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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman choral mêle les voix du président d'une entreprise canadienne d'envergure, d'un savant obnubilé par la science, d'une jeune artiste, d'un sage vieillard et d'un gamin un peu simplet. A part le PDG, tous sont d'origine indienne.
Une catastrophe se produit dans la réserve où vit leur famille (ou eux-mêmes) à cause de cette entreprise polluante (cf. Bhopal et Union Carbide). Un des responsables réussit à se racheter, l'autre restera le même, égocentrique, futile et gaspilleur. La vie revient peu à peu sur les bords de l'océan tout proche.
Ce récit est à la limite du fantastique mais sans jamais y entrer. Les contes des Indiens d'Amérique du Nord y tiennent une grande place.
Ce livre plaira à celles et ceux qui apprécient la romans choral et les fins ouvertes.
Il nous donne une leçon d'écologie et de sagesse.
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« Pour nous, peuples autochtones du Canada, Thomas King est notre Mark Twain ; sagace, désopilant, incorrigible. Richard Wagamese, The Globe and Mail ». Cette mention en quatrième de couverture a attiré mon attention, car j'avais été marquée par la lecture De Jeu blanc de Richard Wagamese.

Thomas King nous entraîne dans un roman choral autour de cinq personnages : le jeune candide, le vieux sage, le scientifique torturé par son passé en mal d'avenir, la femme artiste qui veut recréer la vie et l'homme d'affaires qui perd le sens de l'existence dans le paraître.

Le profit peut-il tout justifier jusqu'à la destruction des milieux naturels ? Une catastrophe chimique est-elle moins grave dans une zone peu peuplée ? Les ressources de la planète sont-elles suffisantes pour récréer ce que l'homme a détruit ? Pourquoi la recherche du profit est-elle sans fin ? Et pour finir, l'argent rend-il heureux ?

La femme tombée du ciel, au son du tambour et des légendes autochtones, nous livre un roman écologique, dont toute la force est de ne pas aborder ces sujets frontalement, mais de poser ces questions en filigrane en suivant la déchéance et la reconstruction des personnages. Dorian, Gabriel, Sonny, Crisp et Mara se trouvent confrontés à leurs propres souvenirs, à leurs regrets, à ce qu'ils aimeraient changer, et à leur destin, pour aborder ces questions de société d'une manière d'autant plus efficace qu'elle est détournée.

Avant traduction, en 2014, ce roman était titré « The Back of the turtle » et a reçu le prix du Gouverneur Général en langue anglaise au Canada. Cette distinction se comprend aisément au regard de la fluidité du récit, de l'importance des thèmes évoqués et de la force des personnages.

Une belle découverte qui met en lumière la littérature des peuples autochtones du Canada et qui sort en livre de poche, alors qu'un nouveau roman de Thomas King, Seuil de tolérance, thriller politique, est attendu pour cette rentrée littéraire !
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La femme tombée du ciel est un roman original et engagé : un roman qui dénonce les dérives de notre société.

Au travers d'un écrit écologique, Thomas King met en exergue les catastrophes à venir, le danger de la pollution mais aussi celui d'oublier les traditions, de vénérer le capitalisme à outrance au point de renier d'où nous venons et ce que nous sommes. le manque de respect envers la culture, son prochain et la nature est une des raisons qui font de ce livre une nécessité.

L'histoire en soi se concentre sur un événement tragique qui a bouleversé la vie de nombreuses personnes : des victimes de cette soif d'argent. Face à ces êtres impuissants et démunis il y a les coupables : un scientifique dont le remord le ronge au point de vouloir se suicider et un P-DG superficiel et égocentrique. L'auteur ne cherche pas à instaurer des stéréotypes : il n'y a pas de volonté manichéenne, il s'agit d'un récit humain et terriblement émouvant.

Thomas King ose pointer du doigt les lobbys, les politiques, les financiers : toutes les infrastructures qui broient les êtres pour le profit sans aucune morale ni conscience. Son écriture sublime ses dires, c'est à la fois beau, vrai avec une pointe d'humour pour éviter de tomber dans le drama. Peut-être même pour donner une pointe d'espoir ?

En définitive, une très belle lecture que je recommande !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Une vague tristesse et un timide espoir me tiennent après la lecture de ce roman fluide et captivant. La renaissance après la destruction. L'humanité décevante le dispute à l'homme soucieux de la santé du monde et de ses habitants. Un dépaysement total entre une réserve d'indigènes canadiens en voie de régénération et une société tournant à vide parmi les gratte-ciels de Toronto. Un enfant, un criminel repenti, un patron solitaire, une femme hardie, un ermite bienveillant, ces personnages vivent leur vie sans se soucier du confort du lecteur. À lui de suivre le flux d' événements anodins convergeant vers la sérénité. Mon premier contact avec Thomas King m'a emporté à l'orée du ravissement, emporté que j'ai été par le décor et touché par ce qui est suggéré entre les lignes. L'art premier, finalement, n'est-il pas de faire simple ?
Elle le repoussa, le regard en feu à travers ses larmes.
"Tu crois vraiment que j'ai besoin qu'on me serre dans les bras ?"
Gabriel jeta un coup d'oeil à Crisp.
"Ne cherche pas tribord et bâbord chez moi, fit Crisp, car je ne connais aucune boussole pour de telles destinations." (p.479, Phlilippe Rey)


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Tout d'abord, pourquoi changer le titre d'un tel ouvrage ? J'ose espérer que c'est avec l'accord de l'auteur !
Le titre original traduit serait "le retour de la tortue", ce qui , à mon sens, est très fidèle au sens du livre !
L'histoire, bien déflorée par la quatrième de couverture, est bien représentative de ce que nous faisons subir à notre planète : ce que nous savons et ce que nous ne savons pas !!!
Les 2 volets du livre représentant les protagonistes opposés (ceux qui polluent et ceux qui subissent la pollution) s'enchainent très naturellement, rendant la lecture très agréable.
On se surprend à avoir de la sympathie pour le PDG de l'entreprise responsable de maints désastres : un personnage inconscient ou cynique (ou les deux) et qui n'est pas heureux.
Ceux qui ont perdu leurs proches dans la catastrophe écologique, au contraire, sauront se retrouver dans les relations humaines.
Un beau roman, poétique, un peu onirique parfois très agréable à lire.
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Une catastrophe écologique, sur les côtes de la Colombie Britannique. Toute forme de vie a disparu de l'océan sur cette région, et il y a eu des victimes parmi les indiens de la réserve. Les responsables : Dorian Asher, le PDG de la société qui a commercialisé ce défoliant mortel, et Gabriel Quinn, scientifique et inventeur du produit.
A priori, un drame, évidemment… Mais traité d'une façon humoristique. Gabriel, bourrelé de remords, pense à se suicider. Il est sauvé … par une jeune fille émergeant de l'eau, qui lui donne la vague idée de se ressaisir. Dorian, refusant toute culpabilité, tente d'occulter le scandale dans des hôtels de luxe, et en s'offrant des cadeaux hors de prix.
Et ce qui est un drame devient une drôle d'histoire, avec ses personnages attachants. Outre Gabriel et Dorian, il y a Sonny, un petit garçon à la recherche de son père, Mara, une jeune indienne qui a perdu ses proches dans la catastrophe, et qui malgré tout s'attache à Gabriel, Crisp, un drôle d'humaniste nourrissant les survivants et vivant près des sources chaudes, et le Chien. Tous participent à la trame de ce roman, et en font une histoire touchante, qui, malgré un fond de catastrophe, n'est pas dénuée d'humour. Un très bon « Thomas King ».
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