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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais de grandes attentes après avoir lu le résumé de « Les grandes et les petites choses ». L'auteure nous promettait une histoire à la croisée de différentes origines : celles de Nina Gary, fille d'esclave, petite-fille de déporté.

« Les langues murmurent des récits de trains et de bateaux qui ont emporté les ancêtres. »
En ayant lu cette ligne dans le résumé, je m'attendais à quelque chose de romanesque et de délicat.
Et personnellement, je fus très déçue.
L'histoire se consacre presque uniquement à la carrière sportive de l'héroîne et jongle avec tous les clichés possibles et imaginables. Nina prend ces clichés très au sérieux, et les utilise pour se construire son identité, une identité de « Noire », comme elle le dit elle-même.
J'ai apprécié le dilemne qui se pose à l'héroîne : un déchirement entre la blancheur de sa mère et la noirceur de son père, entre l'islam et la judaïsme, entre la Pologne et la Gambie. J'aurais bien aimé avoir un peu plus de développement de ce côté-là.

Si l'historie se serait moins concentré sur le sport et les garçons et plus sur la recherche d'identité et la famille, ce livre aurait sans doute été un coup de coeur.
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Nina Gary fait depuis son plus jeune âge de la danse mais elle décide de se reconvertir dans l'athlétisme. Parallèlement elle suit des études de droit constitutionnel. Ce livre parle des difficultés dû aux origines que peuvent subir des personnes comme Nina Gary a être vu comme les autres. Entre ses petits amours et ses exploits à l'athlétisme. Ce roman possède quelques rebondissement, c'est une écriture simple facile à lire.
Rachel Khan née d'un père gambien et d'une mère française, d'origine juive. Elle était une athlète de haut niveau. Elle poursuit parallèlement une carrière de comédienne.
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Un roman vif d'où se dégage une langue incisive qui mêle impressions sur la vie quotidienne et considérations philosophico-historiques sur une personnalité en construction.
Le personnage de Nina narre sa propre vie au moment où elle traverse une grave crise à la suite de plusieurs évènements douloureux dont une agression sexuelle.
C'est un roman qui se lit d'une traite et qui secoue beaucoup de certitude en montrant la complexité des choses lorsqu'on est issu d'un mélange de culture.
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De la difficulté de se construire sous le poids de l'héritage familial

Rachel Kahn / Nina Gary, née d'un père gambien et d'une mère blanche juive polonaise, est "couleur de pain d'épices".

Elevée dans un cocon familial par ses parents, elle vit avec son jeune frère et son grand-père maternel et découvre toute seule l'histoire de sa famille multiculturelle. Ses parents pensaient la protéger en la tenant à l'écart de leur histoire, son père est un professeur d'anglais qui vit au milieu de ses dictionnaires, il lui transmet seulement son obsession de "s'en sortir mieux que lui".

Elle prend conscience qu'elle a la Shoah et la colonisation en héritage. "Je suis une fille issue de deux histoires qui sont dans les livres. Celle d'un peuple qu'on a voulu éradiquer et celle d'un autre peuple que l'on a voulu soumettre"

Devenue étudiante en droit, elle se sent, par la couleur de sa peau et par ses origines, différente des autres étudiants tous bien nés, des "juristes de naissance", elle souffre de la façon dont on la juge sur les apparences, dont on lui met une étiquette sans la voir dans sa globalité. Voulant fuir l'ambiance pesante qui règne chez elle et le poids des histoires familiales, elle trouve refuge dans l'athlétisme et bat des records en course à pied.

Un récit personnel parsemé de touches d'humour sur les difficultés à trouver sa place quand on est métisse, un beau témoignage sur la difficulté à se construire le sujet est intéressant , le récit assez agréable à lire mais un peu trop superficiel à mon goût, le sujet aurait gagné à être plus développé.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Mais ce livre est un petit bijou. D'abord on s'imagine entrer dans un roman, un bon roman, au style léger et joyeux, alors qu'il y a une telle profondeur dans ce qui est dit, et surtout ce qui est vécu par l'auteur !
Ensuite, on découvre le personnage, Nina Gary, ou Rachel Khan, sportive de haut niveau, juriste aux multiples diplômes universitaires, conseillère la culture du cabinet de Jean-Paul Huchon en ile de France, et aujourd'hui actrice, rien de moins.
Sous une narration humoristique on sent une profonde humanité et une grande érudition. Car comment prendre à la légère ce qui arrive à Nina dans les vestiaires du stade, et qui est juste terrible. Si ce n'est en se comparant avec ce qu'a enduré et souffert la famille de sa mère, déportée, exterminée car juive, ou de son père, descendant d'esclave en Gambie…
Nina à des parents qui rappellent fortement ceux de Rachel bien sûr ! Une mère juive qui est libraire et se réfugie dans ses livres pour ne pas dire, ne pas parler ; un père prof d'anglais d'origine africaine, un grand-père qui parle Yiddish à la maison, rescapé des camps, souvenir vivant de ce que peut être l'horreur.
Alors, oui, Nina est juive, oui, Nina est noire, Nina est blanche par sa mère, Nina est également musulmane et animiste par son père, et Nina est faite pour la course, car c'est bien connu les noirs courent vite ! … Mais comment vivre lorsque où que l'on se tourne, on devient une minorité visible ? Elle y réussira, et ce roman est un excellent moyen de nous le montrer.
J'ai passé un excellent moment de lecture en compagnie de Nina, admirative de sa force de caractère, de son sens de la famille, de son amour de la vie avant tout, et avec quelle dérision elle réussit à rendre stupides à nos yeux de lecteurs ceux qui soulignent les différences au lieu de les accepter. Une belle leçon de vie.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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J'ai eu un peu de mal, en début de lecture, à dépasser mes trop grandes impressions de légèreté avec ce roman qui est pourtant d'une grande richesse. le phrasé de Rachel Khan, jeune et faussement désinvolte, y est pour beaucoup. Et pourtant, peu à peu, au fil des pages, j'ai réussi à discerner sous les mots, sous le foisonnement et la répétition, tout l'espoir et le désespoir mêlés, la souffrance, le rire qui recouvre la souffrance, et ce mouchoir que l'on pose sur des plaies ouvertes pour ne pas déranger. En parcourant la biographie de l'auteure, après avoir refermé ce livre, j'ai pu me rendre compte de tout ce qui avait été vécu et mis à l'intérieur. Alors, en fin de lecture, je n'ai plus tellement cru à la légèreté, mais seulement à quel point Les grandes et les petits choses croyait en l'humain.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Nina Gary, le nom de la narratrice de ce joli roman, Nina va plutôt s'attacher à nous raconter sa vie, celle d'une fille qui grandit dans une petite maison du 20e arrondissement à Paris, au sein d'une tribu hétéroclite : «Donc, on vit à trois générations sous le même toit, ce qui est un vrai modèle de développement durable. Elle vit dans une famille responsable et rassurante parce que, chez elle, on trouve toujours plus vieux que soi, ou plus petit, ou plus blanc, ou plus noir. Excepté pour ceux qui sont aux extrémités, comme mon père qui est le plus noir, ou comme Yoram qui a la peau et les cheveux blancs et qui est aussi le plus vieux, mais il semble que Nina et son frère soient bien protégés mais ils sont d'un âge où il faut se construire un avenir, elle choisit d'explorer le passé, de comprendre quel a été la succession de hasards qui ont conduit un Africain depuis sa Gambie natale à croiser une Polonaise, quasi seule rescapée de la famille prise dans les tourments de la solution finale.
«Ma mère m'a faite noire pour que je m'en sorte toujours, pour que ma cachette à moi, ce soit la couleur de ma peau. Mon père m'a faite blanche pour que je n'aie pas à prendre le bateau à fond de cale et que j'aie des papiers en règle. Je n'ose pas leur dire que je n'ai rien à voir avec leurs histoires…»
Alors Nina va devoir se confronter au racisme et mettre un terme à ses rêves de devenir danseuse et à l'antisémitisme et oublier sa carrière universitaire et elle raconte tout ça avec brio.
Il y a dans ce roman de l'humour, de la tendresse, de la colère et de l'amour, on sourit aussi et le livre se lit très bien ; l'auteure trouve toujours ses mots, elle écrit très bien. Ravie de cette découverte et effectivement on peut dire que la vie est faite de grandes et de petites choses et c'est ce qui fait notre personnalité !
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Lu dans le cadre du challenge 68premiéres fois Voici le premier livre que je lis dans le cadre des 68premières fois. D'une écriture simple et plaisante, l'auteure, qui s'est largement inspirée de sa vie, nous parle de la France de nos jours, et de l'insertion des métisses. L'héroïne du livre, le double de l'auteure est une jeune fille, d'un père africain, qui sait lui rappeler le passé négrier et d'une mère d'origine juive. Son grand père sait lui aussi lui rappeler le passé des juifs. Que peut elle faire avec un tel passé, est ce plombant ou alors est ce une force ? Elle est étudiante en droit à Assas (!!) et subit certaines discriminations et préjugés encore très persistant en France. J'ai beaucoup aimé sa façon de décrire la montée de la rue vers l'université. Enfant, elle souhaitait faire de la danse classique mais une professeure la brimer car elle avait « un postérieur » trop « noir ». Et un jour, elle découvre l'athlétisme. Elle va y progresser malgré là aussi quelques préjugés. Ce livre est surtout aussi le roman d'une adolescence qui découvre la vie et cherche sa place de femme dans la société. Elle nous raconte la vie de la famille, ses études, de beaux portraits très succulents d'étudiants bon chic bon genre, ses entraînements, ses rencontres et histoires avec les garçons. Un livre qui se lit avec plaisir et quasiment d'une traite et qui l'air de rien aborde, avec un réel humour et décalage, les préjugés et les difficultés que connait la société française, dans son intégration. Un beau portrait d'une jeune fille et un touchant premier roman. Une autre lecture sur le sport pour évoluer et continuer à se battre : "Courir sur la faille" de Naomi Benaron raconte la survie d'un jeune garçon au Rwanda grâce à la course et à sa volonté de représenter son pays
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Avoir dix-huit ans ce n'est pas si facile. Avoir dix-huit ans, être une fille à la peau teintée de sombre et aux fesses qui débordent, c'est encore plus difficile. Mais être fille, avoir dix-huit ans, un père gambien, musulman, anglophone, une mère "couleur chair", libraire, et un grand-père juif polonais, c'est une mosaïque très compliquée à accorder. Nina, la narratrice de ce très joli premier roman, se heurte à toutes les histoires et toutes les couleurs dont elle est composée : colonisation, esclavage, extermination, religions, langues... Dépositaire de récits et de silences, elle erre dans un labyrinthe de contradictions, d'oppositions et de paradoxes qui se matérialisent dans sa relation aux autres que ce soit à la fac de droit d'Assas, au cours de danse ou dans les vestiaires d'un club d'athlétisme. Comment se construire une identité propre dans ce maelström d'origines et d'histoires ? Comment savoir qui elle veut être et quelle place elle veut occuper ?
Et si c'était justement toutes les tragédies dont elle est issue qui lui donnaient sa force, sa conscience et son être ? La maîtrise de sa vie passe par celle de son propre corps, accepté tel qu'il est, soumis aux impératifs de la course, de la rapidité pour échapper mais aussi pour rattraper et, enfin, réintégrer joyeusement ses diverses filiations.
Grandes choses ? Petites choses ? Comment faire la part des choses ? Peut-être en refusant de trier et en accueillant le tout ensemble comme une richesse et non plus comme une malédiction ?

C'est un beau personnage que cette Nina pleine d'énergie pétillante et tout sonne juste dans le roman de Rachel Khan. Les jeux sur les mots, les torsions de la langue reflètent pleinement les dissonances voire les incohérences de ce que Nina affronte. de la mosaïque disloquée des débuts elle parvient à créer une harmonie apaisée et c'est un beau message d'optimisme lucide. Une très agréable lecture !
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Lu dans le cadre des 68 premières fois.

Lecture touchante.
J'ai été émue et emportée par Nina, véritable boule d'énergie qui se débat pour s'en sortir entre les grandes et les petites choses ou l'Histoire avec un grand H et son histoire.
Prisonnière du passé de ses aïeux, elle souffre du poids de l'héritage de ses parents, d'autant plus que ces derniers restent silencieux sur leur douloureux parcours. C'est donc dans les livres qu'elle va chercher les clés pour réussir à s'intégrer dans une société qui se dit ouverte à la mixité sociale mais qui, en réalité, lui ferme toutes les portes. Grâce à sa fougue, à une volonté farouche de s'en sortir, elle finira par se trouver, à forger sa propre identité.
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