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Tambours amérindiens et chants traditionnels sur fond de catastrophe écologique.

Bhopal, Tchernobyl, ça vous dit quelque chose? Mais qui se souvient du déversement nucléaire dans la réserve Navajo de Church Rock en 1979? Quand il s'agit d'un petit groupe d'Indiens d'Amérique, une réserve isolée, un drame écologique est vite oublié…

Sur la côte du Pacifique, un homme tente de se suicider. C'est un savant chimiste qui a inventé un défoliant mortel qu'un ingénieur pressé a décidé d'utiliser, sans respecter les doses prévues : une rivière contaminée, des autochtones décédés, une plage où se reproduisaient les tortues devenue stérile. La petite ville d'à côté qui vivait du tourisme s'étiole et seuls quelques excentriques y habitent.

En parallèle, on suit le PDG de la multinationale. Il vit à Toronto et n'est aucunement troublé par les pertes humaines… tant que les catastrophes ne font pas baisser la valeur de ses actions. Il est davantage préoccupé par sa santé et peut-être aussi par le choix d'une nouvelle cravate!

Un livre qui traite de sujets importants : éthique de la recherche, écologie et développement industriel, rôle des médias, etc., mais surtout un vrai roman avec des personnages humains attachants.

Une prose agréable, dans un contexte dramatique, insère habilement les touches d'humour et les métaphores des légendes amérindiennes.

Un coup de coeur!
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Ce roman choral mêle les voix du président d'une entreprise canadienne d'envergure, d'un savant obnubilé par la science, d'une jeune artiste, d'un sage vieillard et d'un gamin un peu simplet. A part le PDG, tous sont d'origine indienne.
Une catastrophe se produit dans la réserve où vit leur famille (ou eux-mêmes) à cause de cette entreprise polluante (cf. Bhopal et Union Carbide). Un des responsables réussit à se racheter, l'autre restera le même, égocentrique, futile et gaspilleur. La vie revient peu à peu sur les bords de l'océan tout proche.
Ce récit est à la limite du fantastique mais sans jamais y entrer. Les contes des Indiens d'Amérique du Nord y tiennent une grande place.
Ce livre plaira à celles et ceux qui apprécient la romans choral et les fins ouvertes.
Il nous donne une leçon d'écologie et de sagesse.
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« Pour nous, peuples autochtones du Canada, Thomas King est notre Mark Twain ; sagace, désopilant, incorrigible. Richard Wagamese, The Globe and Mail ». Cette mention en quatrième de couverture a attiré mon attention, car j'avais été marquée par la lecture De Jeu blanc de Richard Wagamese.

Thomas King nous entraîne dans un roman choral autour de cinq personnages : le jeune candide, le vieux sage, le scientifique torturé par son passé en mal d'avenir, la femme artiste qui veut recréer la vie et l'homme d'affaires qui perd le sens de l'existence dans le paraître.

Le profit peut-il tout justifier jusqu'à la destruction des milieux naturels ? Une catastrophe chimique est-elle moins grave dans une zone peu peuplée ? Les ressources de la planète sont-elles suffisantes pour récréer ce que l'homme a détruit ? Pourquoi la recherche du profit est-elle sans fin ? Et pour finir, l'argent rend-il heureux ?

La femme tombée du ciel, au son du tambour et des légendes autochtones, nous livre un roman écologique, dont toute la force est de ne pas aborder ces sujets frontalement, mais de poser ces questions en filigrane en suivant la déchéance et la reconstruction des personnages. Dorian, Gabriel, Sonny, Crisp et Mara se trouvent confrontés à leurs propres souvenirs, à leurs regrets, à ce qu'ils aimeraient changer, et à leur destin, pour aborder ces questions de société d'une manière d'autant plus efficace qu'elle est détournée.

Avant traduction, en 2014, ce roman était titré « The Back of the turtle » et a reçu le prix du Gouverneur Général en langue anglaise au Canada. Cette distinction se comprend aisément au regard de la fluidité du récit, de l'importance des thèmes évoqués et de la force des personnages.

Une belle découverte qui met en lumière la littérature des peuples autochtones du Canada et qui sort en livre de poche, alors qu'un nouveau roman de Thomas King, Seuil de tolérance, thriller politique, est attendu pour cette rentrée littéraire !
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Gabriel fuit son passé de scientifique et d'acteur d'une grande catastrophe écologique pour un retour aux sources, à la réserve indienne où il pense se suicider.

Il rencontre un homme, une femme et un enfant qui vont l'amener à développer un nouveau regard sur l'existence et ses remous.

Et si la vie c'était avant tout des rencontres ?

Un roman qui nous emporte comme une vague poétique. Nous suivons la trajectoire du repenti et en parallèle celle de son patron sans scrupule.

Nous découvrons le monde désolé mais aussi incroyablement riche de l'après catastrophe.

L'auteur nous berce de récits mythologiques dans lesquels il sera avant tout question de renaissance, avec la peinture et en parallèle de beaux moments de solidarité.

Une lecture agréable avec une jolie plume qui mêle nostalgie d'une existence proche de la nature et description réaliste d'un univers corrompu par le désir du profit immédiat.

L'arrivée, d'abord sous forme de fantômes, des familles Chin et Huang apporte une touche d'étrange et de fantaisie au récit.

Un roman aussi d'actualité qui dessine les contours d'un choix possible de civilisation...Mais est-il encore temps?

A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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La femme tombée du ciel est un roman original et engagé : un roman qui dénonce les dérives de notre société.

Au travers d'un écrit écologique, Thomas King met en exergue les catastrophes à venir, le danger de la pollution mais aussi celui d'oublier les traditions, de vénérer le capitalisme à outrance au point de renier d'où nous venons et ce que nous sommes. le manque de respect envers la culture, son prochain et la nature est une des raisons qui font de ce livre une nécessité.

L'histoire en soi se concentre sur un événement tragique qui a bouleversé la vie de nombreuses personnes : des victimes de cette soif d'argent. Face à ces êtres impuissants et démunis il y a les coupables : un scientifique dont le remord le ronge au point de vouloir se suicider et un P-DG superficiel et égocentrique. L'auteur ne cherche pas à instaurer des stéréotypes : il n'y a pas de volonté manichéenne, il s'agit d'un récit humain et terriblement émouvant.

Thomas King ose pointer du doigt les lobbys, les politiques, les financiers : toutes les infrastructures qui broient les êtres pour le profit sans aucune morale ni conscience. Son écriture sublime ses dires, c'est à la fois beau, vrai avec une pointe d'humour pour éviter de tomber dans le drama. Peut-être même pour donner une pointe d'espoir ?

En définitive, une très belle lecture que je recommande !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Quelle magnifique surprise que ce roman. Je l'ai acheté un peu par hasard lors d'une vadrouille à L'Espace Culturel Leclerc lorsque j'attendais ma femme partie faire je ne sais plus trop quoi, et voilà que je tombe sur une petite pépite. Il faut aussi dire que depuis quelques mois je deviens un grand amateur de la littérature Nord-Américaine et du style Nature Writing.

Ce roman parle d'un sujet d'actualité, l'écologie en partant d'une énorme catastrophe environnementale suite au déversement d'un défoliant. Suite à celle-ci, des morts et la destruction de la faune et de la flore sur une côte en Colombie-Britannique. Traiter de ce sujet en étant américain est d'un certain côté un coup de force surtout quand l'on connait le respect qu'on certaines grandes entreprises de ce pays avec l'environnement.

Ce que j'ai trouvé très intelligent dans la façon que Thomas King de construire son roman, c'est les différents points de vues qu'il a décidé de donner à son histoire. Il y a tout d'abord Dorian Asher, le P-DG de Domidion, une multinationale dans l'élaboration de produits chimiques et dans l'extraction du pétrole responsable de l'épandage du défoliant. Ensuite, il y a Gabriel, le chercheur à l'origine de la création de ce produit. Nous avons également le point de vue de Mara, une autochtone ayant vécue dans la zone touchée par La ruine. Pour finir, nous avons deux drôles de personnages, Sonny, un jeune garçon solitaire qui a quelques problèmes psychologiques et Nicholas Crisp qui est mon personnage préféré, je ne sais pas trop comment le décrire tellement il est charismatique et étrange. On alterne donc la lecture avec le point de vue de chacun d'eux ce qui nous rends les personnages tous très attachants, même ceux qui de premier abord pourrait nous paraître vraiment antipathique.

J'ai vraiment apprécié ma lecture, la plume de l'auteur est vraiment agréable, presque poétique. Ce roman se lit un peu comme on lirait une légende ou un conte moderne. On sais où l'auteur veut nous emmener, mais on ne sais pas vraiment de quelle manière il compte le faire. J'ai beaucoup aimé le mystère qui plane tout le long sur Nicholas Crisp et sur le Chien, j'ai eu l'impression que ces deux là n'étaient pas à cet endroit par hasard et que c'était un peu le destin que la conclusion de ce roman et que c'est eux qui tiraient les ficelles en quelque sorte.

J'ai aimé le message que nous délivre Thomas King à travers son roman, le fait que la nature est et restera plus forte que l'homme et qu'elle reprend toujours ses droits et revis toujours de ses cendres. J'ai beaucoup aimé cette symbolique évoqué tout le long de l'histoire et mise en parallèle avec les tortues marines. le titre original est d'ailleurs « The back of the turtle ». L'évocation également du capitalisme à outrance et du lobby pétrolier ainsi que la manière que les grandes entreprises et que la presse peuvent faire tourner l'opinion publique dans un sens ou dans l'autre est très intéressant dans ce roman.

Bref, une histoire captivante, un très joli roman, une très belle légende moderne que je vous conseille à tous.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Grand livre qui soulève la question de la catastrophe écologique sur la côte de la Colombie-Britannique. Je ne suis pas fan de la lecture d'histoires horribles, mais je pense que les humains devraient être conscients de ce qui se passe sur notre planète. Je conseille sur ce livre.
Lien : https://thetermpapers.org/co..
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Une vague tristesse et un timide espoir me tiennent après la lecture de ce roman fluide et captivant. La renaissance après la destruction. L'humanité décevante le dispute à l'homme soucieux de la santé du monde et de ses habitants. Un dépaysement total entre une réserve d'indigènes canadiens en voie de régénération et une société tournant à vide parmi les gratte-ciels de Toronto. Un enfant, un criminel repenti, un patron solitaire, une femme hardie, un ermite bienveillant, ces personnages vivent leur vie sans se soucier du confort du lecteur. À lui de suivre le flux d' événements anodins convergeant vers la sérénité. Mon premier contact avec Thomas King m'a emporté à l'orée du ravissement, emporté que j'ai été par le décor et touché par ce qui est suggéré entre les lignes. L'art premier, finalement, n'est-il pas de faire simple ?
Elle le repoussa, le regard en feu à travers ses larmes.
"Tu crois vraiment que j'ai besoin qu'on me serre dans les bras ?"
Gabriel jeta un coup d'oeil à Crisp.
"Ne cherche pas tribord et bâbord chez moi, fit Crisp, car je ne connais aucune boussole pour de telles destinations." (p.479, Phlilippe Rey)


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Tout d'abord, pourquoi changer le titre d'un tel ouvrage ? J'ose espérer que c'est avec l'accord de l'auteur !
Le titre original traduit serait "le retour de la tortue", ce qui , à mon sens, est très fidèle au sens du livre !
L'histoire, bien déflorée par la quatrième de couverture, est bien représentative de ce que nous faisons subir à notre planète : ce que nous savons et ce que nous ne savons pas !!!
Les 2 volets du livre représentant les protagonistes opposés (ceux qui polluent et ceux qui subissent la pollution) s'enchainent très naturellement, rendant la lecture très agréable.
On se surprend à avoir de la sympathie pour le PDG de l'entreprise responsable de maints désastres : un personnage inconscient ou cynique (ou les deux) et qui n'est pas heureux.
Ceux qui ont perdu leurs proches dans la catastrophe écologique, au contraire, sauront se retrouver dans les relations humaines.
Un beau roman, poétique, un peu onirique parfois très agréable à lire.
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Une lecture en pointillé entre deux mondes... celui qui détruit dans l'inconscience de "après moi le déluge" et l'autre qui survit après avoir subit les conséquences de cette inconscience collective. J'ai trouvé l'histoire un peu poussive et certains personnages attachant mais trop irréels pour leur donner une crédibilité suffisante qui m'aurait permis de prendre plus au sérieux une thématique cruciale. Il reste qu'il y a, ici, de l'espoir, après le déluge... toujours
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