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Citations sur L'attentat (521)

Mais un attentat reste un attentat. À l'usure, on peut le gérer techniquement, pas humainement. L'émoi et l'effroi ne font pas bon ménage avec le sang-froid. Lorsque l'horreur frappe, c'est toujours le coeur qu'elle vise en premier.
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J’ai renoncé à ma tribu, accepté de me séparer de ma mère, consenti concession sur concession pour ne me consacrer qu’à ma carrière de chirurgien ; je n’avais pas le temps de m’intéresser aux traumatismes qui sapent les appels à la réconciliation de deux peuples élus qui ont choisi de faire de la terre bénie de Dieu un champ d’horreur et de colère. Je ne me souviens pas d’avoir applaudi le combat des uns ou condamné celui des autres, leur trouvant à tous une attitude déraisonnable et navrante. Jamais je ne me suis senti impliqué, de quelque manière que ce soit, dans le conflit sanglant qui ne fait, en vérité, qu’opposer à huis clos les souffre-douleur aux boucs émissaires d’une histoire scélérate toujours prête à récidiver.
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— Pourquoi ? grommelé-je, vexé par mes propres propos, pourquoi sacrifier les uns pour le bonheur des autres ? Ce sont généralement les meilleurs, les plus braves qui choisissent de faire don de leur vie pour le salut de ceux qui se terrent dans leur trou. Alors pourquoi privilégier le sacrifice des justes pour permettre aux moins justes de leur survivre ? Tu ne trouves pas que c’est détériorer l’espèce humaine ? Que va-t-il en rester, dans quelques générations, si ce sont toujours les meilleurs qui sont appelés à tirer leur révérence pour que les poltrons, les faux-jetons, les charlatans et les salopards continuent de proliférer comme des rats ?
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Dans un ultime sursaut, je veux me reprendre en main ; pas une fibre ne frémit en moi. Il n’y a plus que cette rumeur cosmique qui bourdonne, m’investit cran par cran, me néantise déjà… Puis, soudain, au tréfonds des abysses, une lueur infinitésimale… Elle frétille, approche, se silhouette lentement ; c’est un enfant… qui court ; sa foulée fantastique fait reculer les pénombres et les opacités… Cours, lui crie la voix de son père, cours… Une aurore boréale se lève sur les vergers en fête ; les branches se mettent aussitôt à bourgeonner, à fleurir, à ployer sous leurs fruits. L’enfant longe les herbes folles et fonce sur le Mur qui s’effondre telle une cloison en carton, élargissant l’horizon et exorcisant les champs qui s’étalent sur les plaines à perte de vue…
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Quelque chose a zébré le ciel et fulguré au milieu de la chaussée, semblable à un éclair ; son onde de choc m’a atteint de plein fouet, disloquant l’attroupement qui me retenait captif de sa frénésie. En une fraction de seconde, le ciel s’est effondré, et la rue, un moment engrossée de ferveur, s’est retrouvée sens dessus dessous. Le corps d’un homme, ou bien d’un gamin, a traversé mon vertige tel un flash obscur. Qu’est-ce que c’est ?… Une crue de poussière et de feu vient de me happer, me catapultant à travers mille projectiles. J’ai le vague sentiment de m’effilocher, de me dissoudre dans le souffle de l’explosion…
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Il faut toujours regarder la mer. C'est un miroir qui ne sait pas nous mentir.
C'est aussi comme ça que j'ai appris à ne plus regarder derrière moi
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Quand les rêves sont éconduits, la mort devient l’ultime salut…
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— Tout Juif de Palestine est un peu arabe et aucun Arabe d’Israël ne peut prétendre ne pas être un peu juif.
— Tout à fait d’accord avec toi. Alors, pourquoi tant de haine dans une même consanguinité ?
— C’est parce que nous n’avons pas compris grand chose aux prophéties ni aux règles élémentaires de la vie.
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Pourtant, j’en ai vu des choses depuis que je suis passé de l’autre côté du Mur : les hameaux en état de siège ; les checkpoints à chaque bretelle ; des routes jalonnées de voitures carbonisées, foudroyées par les drones ; les cohortes de damnés attendant leur tour d’être contrôlés, bousculés et souvent refoulés ; les troufions encore imberbes qui perdent patience et qui cognent sans distinction ; les femmes qui protestent en n’ayant à opposer aux coups de crosse que leurs mains meurtries ; les Jeep sillonnant les plaines, d’autres escortant les colons juifs se rendant sur les lieux de leur travail comme sur un champ de mines… (...) J’étais à mille lieues de soupçonner que l’état de décomposition était aussi avancé, que les espérances étaient si mal loties. Je n’ignorais rien des animosités qui détérioraient les mentalités d’un côté comme de l’autre, de l’entêtement qu’affichaient les belligérants à refuser de s’entendre et à n’écouter que leur rancœur assassine ; mais voir l’insoutenable de mes propres yeux me traumatise.
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Quelle fierté peut-on tirer lorsqu’on envoie des gens mourir pour que d’autres vivent libres et heureux ?
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