On attendait ce moment depuis quelques tomes, une évolution dans la narration. L'alternance entre les tomes d'attaque zombie et les tomes de construction de la nouvelle communauté rendaient trop prévisible et monotone le déroulé de l'histoire. Voici donc venu le temps de la confrontation avec d'autres organisation humaines élaborées.
La dernière fois que le groupe, plus restreint à l'époque, avait dû rencontrer un autre groupe d'humain, c'était celui du Gouverneur et cela avait fini de façon sanglante et dramatique.
Kirkman a donc forcément choisi ici de prendre un autre biais, afin d'explorer les possibilités que lui offrent son contexte. Les zombies ne font qu'une courte apparition dans le tome, pour ne pas qu'on oublie leur existence. C'est le comment de la construction d'un nouveau monde dans un contexte particulier, après l'Apocalypse en quelque sorte, qui nous est narré ici. Retrouver des raisons de collaborer, Faire presque Nation, en petit groupes, à l'image des fiefs d'antan, avec des intérêts communs et des divergences.
La question de la "gouvernance", de la manière de diriger est également particulièrement interrogée dans ce tome. Rick se questionne tout au long des différents tomes sur le pourquoi il a été amené à être le chef, sur comment il prend ses décisions, sur ses emportements, ses renoncements, ses doutes. La confrontation avec un "alter ego" forcément différent par le passé et les épreuves qu'il a traversé est intéressant, et le final annonce de futurs tomes bien mouvementés et des confrontations qui, au -delà de l'aspect action, vont venir finalement interroger des conceptions philosophiques et morales très profondes.
Mention particulière au dessin d'Adlard que j'oublie parfois de commenter, avec les ambiances météorologiques que j'ai toujours apprécié (la scène face aux zombies sous la pluie), et un joli grand angle sur la nouvelle communauté découverte.