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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sang chaud est ce roman noir qui m'a révélé l'envers d'un décor sud-coréen, pas forcément la carte postale idéale pour donner envie de visiter ce pays qui m'attire pourtant, mais pour autant c'est un paysage humain, violent et attachant que j'ai rencontré ici. C'est le monde du grand banditisme haut en couleur façon Corée du Sud. J'en rêvais !
Au-delà de la découverte de ce paysage sociologique, il y a bel et bien une intrigue qui se dessine autour d'un enjeu de pouvoir, mais sans doute pas celle d'un polar...
Ah, mes amis ! Les traditions se perdent aujourd'hui, la courtoisie se perd, le respect des anciens se perd... L'éloge du temps qui passe se perd, même en territoire mafieux... Ce n'est plus comme au bon vieux temps... Je vous le dis tout net, les jeunes voyous aux dents longues sont trop impatients de nos jours... À peine sont-ils nés qu'ils veulent déjà le beurre, l'argent du beurre et... pardon je m'arrête là pour ne pas offenser vos chastes oreilles. Tenez justement, même l'élégance du langage n'a plus cours chez les petites frappes d'aujourd'hui...
Prenez l'exemple de Père Sohn, qui règne en maître sur le royaume de Guam depuis quarante ans. Quel homme élégant ! Il n'a aucun sang sur les mains. Pourquoi ? Parce qu'il sait déléguer, tout simplement... Il est un sage, il est un médiateur, il fait confiance, il est plein d'empathie pour les personnes qui viennent s'abriter sous son aile. Pour les autres, il leur demande simplement de respecter les usages, la coutume. Leur vie tient à cela, ce n'est pourtant pas compliqué. Tout ceci fonctionne à la perfection depuis des décennies. Et puis, voilà ! C'est partout pareil, une nouvelle génération débarque dans le grand banditisme, qui vient tout bousculer les règles qui furent posées, édictées, respectées durant des siècles...
Mais Guam, c'est quoi ? c'est où ?
Ne cherchez point ce lieu sur une carte, même IGN, de la Corée du Sud. Guam est un endroit né de l'imaginaire du jeune auteur de ce polar, Un-su Kim. Guam est tout simplement un quartier fictif dans une ville tentaculaire bien réelle, Busan, avec son port et sa station balnéaire...
Dans l'envers de ce décor, la condition d'un pays et de ses habitants est présente ici aussi.
Au tout début de l'histoire, je me suis un peu perdu parfois dans ce dédale de personnages et de rues...
Je découvre que les voyous ont eux aussi des crises existentielles à l'approche de la quarantaine : leurs femmes, leurs enfants, la promotion, l'amour, la succession, leur devenir, la vie quoi !
Une vie sentimentale, amoureuse, voilà des voyous qui nous deviennent brusquement touchants. Oui, les voyous ont un coeur qui bat, une âme qui leur parle la nuit tout bas, une âme qui leur chuchote comme une conscience, l'idée de donner un sens à leur vie si fulgurante, si parfois éphémère... Leur dire tout simplement qu'ils sont là, bien présents, sans jugement... Après, ils feront ce qu'ils veulent, le chemin qu'ils veulent prendre.
Comment ne pas voir dans ce roman noir une tragédie antique ? Tous les ingrédients me semblent ici au rendez-vous.
Ici on joue du couteau à chaque instant, c'est la loi des hommes, du surin comme aurait dit mon père... J'adorais entendre ce mot de lui lorsque j'étais enfant, lorsque nous allions à la pêche... « Passe-moi le surin, l'anguille a avalé l'hameçon ». C'est mon père qui me l'a appris, l'argot venu des chantiers... Ici c'est l'argot des voyous, suriner ça veut dire couper du pain ou bien trancher le cou d'un homme, parfois l'éventrer si le geste est plus bas...
Busan, port de pêche, ici c'est aisé de recycler les cadavres, façon surimi... On n'arrête pas de vous le dire à longueur d'informations préventives, regardez bien au dos de l'emballage ce que vous mangez, la provenance de la matière première... C'est essentiel ! Derrière le E bidule, se cachent peut-être le bras, l'oreille, le poumon... d'un ennemi, d'un rebelle, son audace, son insolence, sa naïveté...
Les temps changent, le bon vieux temps n'existe plus, même chez les gangsters...
Le milieu de la pègre est organisé comme une entreprise, une organisation très pyramidale. Comme dans une entreprise, il y a des promotions, des plans de carrière, parfois des attentes longues, incomprises, des rêves déçus. Des personnes ambitieuses, plus ambitieuses que vous, qui cherchent à vous dépasser... Des rebellions aussi...
Ces voyous sont attachants et brusquement le récit est une déflagration, nous ramène à la réalité, parce que peut-être la vie est éphémère, ou du moins elle nous le semble ainsi.
Les voyous ont des femmes qui les aiment, les attendent là-bas dans des appartements sordides, ils ont des enfants illicites qui les admirent, veulent leur ressembler. Ils ont des rêves d'enfant qui surgissent parfois aussi au détour d'un paysage inattendu.
J'ai trouvé Huisu, le personnage principal de ce roman, attachant dans ses rêves et ses désillusions. Huisu, c'est l'homme de main pour la mafia de Busan, c'est le bras droit du sage père Sohn, il est atteint par la quarantaine. On l'a tous été, ou bien on le sera un jour... Ne croyez pas, chers amis, que sous prétexte qu'on soit dans la grande famille du banditisme, ce passage de seuil soit anodin. Aussi comme tout nouveau quadragénaire, cadre dynamique d'un belle entreprise, Huisu se pose pas mal de questions. Il faut le comprendre. Jusque-là, il n'a vécu que pour les coups tordus, la prison, les exécutions, tout ça pour se retrouver dans une chambre minable, seul, avec pour horizon des nuits passées à dilapider son argent au casino.
Et puis Huisu aime une ex-prostituée, Insuk, qui m'a touché fortement. Insuk ici m'est apparue comme un magnifique portrait de femme, esquissée avec sensibilité. J'aurais aimé que ce personnage soit davantage développé car il me semble qu'elle avait tant de choses à dire dans cette histoire.
Alors Huisu décide de prendre son destin en main et c'est là que le roman prend tout son sens et son vertige...
Oui, ici c'est vraiment une tragédie antique, non pas grecque, mais coréenne.
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Première incursion dans l'univers du polar coréen et première expérience validée ! Dans Sang chaud, Kim Un-Su – traduit par Kyungran Choi et Lise Charrin – nous plonge au coeur de Busan, station balnéaire et porte d'entrée du détroit de Corée, où sévit une guerre de succession mafieuse, remake de la querelle des anciens et des modernes.

La quarantaine venue, Huisu, bras droit du vénérable Père Sohn, sage parrain local adepte du bon compromis plutôt que du mauvais conflit, Huisu donc est en pleine gamberge. Est-il condamné à rester indéfiniment dans l'ombre de son mentor ? À ne pas disposer de son propre business ? À n'être qu'un gagne-moyen incapable de rembourser ses dettes à Obligation Hong ? À ne pas pouvoir fonder le foyer stable et rangé auquel il aspire depuis longtemps avec Insuk la prostituée-maquerelle ?

Si ces états d'âmes sont légitimes, ils interviennent au pire des moments alors que les équilibres mafieux sont remis en cause, que les appétits de territoires s'aiguisent et que les couteaux à sashimi sont de nouveau de sortie. Mu par une certaine fatalité qui le dépasse et par des retournements d'alliances qui s'accélèrent, Huisu va se jeter dans la guérilla à mort qui s'engage. Mais les temps ont changé : « Où s'est perdu le sang chaud de jadis ? »…

Alternant les dialogues rythmés et cash avec les descriptions d'un milieu, d'un territoire et d'une époque peu connus, Kim Un-Su nous embarque dans un polar noir et sanglant bien balancé, qu'on regrette juste de ne pas savourer un verre de soju à la main… À découvrir donc !
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En Corée, « Le Parrain », version asiatique.

Même si c'est annoncé comme un polar, on sera déçu si on y cherche une enquête policière. Ce n'est pas du tout ça, c'est vraiment l'histoire du second du Père Sohn, un chef de la mafia dans une ville portuaire coréenne.

À partir d'une enfance sans famille, Huisu s'est hissé jusqu'à être le bras droit du Père. Mais la quarantaine venue, il se rend compte qu'il n'est plus que ça. Il y a sacrifié ses amours, il vit à l'hôtel et ne possède rien, que sa réputation. Et il se pourrait bien que changements n'arrivent pas que dans sa vie, mais que toute la structure du pouvoir puisse être ébranlée.

Un roman d'intrigue et d'action, il y aura des ententes secrètes, des trahisons et des règlements de comptes, des femmes qui ne sont souvent que des « rapporteuses d'argent », des amitiés et des vengeances.

Avec tous ces noms auquel on n'est pas habitués, il sera parfois difficile de s'y retrouver, mais c'est la rançon à payer pour profiter du dépaysement d'un décor lointain.

Finalement, un roman est édité par la maison « Matin calme », pour une histoire qui est loin d'être calme…
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Quand on pense polar et que l'on doit l'associer à une zone géographique, on pense immédiatement aux polars scandinaves. Même si ça restera mes petits préférés, il ne faut pas oublier les polars coréens. Dans celui-ci on est plongé dans le milieu de la mafia, des « combats » de territoires entre différents clans de la pègre. Les éditions points nous mettent même un bandeau avec inscrit « le parrain à la sauce coréenne. » Après je n'ai pas grand-chose à vous dire soit vous aimez ce thème, cet environnement et vous allez adorer ce livre qui vous plonge dans ce milieu soit ces 517 pages vont vous sembler longues.
Pour moi c'est un bon livre, bien construit, qui nous fait voyager, apprendre des choses sur ce lieu, ce milieu mais ce n'est pas un thème auquel j'accroche.
« Sang chaud » va être adapté au grand écran

Roman sélectionné pour le prix du meilleur polar points
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Avec sang chaud, nous pénétrons dans un monde bien particulier, Guam est un quartier de Busan, grand port tentaculaire de Corée du Sud, situé au bord de la mer où les commerces sont contrôlés par deux gangs qui imposent leurs lois. Ces deux gangs s'affrontent pour détenir le maximum d'affaires, commerces, traffics en tout genre. Cela se règle par des bagarres violentes et très meurtrières. le focus se fait sur le personnage principal Huisu, homme de main, bras droit du chef d'un des deux gangs, gérant d'un hôtel.
Hiusu atteint la quarantaine et commence à se poser des questions existentielles. Il fait le bilan de sa vie et n'est pas très pas très satisfait du résultat, beaucoup d'argent passe entre ses mains mais c'est un joueur invétéré... . Il aime une femme depuis son adolescence mais c'est une prostituée qu'il n'ose épouser, il vit dans une chambre minable de son hôtel. Huisu voudrait améliorer sa condition pour pouvoir se marier et avoir une maison digne de ce nom. En voulant élever sa condition, Huisu va déclancher un cataclysme. Les deux gangs vont se déchaîner, les couteaux à Sashimi vont voler, les cadavres vont s'amonceller. Huisu en sortira indemne de justesse . Kim Un-Su nous embarque dans un roman noir, violent où les dialogues permettent de visualiser les scènes comme un scénario. Il est important de signaler que ce roman traduit du coréen est le premier publié par la toute jeune maison d'édition Matin Calme. Longue vie à elle.
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Huisu, homme du clan de Guam à Busan, s'interroge sur son avenir. A près de 40 ans, gérant d'un hôtel dans lequel il occupe une chambre minable, largement endetté, sa situation n'est guère reluisante. Il a toutefois des propositions pour travailler ailleurs. Mais peut-il se montrer déloyal envers Père Sohn, son boss depuis 20 ans ? Et puis, il y a aussi la belle Insuk, avec qui il aimerait enfin franchir un cap. Alors il va forcer le destin. Sans se douter du terrible engrenage que sa décision va déclencher ...

On découvre avec ce polar, le monde de la mafia coréenne, avec des organisations fonctionnant comme des entreprises, aux multiples activités, évidemment convoitées par les concurrents lorsqu'elles s'avèrent rentables. Un univers de malfrats organisé, codifié, hiérarchisé... et dangereux. La violence couve en effet dans la première partie du roman... pour finalement se déchaîner.

Cette histoire, qui constitue ma toute première incursion dans le polar coréen, sort véritablement des sentiers battus, et se révèle particulièrement prenante. Une vraie réussite !
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Attention ! La déferlante du polar coréen arrive sur la France.
Grâce aux Editions Matin Calme, les tables de nos libraires vont s'enrichir de ces thrillers et autres romans noirs hauts en couleur.
Sang Chaud est la première parution d'une série qui s'annonce très prometteuse.
Nous sommes à Busan, au milieu des gangs qui bien que habités par la violence, respectent une certaine forme de code d'honneur. Huisu est le bras droit du chef d'un des 2 clans qui contrôlent la zone. A quarante ans, il fait le bilan de sa vie et ce n'est pas bien brillant : pas d'argent, pas d'amour, pas de perspectives. Il décide alors d'aller de l'avant et de prendre son indépendance. Il va ainsi déclencher une guerre entre les deux clans avec surenchère de victimes et de violences.
Contrairement à ce que le pich pourrait faire penser, l'atmosphère de ce roman est assez calme et contemplative. Mises à part quelques scènes de bagarres très sanglantes, le rythme du récit fait la part belle à la psychologie des personnages et à la description des lieux.
J'ai pris le temps de m'imprégner de cette ambiance en lisant par petites touches les différents chapitres qui marquent la progression de l'intrigue. J'imagine bien une adaptation en série TV.
Ce roman sur la mafia coréenne est une réussite, une ouverture vers une littérature que je ne connaissais pas et dont, je le sens, je vais devenir friande.
J'attends avec impatience la prochaine parution des Editions Matin Calme.
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Mon deuxième roman des éditions Matin calme et après le jour du chien noir, je me suis mis à «Sang chaud » qui est lui-même mon quatrième roman du prix CEZAM 2021.
Une lecture dense car il s'en passe des choses chez les voyous de Guam, un quartier de Busan en Corée du sud ! Une ambiance vraiment bien retranscrite dans ce polar où l'on suit assez facilement les personnages principaux bien qu'il y ait quand même pas mal de protagonistes. L'histoire se suit très bien puisqu'elle est centrée autour de Huisu et de Père Sohn. On apprend beaucoup sur la culture Coréenne, même si bien sûr on est dans l'univers des voyous, pas toujours représentatif de la vie. Les noms des autres truands nous guident un peu : Obligation Hong (prêteur), Patron Og, etc… Et il est toujours « amusant » de voir que la hiérarchie est très présente en Coréen, même dans le civil. Celui qui met des petites tapes sur la tête d'une personne avec un statut « inférieur », va à son tour lui-même se prendre de petites tapes avilissantes par un autre, et ainsi de suite. Je ne sais pas si c'est vraiment ainsi dans ce pays, mais cela ne fait pas regretter de ne pas être Coréen car cela semble vraiment humainement dévalorisant (et peu constructif).
En résumé : une lecture agréable, peut-être un tout petit peu longue (j'aime les romans un peu plus courts pour ma part).
Je vais une pause lecture polar Coréen car même si j'ai apprécié ce roman, je ne deviendrai pas un inconditionnel de ce style.
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Envie d'une histoire de mafieux au pays du Matin Calme (très poétique surnom de la Corée qui donne son nom à la maison d'édition ), embarquez pour Busan et son petit port de Guam où le parrain local, Père Sohn et son bras droit grand frère Huisu se retrouvent piégés dans une sombre affaire de luttes de pouvoir entre clans. J'ai beaucoup aimé l'ancrage dans les bas-fonds du plus grand port de Corée et les cas de conscience de Huisu, le protagoniste incontesté de ce roman très sombre. Moins adhéré au combo cuites/exécutions sanglantes/gogo-bars qui ponctue le quotidien de ces voyous. Mais hyper envie de manger coréen depuis;)
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Huisu, homme de main de la mafia, qui a fait plusieurs séjours en prison, est accro au jeu de Baccara et passe beaucoup de temps dans le casino de Jiho. Son addiction lui coûte très cher et ses dettes s'élèvent à trois cents millions de wons (intérêts non compris) Il est également le gérant de l'hôtel Mallijang (l'action se déroule à Busan), hôtel dont le propriétaire est le père Sohn.
À quarante ans, Huisu est plus ou moins dépressif. Depuis son enfance, il est ami avec Insuk, jeune femme élevée tout comme lui à Mojawon, un centre d'accueil mère-enfant. Huisu sert de père de substitution à Amy, le fils que Insuk a eu à dix-sept ans, un jeune homme totalement ingérable … Bref, Huisu n'est finalement pas un si mauvais bougre, même si ses activités sont loin d'être irréprochables …
Des personnages hauts en couleur, un langage trivial non dépourvu d'humour, ce roman très visuel se lit comme un scénario. L'intrigue est plaisante, beaucoup moins violente que je ne le craignais et ça me convient parfaitement ! Merci aux Éditions Matin Calme de m'avoir fait découvrir Kim Un-Su, son auteur coréen, que je ne connaissais pas encore et que je vous conseille !
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