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EAN : 9781853981913
284 pages
Ashgrove Publishing (24/01/2019)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Mention female spies, and most people think of Mata Hari. But during the Roaring Twenties, Marguerite Harrison and Stan Harding were the cause celebre: two beautiful, accomplished women whose names were splashed across newspapers around the world. Almost a century later, it is easy to understand the fascination with these two remarkable women. Marguerite was a highly respectable and recently widowed American journalist and socialite from Baltimore; Stan was a runawa... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
+++++++ LA DAME EST UNE ESPIONNE +++++++

Le récit commence il y a tout juste un siècle, en octobre 1920, dans la tristement célèbre prison moscovite de la Loubianka, où la journaliste anglaise Constance "Stan" Harding a été incarcérée comme espionne. Avant c'était le quartier général de la police secrète des Bolcheviques GPU et KGB et aujourd'hui le centre du FDR, la police politique de monsieur Vladimir Poutine et toujours aussi sinistre, quoique moins meurtrier.

Dans son ouvrage "The Underworld of State" (l'État souterrain), de 1925, Stan Harding accuse la journaliste américaine Marguerite Harrison d'être responsable de son arrestation et emprisonnement.

Sur la couverture il y les photos des dames : Stan à gauche, Marguerite (avec chapeau) à droite.

Des mémoires de Marguerite Harrison "Marooned in Moscow" (Coincée à Moscou) de 1921, j'ai présenté le 20 décembre 2019 un billet relativement circonstancié auquel je me permets de vous renvoyer.

Ce qui est absolument sidérant c'est que Marguerite Harrison a aussi eu sa cellule à la Lubianka et cela à 2 reprises à la même époque. Incroyable, mais vrai ! Selon Stan Harding c'est d'ailleurs dans cette somptueuse prison qu'elle l'aurait "dénoncé" comme espionne pour les services secrets britanniques, en vue d'une libération anticipée.

La question que je me suis posée, et beaucoup de personnes avant moi et qui a été débattue à la Chambre des communes de Londres, a été bien entendu de savoir si les accusations proférées par Marguerite Harrison contre Stan Harding étaient fondées, et si oui dans quelle mesure ?

D'abord un mot sur l'auteure. Melanie King est une journaliste, entre autre pour "The Nation", et une écrivaine anglaise, qui a publié 12 livres. Elle s'est spécialisée dans des thèmes historiques de non-fiction. Ainsi elle a écrit "The Spying Game in the First World War" ou l'espionnage au cours de la première guerre mondiale et "Tea, Coffee and Chocolate" ou comment nous sommes tombés amoureux de caféine.

Si Marguerite a été effectivement espionne pour le compte du MID ("Military Intelligence Division" une sorte de précurseur de la CIA) sur sa propre initiative par ailleurs, rien dans les archives des services secrets britanniques (MI5, service du contre-espionnage) n'indique que Stan aurait fait partie d'une de leurs équipes. le chef du service concerné, sir Samuel Hoare à toujours été des plus formels sur ce point.

Les premières années après la Révolution d'Octobre le nombre d'Occidentaux à Saint-Pétersbourg et Moscou était extrêmement réduit et qu'entre eux ils se passaient des informations sur la situation de ce premier pays communiste me paraît assez évident.
Pour la police politique bolchevique, qui venait d'être créée par le comte polonais Felix Dzerjinski (1877-1926), ce genre de propos relevait automatiquement de l'espionnage.
Et à moins d'être un défenseur connu du système communiste comme le journaliste américain John Reed (1887-1920) ou l'anarchiste lituanienne Emma Goldman (1869-1940), vous étiez comme étranger pratiquement d'office soupçonné d'être un agent ennemi. Ces braves gens n'avaient nullement besoin d'accusations ou de dénonciation pour mettre quelqu'un derrière les barreaux ou l'expédier en Sibérie orientale.

Le sort des deux dames a été entremêlé à Berlin et Moscou et comme Marguerite n'avait que 6 ans de plus que Stan, qui est née à Toronto de père anglais et mère canadienne en 1884,
qu'elles avaient les mêmes intérêts et tempérament, il est logique qu'elles soient devenues pendant un bout de temps des amies.

Est-ce que Stan aurait dit ou laissé comprendre à sa copine Marguerite qu'elle était impliquée dans des activités clandestines ou est-ce que celle ci l'a tout simplement imaginé ? On ne le saura jamais !

Interrogée par la suite Marguerite a déclaré par écrit : "Je n'ai jamais arrêté de regretter ce terrible malentendu entre nous, car je l'aimais vraiment" ("for I was genuinely fond of her" - page 238).
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