Citations sur Le baiser et la morsure (44)
La parole, quand elle est sage, touche le coer et l'esprit en même temps.
Ce don me vient sans doute de ma tribu. Une tribu de poètes qui s'était choisi pour vocation de dire l'Homme, les Ages et le Désert.
Si la rose savait que sa grâce et sa beauté la conduisent droit dans un vase, elle serait la première à se trancher la gorge avec sa propre épine
le malheur déploie sa patrie là où la femme est bafouée.Je porte, en guise de pseudonyme, les prénoms de mon épouse pour ne jamais l'oublier. Je reste persuadé qu'une nation ne peut s'affranchir de ses errements qu'en accordant plus de place à la femme. A travers les âges et les cataclysmes qui ont jalonné l'évolution de l'humanité, la femme a toujours été aux premières lignes des défis.
J'ai une âme de troubadour, même si je n'ai pas le talent du poète. La musicalité des choses m'éveille au bonheur de vivre. La rime résonne en moi comme une partition céleste. Pour moi, la poésie est l'octave supérieur de la littérature. C'est parce qu'elle place la barre trop haut pour le gnome que je suis que je me contente de n'être qu'un romancier.
[ A propos de son livre , "L'imposture des mots" ]
Plus je disais la vérité sur la décennie noire algérienne et moins on me croyait. (...) J'ai été choqué, bouleversé. (...)
quand la vérité agace au lieu de mobiliser, il faut savoir débarrasser le plancher. Je me suis donc retranché dans ma seule vraie patrie, peuplée des auteurs que j'aime, des personnages que j'ai créés et avec lesquels je peux continuer de croire en l'homme. Dans mon bastion, je suis à la fois verbe et sujet, maître et valet. L'écriture est ma cité interdite. (p. 54)
Je reste persuadé que les vrais prophètes sur terre sont ceux qui mettent un peu de lumière dans nos quotidiens : les artistes, les athlètes, les romanciers. Sans eux, le paradis serait aussi triste qu'une île sinistrée. (p. 149-150)
Durant toute ma carrière militaire, malgré les postes névralgiques que j'ai occupés, je suis resté dans le collimateur de ma hiérarchie. J'étais l'anguille sous roche même lorsque la rivière était à sec. Aujourd'hui, parmi les écrivains, c'est mon passé de soldat qui me rend suspect. Drôle de vie, n'est-ce pas ? Mais c'est ma vie, et elle est comme ça. (p.36-37)
Ce qui me blesse, c'est ce qui dénature l'être humain. Je suis surtout blessé par le malheur des autres (...)
J'ai surtout souffert de ne pas pouvoir me défendre. C'est sans doute pour cela que la majorité de mes personnages sont des victimes, des êtres pris au dépourvu par des situations qui les dépassent. Ils me ressemblent, et toute mon écriture consiste à en faire des héros. Des héros ordinaires certes, mais des héros, afin qu'ils puissent accepter leur destin non comme des victimes, mais comme des titans soumis aux vacheries de la vie. (p. 40)
Je suis incapable de passer devant un chagrin sans l'emporter avec moi, incapable d'assister à une détresse sans tomber dedans. (...)
Ce besoin d'écrire me venge de ce que j'ai tu en moi lorsque j'étais enfant : la nécessité de se reconstruire, de réapprendre à aimer et à croire dans le meilleur. Tous mes romans sont des réponses aux interrogations qui m'interpellent. (p. 41)