LE MANUEL DU BOUDDHISME TIBÉTAIN ECOLE SHAKYA
« Si tu es attaché à cette vie tu n'es pas une personne religieuse [l'esprit qui s'est détourné des désirs de cette vie, s'oriente vers le Dharma]
Si tu es attaché au samsara tu manques de renoncement [on entre sur la Voie, lorsque l'attachement au samsara est abandonné]
Si tu es attaché à ton propre bien-être tu ne possèdes pas bodhicitta [si l'on ne souhaite rien pour soi-même, la porte des perturbations est fermée]
Si la saisie surgit tu ne détiens pas la vue » [en éliminant les quatre extrêmes, les perturbations se transforment en sagesse]
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Sur la couverture du livre : Manjushri entouré des sept fondateurs de la tradition Sakya.
La tradition Sakya, en France, ne me semble pas très développée. J'ai peu d'ouvrages de cette tradition dans mes bibliothèques.
Malheureusement, si ce Manuel transmet les bases du bouddhisme tibétain il n'a rien d'exceptionnel, hormis la biographie offerte en dernière partie, consacrée d'abord à la tradition de Manjushri de l'école Sakyapa, puis à l'auteur, le Vénérable Khenchen Gueshé Lama Sherab Gyaltsen Amipa (1931-2014).
le grand maître de la tradition Sakya en 1991, Sa Sainteté Sakya Trizin n°41, lui fait l'honneur d'un Avant-Propos en forme de lettre de louanges.
En 1960, le vénérable Lama
Sherab Gyaltsen Amipa (« Bannière victorieuse de Sagesse ») a quitté le Tibet et s'est exilé en Inde. Après trois ans passés au monastère Sakya Guru à Darjeeling, il a pu poursuivre ses études à l'école des jeunes lamas de Dalhousie. En 1967, Sa Sainteté le XIVe
Dalaï Lama et le gouvernement tibétain en exil ont envoyé le révérend Lama Sherab en Suisse à l'Institut du Tibet de Rikon.
Manuel composé en 19976, il ne paraîtra en français qu'en 1991 – épuisé depuis bien longtemps, doit-il pour autant être réédité ? Voyons si ce qu'il contient en valent la peine.
La première partie est dédiée à l'Entraînement spirituel :
– les Pratiques Préliminaires Ordinaires
– la méditation sur bodhicitta
– la transformation des obstacles en une voie vers la libération
– les signes d'évolution
– les conseils relatifs à la pratique
Globalement cette partie est importante, et il est bien utile de toujours la voir dans les manuels tibétains, pour rappeler que la pratique du Bouddhadharma nécessite une base solide. Les deux derniers points examinés dans cette première partie sont particulièrement bienvenus.
La seconde partie est la plus longue. C'est « La clé pour une profonde compréhension » : le Vénérable donne des explications pratiques, pertinentes et concises selon le degré (il y en a 3, pour ceux qui ne connaîtraient pas le bouddhisme tibétain) d'avancement du pratiquant : notamment celle du Bodhisattva, qui couvre tout le parcours de celui-ci (1/3 du livre !).
Puis la troisième partie reparlent de Pratiques Préliminaires… cette fois-ci « Extraordinaires », dont il est attendu que chaque pratiquant les fassent 100 000 fois minimum – je ne plaisante pas ! Après cela, la voie tantrique s'ouvre au bouddhiste persévérant.
Ces préliminaires sont au nombre de cinq :
1 – la prise de refuge
2 – les prosternations
3 – l'offrance du mandala
4 – la méditation de Vajrasattva
5 – le Guruyoga
le transfert de conscience et l'offrande de son Corps ne sont pas abordés.
En outre, « L'éclosion du Lotus » compte de nombreuses photos et dessins.
Voilà, on fait vite le tour de cet ouvrage, guère exceptionnel, mais qui est tout à fait sérieux, informatif et concis. Néanmoins, il règne dans ce livre une atmosphère, due aux photos, due à la biographie insérée, comme s'il marquait un tournant historique pour la Tradition Sakya. Peut-être faut-il le voir comme un document historique et à ce titre… une réédition serait bienvenue. de toute façon, il reste un bon livre pour découvrir le bouddhisme tibétain.
Excellente (re)lecture !
Zuihô
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