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Citations sur Anthologie personnelle (11)

Tu es mon point du jour
mon île colorée en bleu
ma clairière odorante.

Tu es ma neige volée
mon pétale unique
mon faune apprivoisé.

Tu es ma robe de caresses
mon foulard de tendresse
ma ceinture de baisers.

Tes gestes moulin à vent
tes cils épis de blé
et le rire se pétrit dans la cuve de ta bouche
tu es mon pain joufflu
mon nid.
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Les livres que nous feuilletions venaient de la forêt qui nous regardait lire
du cri de l'écorce qui se prolongeait sous la peau des pages
Nous lisions dans l'obscurité d'août
quand le cosmos se débarrassait de son excédent d'étoiles
quand la nuit faute de marge se dilatait jusqu'à la nuit.
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Lorsqu’un arbre pleure toute sa sève...


Lorsqu’un arbre pleure toute sa sève
qu’il se frappe l’aubier pour exprimer sa douleur
qu’il se traîne à genoux autour de son écorce
il faut lui parler le langage d’avril
lui dire l’automne n’est qu’une invention.
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La surface d'un automne
est inversement proportionnelle à la hauteur de sa tristesse
le nuage interrogé multiplie sans difficulté le basilic par le safran.

Répète après moi :
la distance entre deux pluies se mesure par arpents de silence
et le périmètre d'un mois est divisible par son rayon de lune.
Cela va de soi.
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ILS

Ils flottent à la surface de la mémoire
s'infiltrent dans les murs avec les lunaisons
égorgent l'eau
démantèlent les pendules
Ils escaladent les racines
dévalent la pente des pluies
aspirent les vapeurs des puits
boivent d'un seul trait nos fleuves en crue
Ils enjambent les toits
plient les poutres
réveillent les enfants lovés dans leurs cils
pour leur faire écouter le bruit de leurs phalanges
Ils mangent la chair du jujubier
ligotent les bras du cyprès
et le convertissent en cierge.
Ils volent dans l'air des cimetières
renversent les sépultures
vident leur contenu dans les caniveaux
Ils neigent en flocons immobiles
soufflent en rafales inertes
nous les cueillons sur le rebord des hanches
nous les faisons macérer dans nos sueurs
essorons leurs larmes
les séchons sur des cordes tendues sous terre
Ils harnachent nos nuits
sellent nos rêves
nous enfourchent du côté oublieux du cœur
Ils vont entre écorce et noyer
forcent les portes de novembre
percent l’œil de la lucarne
signent nos miroirs de leurs buées
Ils s'éloignent dans leur corps
se terrent dans leurs chevilles
crient jusqu'à l'aine
besogneux ces morts lorsqu'ils rampent sous les prairies
pour ramasser les noix rejetées par l'été
qu'ils secouent comme hochets d'enfants.

(Monologue du mort-extrait)
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La forêt a peur
Une forêt peureuse
panique à la vue du soir
Tout l'angoisse
les cris des chouettes
leur silence
Le regard froid de la Lune
et l'ombre de son sourcil sur le lac
Le bouleau claque des dents
en se cachant derrière le garde-champêtre
Le frêne s'emmitoufle dans son écorce
et retient sa respiration jusqu'au matin
Le pin essuie sa sueur
et appelle son père le pin parasol
La tête entre les jambes
le saule pleure à chaudes feuilles
et fait déborder le ruisseau
Le roseau qui ne le quitte pas des yeux
L'entend supplier le ver luisant
d'éclairer les ténèbres
Seul le chêne garde sa dignité
à genoux dans son tronc
il prie le dieu de la forêt
de hâter l'arrivée du jour ..
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PARCE QUE LEURS NOMS ETAIENT TROP LARGES


Parce que leurs noms étaient trop larges pour leurs corps d’étrangers
ils se taillèrent des noms de voyage dans le tissu rêche des chemins

Des noms pliables sous la peau
pour les villes qui fument leurs hauts fourneaux pour oublier les prairies asphaltées.

Sur les cils de la lune il y a de la poussière disent-ils
et ils frappent aux portes des femmes pour retrouver une patrie.
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Lorsqu’un arbre pleure toute sa sève
qu’il se frappe l’aubier pour exprimer sa douleur
qu’il se traîne à genoux autour de son écorce
il faut lui parler le langage d’avril
lui dire l’automne n’est qu’une invention.
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Parce que leurs noms étaient trop larges pour leurs corps d’étrangers
ils se taillèrent des noms de voyage dans le tissu rêche des chemins

Des noms pliables sous la peau
pour les villes qui fument leurs hauts fourneaux pour oublier les prairies asphaltées.

Sur les cils de la lune il y a de la poussière disent-ils
et ils frappent aux portes des femmes pour retrouver une patrie.
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L’ordre logique s’effondra avec le toit
nous applaudissions les pluies entre nos murs
rapiécions avec ferveur les accrocs des toiles d’araignée
Nous étions fétichistes
irrévérencieux
ma mère tirait les cartes aux merles moqueurs
mon père frappait le sable
frappait Dieu
à la saignée des nuages
sur le dos courbé de l’air
Notre salut viendrait de la nature
nous attraperions les rousseurs des automnes
le dénuement de l’hiver
nous finirions en sarments
en fagots
pour affronter les colères brèves des résineux.
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