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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kim Un-Su Sang Chaud

Un polar coréen l Original, me direz-vous.A découvrir en tout cas
Et nous voilà à Busan ,une grande ville de Corée, dans le quartier fictif de Guam
Pére Sohn est le maître du quartier depuis des décennies
Rien à voir avec la mafia italienne ou tout autre parrain de cinéma
C'est un homme plutôt discret , presque peureux , qui veut avant tout éviter les conflits tout en continuant à faire tourner sa fructueuse petite affaire
Ne vous attendez pas à des meurtres en série , des règlements de compte , avec vengeance et hémoglobine à chaque chapitre
Huisu est l'homme de main , investi de certaines responsabilités,donc respecté, mais sans réel pouvoir et sans fortune aucune
Nous allons donc suivre son parcours au milieu de cette nébuleuse de petites organisations illégales
Huisu fait le métier de voyou.C'est lui qui le dit et , croyez-moi, ce n'est pas facile tous les jours
Donc , à Busan, dans son quartier, tout est compartimenté
A chacun son domaine très précis et ses limites territoriales bien définies
Un consensus qui satisfait tout le monde mais qui va bientôt voler en éclats
La tension va monter doucement en puissance , l'intérêt du livre aussi
Alors que régnait une certaine lenteur paisible très asiatique , la tension va aller crescendo et la violence qui était latente va exploser jusqu'au dénouement final
Pour un lecteur européen, l'attrait de ce roman tient au contexte géographique que nous connaissons peu , à savoir la Corée
Il y'a un rythme, des codes , une écriture qui peuvent dérouter le lecteur de polar plus classique américain, anglais, français, scandinave ou islandais
Il faut donc oublier quelques habitudes, accepter d'entrer dans un autre univers
Cela peut demander quelques dizaines de pages mais le jeu en vaut la chandelle
Avec un peu de curiosité,le temps de bien retenir les noms coréens des personnages,le lecteur ou la lectrice sera récompensé car le livre devient très captivant au fil des pages
Il m'a paru assez évident que ce livre est destiné à être adapté au cinéma ou en série
Kim Un-Su met en place tout un univers très visuel
Il prend le temps de bien approfondir tous ses personnages , comme pour un scénario
Bref, un polar atypique qui plaira à ceux qui veulent sortir des schémas classiques du roman policier
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre et, petit à petit, je me suis pris au jeu
Bravo donc à Kim Un-Su




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Matin Calme est une nouvelle maison d'édition qui a fait le pari d'importer des romans sud-coréens sur notre territoire. Pour commencer, elle a jeté son dévolu sur une valeur sûre avec un auteur qui avait déjà fait ses preuves sur ses terres. Voilà comment est arrivé sur nos rayons de librairie cet intrigant « Sang chaud ».

Le lecteur suit les traces de Huisu, disciple d'un vieux chef de gang. Sous le joug de l'organisation depuis longtemps, ce quadragénaire a l'ambition d'améliorer sa condition professionnelle et personnelle. Pour ce faire, il doit essayer de faire son trou en s'adaptant au monde de la pègre, qui est régi par des propres règles.

Cette histoire est aussi le combat de l'ancienne et de la nouvelle école. Les anciens ont mis en place les bases d'une conduite pour les voyous. Mais l'orgueil et l'impatience des jeunes renversent un peu les fondements et imposent de nouveaux codes. Toutes les cartes sont redistribuées. Les comportements sont imprévisibles et chaque scène nous réserve son lot de surprises.

Quelle que soit la mafia, qu'elle soit italienne, colombienne, russe ou japonaise le fonctionnement global est équivalent. Les valeurs sont les mêmes, seuls le décor et les armes changent. Ici, en Corée, les négociations se font donc autour de poissons crus, de viandes grillées et se règlent à coup de couteau à sashimi.

Afin de recréer au mieux l'ambiance du milieu, l'auteur nous fait assister à tous les échanges entre les protagonistes. le texte est donc chargé de dialogues, dans lesquels on comprend les coulisses des trafics. Les manigances, les alliances, les traitrises… tout y est.

Derrière la violence des actes, l'auteur dépeint aussi la condition d'un pays et de ses habitants. J'ai pris un véritable plaisir à la rencontre de ce roman original et instructif. Kim Un-Su m'a convié à un voyage initiatique dépaysant, qui n'est pas sans rappeler « le parrain », mais à la sauce soja. Belle découverte !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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2020 signe la naissance d'une maison d'édition qui aura une place d'honneur sur le blog en 2020 et pour les années à venir. Je souhaite ainsi un merveilleux succès à la maison d'édition Matin Calme créée par Pierre Bisiou et Irene Rondanini et dont la toute première publication, Sang chaud, annonce le retour d'un très grand écrivain : Kim Un-su !

Avec cette première parution, les éditions Matin Calme nous offrent un excellent polar qui plaira à tous les amoureux de la littérature coréenne et plus généralement à tous les amoureux du polar. Vous avez adoré les films comme le Parrain, Scarface ou encore plus récemment The Irishman ? Voici le polar qu'il vous faut !

Avec "Sang chaud" Kim Un-su nous livre encore une fois un polar unique en son genre qui nous plonge au coeur de l'ambiance si particulière de la ville de Busan, au coeur des manigances criminelles et politiques.
L'écrivain mêle avec brio l'histoire personnelle d'un criminel à un cadre spatio-temporel fascinant. Vous cherchez ainsi à ouvrir vos horizons littéraires ? "Sang chaud" répondra à toutes vos attentes !

En lisant ce nouveau roman de Kim Un-su, j'y ai retrouvé tout ce que j'avais aimé dans "Les Planificateurs" (qui fera bientôt l'objet de plusieurs adaptations, coréenne et américaine) avec en plus la totale découverte de Busan. Il y a l'atmosphère si bien retranscrite de l'univers de la mafia coréenne, le lien entre le crime et les politiques, toutes les guerres liées aux différents territoires, toutes les trahisons et tous les mensonges. Il y a aussi l'aspect humain grâce au personnage de Huisu : un criminel, un "père adoptif", un amant, un homme tout simplement. Il y a aussi cet humour si particulier et en même temps si efficace qui donne toute sa saveur au roman.

Tout comme "Parasite" a permis à énormément de spectateurs de découvrir le cinéma coréen, tout comme la saga Millénium a pu permettre au polar scandinave/nordique de prendre son essor, j'espère de tout coeur que les publications Matin Calme permettront au lectorat français de découvrir toute la force, toute l'originalité du polar coréen. Pour ma part je ferai tout pour apporter ma pierre à l'édifice et vous donner envie de surfer sur la vague du polar coréen.

Sang chaud signe les débuts d'une maison d'édition formidable, je vous donne rendez-vous en mars pour vous parler de leur prochaine parution et en attendant... Précipitez-vous en librairie !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Les émotions de lecture de Cécile
Et jamais deux sans trois, après son recueil de nouvelles Jab! et son polar Les Planificateurs, Kim Un-su avec ce deuxième polar a relevé le défi de ne pas me décevoir. Certes, ça ne vaut pas une bonne bouteille de Soju partagé avec des amis sur le port de Busan pour lui mais tout de même, je lui adresse toutes mes félicitations d'une lectrice comblée.
La crise de la quarantaine de son héros au milieu de la mafia de Busan coincé entre la mer et la montagne de cette station balnéaire est autant savoureuse que sombre. Il y a du Soprano pour la crise existentielle du chef de gang, du Dallas pour les batailles d'héritiers et les manipulations des cadres pour obtenir une plus grosse part du gâteau. Les coups pleuvent comme les questionnements de Huisu sur la passion du voyou qui l'a désertée. le sang est chaud comme glacé dans les veines de ses truands qui tractent comme ils plantent un couteau de sashimi pour prouver leur détermination. Personne n'est épargné, et surtout personne ne sait quand son tour vers la broyeuse ou sur le bateau fou viendra et de qui surviendra la sentence.
Je peux vous prédire que le polar coréen va conquérir la France et sans faire ma groupie du pianiste aveuglée par ma folie coréenne, je vais surveiller avec beaucoup d'attention toutes les sorties promises par les Editions Matin Calme pour 2020. Chers amis du Polar Coréen, l'envie est là à vous de jouer !!
Lien : https://collectifpolar.com/
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Qu'on se le dise, les coréens aussi savent faire du polar ! En tout cas, Kim Un-su, lui, il maîtrise parfaitement le genre.
Il parvient à faire d'une belle galerie de voyous déjantés et de femmes fortes à la dérive des êtres attachants, touchants malgré leur violence. le sujet des guerres de territoire entre gangs à déjà été maintes fois abordé, mais là, le genre est renouvelé parce qu'il y a bien plus que ça dans ce roman. On est à la croisée entre le manga de yakuza, le cinéma de John Woo, l'histoire de filiation et la romance impossible. C'est vous dire la richesse des thèmes abordés sous couvert de roman noir.
À lire donc, de toute urgence !

#SangChaud #KimUnSu #MatinCalme #polar #thriller #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Guerres de succession dans la mafia coréenne
" Après le polar scandinave, place au polar coréen !
Kim Un-su, le "Henning Mankell' de Corée, ouvre la voie. "
The Guardian
À propos des Planificateurs, son précédent roman :
" La Corée à corps et à cru. "
Libération
" Des cinglés et des meurtres sur commande. "
The Washigton Post
" Une narration cinématographique pour des implications métaphysiques. "
Corriere della Sera
" Un roman génial : l'énergie, l'esprit et le lyrisme d'une voix littéraire totalement originale. "
Goodreads
Lien : Http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Comme dans les planificateurs, il est dans ce roman question d'affiliation, de respect, de trahison, de règle et d'évolution. On évolue ici dans le clan de Guam, quartier imaginaire de la non moins réelle et cosmopolite Busan. Quartier sur lequel règne le vieillissant Père Sohn et Huisu l'un de ses hommes de main. Vieilles habitudes, vieilles traditions, le clan se retrouve bientôt confronté à la jeunesse des autres quartiers, qui aimerait asperger Guam de drogue et de Vodka, quant le Père Sohn ne s'occupe que de faire passer en douce du piment trafiqué. ​

Huisi a quarante ans, orphelin élevé dans la pègre, qui n'a jamais eu d'autres objectifs que de finir en voyou. Minable, pitoyable et criblé de dettes, il sait bien que çça finira mal. Il se prend à réfléchir à un nouvel avenir, tenté par les profits rapides et vertigineux des autres clans : fidélités fragiles face à des trahisons qui peuvent rapporter gros. Mais pour le milieu l'individu n'est rien, et la guerre qui oppose le clan de Guam à celui de Yeongdo aura tôt fait de ramener Huisu au coeur du chaos.​

Ce roman est une introspection, un état des lieux, un état de vie. Celui d'un voyou qui regarde son monde avec les yeux d'un futur cadavre. de cigarettes en cigarettes, de maux de ventre en maux de tête, se sentant vieillir, il fait le point sur sa vie et se prend à en  rêver d'une autre. C'est âpre, violent, meurtrier, dénué de patho et de compassion puisque vu à travers les yeux d'un tueur : on y parle couteau à sashimi et broyeuse à viande pour faire disparaître les corps. le sang n'a pas le temps de refroidir, l'écriture est vivace et l'enchainement de chapitre de souvenirs en souvenirs se mêlant au présent, rend le rythme contemplatif, indolent. On se prend à rêver pour lui, à espérer, à croire. Car il y a aussi beaucoup d'amour dans ce roman : familial amoureux. Pour Huisu qui n'a pas de parents, le Père Sohn est comme un père qui l'a élevé, plus grande est sa souffrance de se sentir rejeté par lui au profit de son véritable fils, un bon à rien qui se pavane dans une belle bagnole et laisse à Huisu le soin de se salir les mains. Huisu est aussi le père adoptif de Amy, fils de son amie d'enfance, ancienne prostituée tenancière d'un bar, qui ne trouvant personne pour assumer ce rôle aux yeux des professeurs a fait de son ami un père de façade.​

Ces liens relationnels plus que sanguins sont typiques dans la culture coréenne, (grand-frère, grande soeur sont des termes utilisés aussi bien pour la famille que pour les amis ou personne proche) appliqués à cette mafia, ils apportent une touche de réalité inquiétante. Une fascination amplifiée par la possibilité de la concevoir. On est loin du gangster romantique et charismatique, loin des jolies stations balnéaires de Busan. Dans le roman, le paysage balayé par la violence et la cruauté, se réduit à une plage cerclée des parasols de marchands avides du fric des touristes et à l'hôtel dans lequel vit Huisu, tenu par des vieux édentés qui viennent chaque matin contrôler leur marché en buvant leur soupe.​

On est de loin de la jolie fin des dramas, pleine d'espoir et de promesses, la seule promesse offerte par le livre c'est que la baston dure toujours plus longtemps puisqu'on meurt moins vite qu'avec des calibres.

l'adaptation Hot Blooded ( coréen :  뜨거운 Tteugeoun Pi)  réalisée par Cheon Myeong-kwan est sortie en salles le 23 mars 2022 . le film avec Choi Min-sik , Kim Dong-hwi, Park Byung-eun , Park Hae-joon et Jo Yun-seo . 




Lien : https://kaldrixx20.wixsite.c..
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Sang chaud est davantage un roman bien documenté sur la mafia coréenne qu'un thriller super rythmé. J'ai beaucoup apprécié ce voyage à Busan, ville portuaire et plateforme du commerce illégal coréen. Personnages torturés, corruption, trahison, loyauté, amours contrariés, bref tous les ingrédients nécessaires pour passer un bon moment.
Dépaysement garanti.
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Sorti le 9 janvier de cette année naissante, « Sang Chaud » de Kim Un-Su est mon premier coup de coeur de l'année 2020 ! Ce « Sang Chaud », polar coréen qui ne manque pas de sel est une sacrément belle découverte. Je remercie l'attachée de presse et les éditions Matin Calme pour m'avoir offert un beau voyage au coeur de la culture mafieuse coréenne.

Parce que oui, cette histoire se déroule à Busan, en Corée du sud, deuxième ville du pays et cinquième port mondial en trafic de conteneurs. Un lieu qui focalise toutes les convoitises et attire la pègre et les voyous comme des aimants. Avec ses règles, ses coutumes, sa hiérarchie et un certain code d'honneur entre les individus quel qu'ils soient. Ici on se salue respectueusement en inclinant le torse presque à 90°, obséquieusement, même si on sait qu'on va planter sauvagement une lame à sashimi l'instant d'après.

Guam, quartier sordide de Busan est dominé par le Mallijang, un fameux hôtel dont le propriétaire le Père Sohn est un vieux monsieur respecté et qui est en réalité une espèce de Don Corleone version coréenne. C'est lui qui tient le quartier, règne sur le port et sait de par son grand âge qu'un truand à Guam, pour vivre longtemps, doit vivre caché. Pas de signe de richesse extérieur ni de costard luxueux ou encore de tatouage signe d'appartenance à un clan. Surtout il faut veiller à ne pas s'attirer et rendre jaloux le politique. Ainsi va la philosophie du Père Sohn, un sacré personnage qui devant une façade respectable cumule lâcheté et cruauté. Attaché au Père Sohn, considéré comme le bras droit du vieux qu'il accompagne depuis vingt ans, Huisu, est le gérant de l'hôtel. La quarantaine, plutôt considéré comme un grand frère respecté et juste, il n'a cependant pas un sou de côté et aime se détruire à l'alcool local et accumule les dettes dans les cercles de jeux.

Les héros de cette histoire ont tous de la consistance, du vécu, du malheur, et vivent quelquefois comme des zombies broyés par les enjeux d'une vie et d'une culture qui les a rapidement mis au pas. « Sang Chaud » est instructif, coercitif et finalement très noir avec malgré tout beaucoup d'humanité.

« Sang Chaud » est d'une redoutable efficacité. Autant peinture au vitriol de la société coréenne et de ses truands, qu'histoire d'amour et de respect, ce « Parrain » coréen est une effroyable guerre de gangs pour dominer et posséder le port de Busan. On découvre que dans ce pays, « même dans les bagarres entre les gangs » (P334), il y a des règles. On ne tue pas ici, on surine pour marquer son territoire et impressionner l'adversaire. « Les affaires sont avant tout de la négociations » (p363), et planter un couteau dans le flanc de son adversaire est d'usage.

Et lorsque la guerre est vraiment déclarée, on finit par tuer. Les pertes sont lourdes, ça se transforme en boucherie et on fait disparaître les corps dans une espèce de broyeuse qui transforme les cadavres en nourriture à poissons d'élevage. C'est assez drôle par moment bien que le contexte soit sanglant et violent et que les traîtres pullulent tout au long de ces 476 pages.

Jeux d'influences et de trahisons, corruptions des services de police et des politiques, les nombreux enjeux finissent par dépasser tous nos protagonistes et le sang...chaud coule à flot.

Dans ce roman parfaitement réalisé où « Tang » n'est pas un jus de fruit déshydraté (seuls les gens d'un certain âge pourront comprendre), on voyage, on s'évade, on découvre d'autres horizons et on se prend presque d'amitié pour certains acteurs de ce scénario. On n'a qu'une envie, savoir comment vont évoluer ou pas ces gens, et même si l'on est un peu perturbé par les noms à consonance asiatique, un astucieux glossaire à la fin du bouquin aide à se repérer.

J'ajouterais pour terminer que « Sang Chaud » est livré dans une très belle édition qualitative (papier et couverture), il fallait le souligner pour cette nouvelle maison d'édition spécialisée dans le polar coréen. Moi je dis, c'est un coup de maître, un coup de coeur !



Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

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Un pur régal... j'hésite vraiment à mettre une note 5 étoiles pour ce polar que j'ai un poil baissé en raison du fait qu'il faut d'abord s'approprier un polar étranger aux nombreux noms coréens. C'est un peu délicat au premier abord pour s'y retrouver entre les différents personnages. Mais, honnêtement, ce n'est pas un défaut en soir. Pour celles et ceux qui apprécient les polars étrangers et qui sont curieux et avides de thrillers exotiques autres les habituels polars nordiques, honnêtement , plongez-vous sans hésiter dans ce roman de Kim Un-Su. Ce dernier est a priori un auteur de réfèrence dans le polar sud-coréen. Son oeuvre a déjà été publiée en France avec notamment le titre Les Planificateurs.
Le travail de Kim Un-Su est une excellente découverte, découverte qui va e pari avec le travail de Matin Calme, nouvelle maison d'édition qui va se spécialiser dans la publication de romans sud-coréens, et spécialement de polars. Je leur souhaite en tout cas le même succès qu'Acte sud avec leur collection Babel Noir.
Sang Chaud, c'est aussi bien l'histoire de Huisi , homme de main d'un caïd vieillissant , radin mais bienveillant, qui a quelque sorte nous fait un peu une crise de la quarantaine façon voyou. Sans ambition, plutôt blasé, il se contente d'être le manager d'un important hôtel sur la plage de Guam, l'un des quartiers de Busan sur la péninsule sud de la Corée du Sud. L'autre protagoniste de l'histoire, c'est donc aussi Guam, le cadre principal de l'inrigue, un quartier plutôt prolétaire qui compte avant tout sur ses "parasols" durant l'été.
Sans souffrir d'une description lourdingue, Kim Un-Su comme tout bon auteur de thrillers parvient à rendre attachant le cadre de son intriguant, ce Guam dans lequel les pêcheurs amputés sont d'anciens voyous et où les ports accueillent aussi bien de lointains réfugiés de guerre que d'importantes marchandises. La vision d'un quartier effréné qui symbolise la fin d'une époque pour les glorieux gangsters apporte un caractère délicieusement romantique et misérable à ce roman. Forcément, ce lieu est aussi attachant pour ses personnages qui y vivent. Dans ce cas-là, on peut que féliciter la qualité des dialogues de l'auteur. Tel un film, l'écrivain privilégie la justesse de ses dialogues, la "performance " de rôles non-manichéens. Il y a beaucoup d'humour à travers certains échanges mais il y a aussi des moments de tension glaciale où le verbe peut aussi être le reflet d'une lame aiguisé avant l'explosion de violence. C'est juste délectable mais cela, on le doit aussi, rappelons-le à la qualité de la traduction fournie par Kiungran Choi et Lise Charrin. Mes respects pour votre justesse de traduction qui ont permis de rendre ce roman aussi immersif.
Sang Chaud a également le mérite de ne pas tomber dans un déluge de violence. Sans appréhension, je pensais retrouver dans ce roman cette violence très graphique dont peut faire preuve le cinéma sud-coréen en matière de thrillers ( The Chaser, Lady Vengeance, I saw the devil...) mais là nous sommes loin d'un roman noir ultra-carabiné et ce n'est pas plus mal. Kim Un-su privilégie une tension progressive tout en accordant une bonne part de mélancolie et de doute quand à son personnage principal, l'homme de main Huisu , sorte de figure solitaire qui à la veille de ses 40 ans devra faire des choix si il veut survivre dans ce monde. Un côté spleen chez cet antihéros qui est juste excellent , un aspect qui est également renforcé par les nombreuses figures de gangsters gravitant autour de lui tel que le vielliard Père Sohn ou encore le terrifiant Yongkang... J'en reviens d'ailleurs sur les différents noms propres qui ponctuent forcément ce roman pour préciser qu'un glossaire est présent en fin de roman en cas de besoin. Bonne initiative éditoriale.
Que dire de plus si ce n'est que Sang Chaud est un roman noir de grande qualité, un roman de gangsters aux dialogues savoureux, doté d'un humour certain mais aussi d'une certaine sensibilité quand à la construction de ses pathétiques personnages : des gangsters qui peuvent aussi être en quête de réponses dans ce monde de brutes.
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Voilà un roman qui me faisait de l'oeil depuis sa parution !

Première rencontre avec le style coréen et pari réussi. Kim Un Su a largement su me convaincre avec Sang Chaud, paru aux éditions Matin calme !

Huisu est le bras droit de Père Sohn, un des chef de clan de la mafia coréenne. A 40 ans, il fait le bilan de sa vie et celui-ci le désespère. Qu'a-t-il construit ? Qu'a-t-il fait de sa vie ? Sans femme, ni enfant, sans maison qui lui appartienne, il a juste accumulé des dettes et cela le désole. On le suit alors dans ses réflexions, au fur et à mesure des boulots que lui donnent Père Sohn, que les problèmes se posent, que les conflits entre clans éclatent.

Les amateurs de polars sanglants n'etancheront pas leur soif de sang mais le style de ce roman est très plaisant. Les pages de ce roman se dégustent comme on savoure un bon plat, les personnages sont aboutis, l'intrigue complexe et le final une apothéose ! J'ai été convaincue par les personnages, par l'intrigue, par l'ambiance. Rien n'est à jeter dans ce roman qui vous place au coeur de Busan, place maîtresse convoitée par bons nombres de malfrats.
Il me tarde de lire le premier roman de cet auteur !
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