérieur de l'armée algérienne qui l’empêche de se positionner ?
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Le 19 octobre 2011, un homme seul se tient sur la terrasse d'une école désaffectée, à Syrte, en Lybie. Au milieu des explosions et des cris des opposants, il se remémore ce qui l'a conduit jusqu'ici, et se questionne sur son avenir.

24h et 200 pages plus tard, cet homme sera capturé et lynché.

Son nom ?

Mouammar Kadhafi.

« Je suis un être d'exception, la providence incarnée que les dieux envient et qui a su faire de sa cause une religion. »

Ce sont ces dernières heures que nous décrit Yasmina Khadra dans ce nouveau « roman », qui jette du sang sur la rentrée littéraire. Tout au long de son texte, il ne nous épargnera en effet ni le sang, ni les larmes de ceux qui ont suivi Kadhafi jusqu'au bout et qui vivront l'enfer avec lui.

Son coup de génie, et ce qui rend ce livre intolérable, c'est de l'avoir fait raconter à la première personne, par Kadhafi lui-même … Or quand on lit, on a souvent tendance à s'attacher au personnage, à vouloir qu'il réussisse. Ici il n'en est pas question, on n'a qu'une hâte : terminer ce livre, si possible avec la mort du « personnage ». C'est tout l'art délicat du roman historique, qui enlève tout suspens au déroulé du récit, sans en enlever l'intérêt.

Par cette longue introspection, Yasmina Khadra en profite pour évoquer l'enfance de Kadhafi, les premiers signes de sa folie. le « je » permet de rendre d'une manière frappante le sadisme et la mégalomanie de cet homme qui a le sang de milliers de gens sur les mains, mais n'en éprouva aucun remord. Il met en exergue le discours répétitif de Khadafi qui affirme avoir agi pour les Libyens, en développant le pays et en le rendant crédible sur la scène internationale. Et les discussions que Khadra imagine le montrent bien …

« Ai-je été injuste avec mon peuple ?

Non, s'écrie l'ordonnance. Jamais, au grand jmais notre pays ne connaîtrait guide mieux éclairé que vos, père plus tendre. Nous n'étions que des nomades poussiéreux qu'un roi fainéant prenait pour un paillasson et vous avez fait de nous un peuple libre que l'on envie. »

Fier de ce qu'il est devenu alors qu'il n'était qu'un « Bédouin » pauvre et illettré, il se révèle revanchard, concupiscent, colérique, ne souffrant pas la contradiction. Un tyran qui se convainc lui-même du bien-fondé de ses actions, en les justifiant …

« Que me reproche-t-on d'autre ? La tuerie de la prison d'Abou Salim ? Je n'ai fait que débarrasser notre nation d'une effroyable vermine, d'un ramassis d'illuminés à vocation terroriste. Les mutins menaçaient la stabilité du pays. […] L'Algérie a basculé dans l'horreur la nuit où des milliers de détenus se sont échappés du bagne de Lambèse. On connaît la suite : une décennie de terreur et de massacres. Je refusais que mon pays subisse le même sort. »

Un homme à qui on a refusé un procès, en le torturant et en le lynchant à la minute où il a été capturé, lui qui espérait devenir une légende en choisissant l'heure de sa mort.

« J'ai exigé de la mort ce que la vie menace de me prendre : mon honneur, ma légitimité de souverain, mon courage d'homme libre. J'étais prêt à mourir en héros pour que ma légende soit sauve. »

Heureusement, ça lui a été refusé.

Un bref Yasmina Khadra nous a offert un roman intéressant, que je ne peux pas qualifier de « beau », où il fait de Kadhafi un type universel celui d'un tyran sanguinaire prêt à tout pour le pouvoir en cachant cette soif derrière son « intérêt » pour le peuple et le pays.

Un texte urgent à lire.
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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N'ayons pas peur des mots, le type est abject. On lui doit plus d'une opération terroristes Tour à tour mis au banc des nations, reçu comme un roi sous les ors de la République, , courtisé pour on ne sait quelle raison obscure, le type finira comme un chien sous les bombes ennemies pensant libérer son peuple de sa tyrannie. On a échangé un cheval borgne contre un aveugle ; autrement dit, éliminé un salopard, pour laisser à la place le vide, donc l'anarchie…mais ceci est un autre débat !!

Yasmina Khadra s'emploie ici à se mettre dans la peau du tyran, du salopard en question ,de Khadafi, pour appeler le loup par son nom, qui raconte à la première personne ce qui furent ses dernières journées, alors que son pays est en pleine guerre civile, et l'objet d'opérations menées par l'OTAN, tout en se remémorant ce que furent sa jeunesse et ses années de formation .

Se mettre dans la peau d'un tel personnage dont au fond peu d'individus peuvent établir la vraie psychologie, s'avère être une opération assez délicate. Yasmina Khadra évite de tomber dans la caricature. Il montre un individu contrasté aussi angoissé qu'il se montrait sûr de lui et de son destin.
Ce grand malade autant adulé que craint nous apparait au grand jour, sous une plume à la fois simple, percutante et sans complaisance à l'égard d'un type que l'on aurait aimé croiser pour rien au monde.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Raconte les derniers jours de Mouammar Kadhafi, pris au piège de Syrte. Au delà du tyran, de l'assassin, du personnage susceptible, cette histoire nous présente un homme ayant quelque eclairs de lucidité et même des pensées philosophiques non dénuées d'intérêt. le roman est d'une belle écriture et même si le dénouement est connu à l'avance le rythme de l'histoire recrée un suspens intéressant.
"Étrange comme les hommes espèrent accéder dans la mort à ce qu'ils n'ont pas acquis pendant leur vie".
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