Les voleurs de curiosités

Le premier livre de Jess Kidd publié en France était sur ma liste d'envies parce que l'histoire se déroule à Londres en 1860 et qu'elle met en avant, les légendes aquatiques irlandaises. J'ai pris en charge cet ebook sur netgalley.fr avant de m'offrir la version papier pour mon anniversaire. En alternant les formats, j'ai réussi à mettre à jour mes lectures numériques malgré mon déménagement dans la vallée du Var.

Les talents de l'enquêtrice privée Bridie Devine, sont requis peu de temps après le kidnapping de Christabel Berwick, l'héritière d'un baronnet, une enfant unique en son genre. Son parcours m'a fait pensé aux « Freak Shows », les horribles spectacles itinérants de la fin du XIXe siècle. On comprend d'emblée que l'affaire est délicate et que les investigations vont être menées au nez et à la barbe de la Police.

Les personnages ont des occupations et des préoccupations marginales. Ils assument complétement cet état d'esprit sans chercher à se conformer aux codes de l'époque victorienne. J'ai eu un petit coup de coeur pour Ruby, la présence fantomatique qui assiste Bridie et dont les tatouages s'animent en fonction de ses émotions.

Le moins que l'on puisse dire c'est que « Les voleurs de curiosités » soignent leur entrée en scène. Ils laissent derrière eux, des indices sordides qui, ne font que renforcer l'atmosphére déjà glauque et suffocante du récit.

Si j'avais quelque chose à redire sur ce bouquin, qui se situe quelque part entre le polar et le roman fantastique, se serait que les traces de l'originalité du texte se mêlent à celles des ravisseurs et que cela désoriente le lecteur. le choix d'une temporalité passé / présent avec des retours en arrière, ne fait que renforcer cette sensation d'étourdissement.

Le titre en VO est "Things in jars" soit "Des choses dans des bocaux", ce qui m'a fait sourire car on est très loin des bocaux de bonne maman dans ce roman. Mais le titre en VF est bien trouvé, car il s'agit bien de "curiosités" au sens des cabinets de curiosités qui étaient des pièces, des meubles, où étaient entreposées et exposées des « choses rares, nouvelles, singulières », selon le Littré. A Paris, existe depuis 200 ans, la Maison Deyrolle, qui reste un exemple élégant du cabinet de curiosité, mais il existait comme je pense il existe toujours, des cabinets de curiosités qui tenaient plus de la petite maison des horreurs que d'autre chose.
J'ai eu la sensation de replonger dans le livre d'un amateur de Dickens, Colllins, Conan Doyle, Shelley (pour la créature). C'est une histoire qui aurait pu comme à l'époque victorienne être racontée dans les journaux en épisodes, suivie par des lecteurs impatients de découvrir le mystère des merrows, de Bridget (Bridie) Devine (une jolie femme rousse, passionnée de sciences, formée par un médecin qui l'avait recueilli à la médecine, alors que l'accès était interdit aux femmes) et du fantôme d'un boxeur tatoué, nommé Ruby Doyle.,
Bridie vit dans le Londres victorien (remarquablement décrit) avec sa bonne, au physique imposant, Cora Butter, qu'elle a sauvé d'un freak show. Bridie enquête en tant que détective privé et sa vie croise souvent celle de l'inspecteur Rose, qu'elle a connu enfant. Elle n'arrive pas toujours à sauver les personnes qu'elle recherche et ses rares échecs pèsent sur sa conscience.
Ici, elle tente de retrouver la trace de la fille de Sir Edmund Athelsan Berwick, baronnet par le médecin de la famille, le docteur Harbin. La fillette de 6 ans, Christabel a disparu de sa chambre à Maris House à Polegate : chose étrange seules 4 personnes connaissaient son existence dont la nurse, Mme Bibby, femme peu avenante à la patte folle. Bridie va donc se mettre en quête d'une enfant peu commune, car l'observation de son lieu de vie, lui fait vite comprendre que l'enfant aimait l'eau, attirait les escargots, qu'elle avait des dents comme celles des brochets, et qu'elle aurait mieux été dans l'univers aquatique que sur terre. Une autre petite fille va lui apprendre bien des choses sur Christabel : Myrtle Harbin, la fille du médecin et sa poupée Rosebud. Parallèlement, nous remontons le cours du temps de la vie de Bridie, depuis l'Irlande qu'elle a fui, jusqu'à sa rencontre avec le docteur Eames, chirurgien à st Bartholomew qui la formera à la médecine.
Tous les personnages qui peuplent cette histoire sont plus vivants, les uns que les autres, il surgissent du néant et prennent vie grâce à la plume agile de l'auteur. En cours de lecture, nous alternons l'enquête en cours sur Christabel et celle de la vie de Bridget sur fonds de résurrectionnisme et de l'anatomy act de 1832 votée par le Parlement du Royaume Uni. Merci aux Editions Presse de la cité et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce livre : ce fut un grand plaisir pour moi et j'espère avoir l'occasion de continuer à suivre les aventures de Bridie, l'enquêtrice rousse.

Le titre porte bien son nom
Une enquête aux allures de Cabinet des curiosités. Des personnages que l'on croirait issus de l'imaginaire
C'est palpitant, poétique, décalé, et très plaisant;;;loin, des codes habituels des romans policiers
A découvrir

Avant la lecture des voleurs de curiosités, le nom Winter me faisait penser à une chanteuse blonde qui avait la foi, mais ça c'était avant. Dorénavant, je penserai à une petite créature recouverte de peau et d'écailles, conservée dans une jarre !
Ce roman, plein de rebondissements, d'histoires qui se croisent et s'entrechoquent est très particulier. Par le style de l'autrice d'abord, qui peut être un peu déroutant au début, mais on s'y fait, puis par l'atmosphère qui s'en dégage, indéfinissable… ça sent l'iode et le chloroforme, c'est troublant et divertissant.
Ce que j'ai aimé plus particulièrement dans ce roman est la galerie de personnages haut en couleur.
On y rencontre bien sûr Bridie Divine, l'héroïne, sorte d'Imogène McCarthery sous amphétamine, et son acolyte Ruby, un fantôme à la dégaine improbable et aux tatouages animés. Mais aussi une fillette mi-humaine, mi-poisson qui a le malheur d'éveiller l'intérêt de collectionneurs tordus, une femme de chambre sortie d'un cirque, une nounou avec une patte folle qui raconte d'horribles histoires aux enfants, un chirurgien qui perd la tête, un garçonnet sadique, etc.

Petit bémol : Si l'introduction de flash-backs donne du rythme au récit, le premier, celui qui m'a permis pour ma part de m'attacher vraiment à Bridie et donné envie d'aller plus loin, arrive après plus d'une centaine de pages… Je dois avouer qu'à un moment, j'ai bien cru que ma lecture allait se finir en queue de poisson et puis j'ai entendu le chant des sirènes et j'ai replongé. J'ai bien fait !
Enfin un mot pour le graphiste, la couverture est sublime !!!
Je conseille ce roman à toutes celles et ceux qui ont envie de lire une enquête policière singulière menée par une sacrée bonne femme !

Ce livre je l'ai pris parce qu'il m'a beaucoup fait penser à la « forme de l'eau » que ça soit dans sa couverture ou son résumé. C'est un livre que j'avais bien aimé donc je me suis dit « pourquoi pas ».

Dès le prologue j'ai été subjuguée, le style d'écriture m'a complètement séduite ! J'ai dû lire les premières centaines de pages d'une traite. Malheureusement après ça, c'était quelque peu plus compliqué avec la reprise intensive des cours (j'ai donc mis énooormément de temps à finir ce livre…).

L'ambiance est vraiment très sombre que ça soit au niveau des personnages ou tout simplement des décors. Les descriptions qui sont faites dans ce roman sont justes incroyables, on se croirait réellement en pleine enquête avec Bridie. Cependant, le vocabulaire employé ou encore ce grand nombre de descriptions est assez « perturbant », ce livre ne s'adresse pas selon moi à un public d'ado qui vient juste de se trouver une passion pour la lecture.

Concernant les personnages, je les ai également beaucoup appréciés en particulier Rose (même si j'aurais aimé le voir plus souvent), Ruby et Bridie. de plus, même les « méchants » avaient une histoire super intéressante et vraiment travaillée. J'ai beaucoup aimé découvrir au fur et à mesure les personnages grâce aux alternances passé / présent et détective / ravisseurs

Le seul point négatif que je pourrais dire sur ce livre, ça serait sa fin. le livre entier était réellement travaillé jusque dans les moindres détails cependant, la fin m'a vraiment laissé dubitative. J'ai l'impression qu'il manquait quelque chose pour clôturer en beauté ce livre
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