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Citations sur Le Sel de tous les oublis (201)

À cette époque, qui semblait appartenir à une autre ère, il rêvait d’un pur-sang, de trophées de chasse et d’une ribambelle de mioches issue de ses entrailles. C’était l’époque où la sueur avait le goût des larmes de joie. Mekki était heureux. Tout lui était enchantement : les poiriers enguirlandés de fruits juteux, les amandiers en fleur, les cerisiers bourdonnants d’abeilles. Mekki se levait aux aurores, impatient de se mettre au travail.
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J’ai toujours rêvé de m’offrir une ferme. Une belle ferme au milieu d’une prairie, avec une forêt d’arbres fruitiers et un cheptel inépuisable. (Il saisit les poignets de son épouse, les plaqua contre sa poitrine.) Une ferme qui soit à moi, rien qu’à moi.
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Les gens vivaient pareillement à leurs ancêtres, dans la piété et l’honneur. Chez eux, lorsqu’on perdait la face, on perdait le reste avec, et à jamais. Beaucoup ne mangeaient pas à leur faim, certains traînaient des savates éculées, d’autres avaient oublié la saveur des bonnes choses, mais tous sans exception, fortunés et désargentés, gardiens du temple et veilleurs de nuit, avaient un nom qui ravivait, à sa seule évocation, mille saints patrons et mille épopées.
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Ils lui rappelaient Lennie et George, les deux protagonistes créés par John Steinbeck dans son roman Des souris et des hommes. Deux êtres désarçonnés, étrangement liés par ce qui les opposait, l’un instable et l’autre suiveur, faisant de leur incompatibilité manifeste un même front pour braver l’adversité. Il y avait, dans leur déroute, quelque chose très proche de ce qu’il se passait dans la tête de l’instituteur ; une sorte de fracas né de la collision de deux réalités paradoxales, le piège des horizons obscurs et l’urgence de trouver sa propre voie quitte à courir à sa perte.
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Certains croient être ce qu’ils voudraient être et renient ce qu’ils sont vraiment, d’autres finissent par se rendre à l’évidence et mettent un peu d’eau dans leur vin. Si les premiers sont à plaindre, les seconds n’ont pas grand-chose à leur envier. Parce que personne ne se fait tout seul. Notre mérite est de l’admettre, et notre excuse aussi…
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Ce n’est pas de ma faute si tu parles dans ton sommeil. Et puis, je n’ai pas capté tout ce que tu baragouinais. Je dormais, moi aussi, figure-toi. Je me demande d’ailleurs si je n’ai pas rêvé. Et maintenant, lâche-moi. On ne va pas se fâcher pour des futilités.
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On se bidonne et on prend du bon temps. Couchés sur une pierre ou sur de l’herbe, on est deux parfaits dieux sur leur nuage. Pourquoi veux-tu renoncer à ce que tu tiens dans la main pour aller chercher ce que tu ne rattraperas probablement jamais ?
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C’est à Blida qu’Adem avait rencontré Dalal. Il débarquait des Hauts Plateaux où il avait vu le jour dans un hameau sentant le four banal et l’enclos à bestiaux. Fils d’un maréchal-ferrant, il avait connu la misère des spoliés et tapé pieds nus dans des ballons de chiffon. À l’école, il était au premier rang de la classe, prompt à lever le doigt et à répondre juste aux questions de l’instituteur, un Alsacien filiforme et chenu aux boutons de blouse constamment décalés. Adem fut l’un des rares élèves de son douar à décrocher le certificat de fin d’études.
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Adem chercha un sens à son malheur, ne lui en trouva aucun. Il resta longtemps effondré, la tête entre les mains, à espérer que Dalal se ressaisisse et lui revienne. Un moment, il avait pensé courir la rattraper, mais il avait craint de se couvrir de ridicule. Le dernier autocar pour Blida était parti depuis des heures et aucun train n’était prévu à la gare.
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Tu me prends pour qui ? Pour une branche qu’on écarte pour poursuivre son chemin comme si de rien n’était ? Je suis de chair et de sang. Tu n’as pas le droit de me faire ça. Je suis ton mari. Et tu es mon épouse. Il y a un contrat moral auquel on ne déroge pas, des limites que nous ne sommes pas autorisés à franchir. Reprends-toi, bon sang. Dis-moi que tu me fais marcher, que tu ne penses pas un mot de ce que tu racontes.
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