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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aux dernières élections présidentielles, comme des millions de français, puisqu'il a été élu, j'ai voté pour notre président actuel : Emilien Long !
Auparavant, j'avais lu aussi, très attentivement, "Paresse pour tous", le dernier livre d'Hadrien Klent.
Et voilà qu'en ce beau mois de mai d'espoir, de concorde sociale et politique, vient de paraître aux éditions "Le Tripode", "La vie est à nous", un prolongement plus qu'une suite puisqu'il peut-être lu tout à fait indépendamment du premier opus.
Si vous êtes un optimiste de gauche, ce livre est pour vous.
Néanmoins, si pourtant de gauche vous êtes tout de même un peu chafouin ; et, si étant de droite, contre toute attente, il vous arrive cependant d'encore parfois rêver ; ce livre est aussi pour vous.
En fait, ce livre est pour tout le monde !
Il prend sa source, à Marseille, dans une boîte à livres en forme de girafe, manière habile et originale de remettre en mémoire les événements qui dernièrement ont secoué le paysage politique.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement réjouissante mais contre toute attente ce livre est un roman !
Ce n'est pas divulgâcher que de révéler que son titre, "La vie est à nous" a été inspiré par celui du film, moitié document et moitié fiction, réalisé par Jean Renoir en 1936.
Le roman d'Hadrien Klent s'appuie , tout au moins dans sa première partie, sur une mise en parallèle entre les espoirs suscités par l'élection du Front Populaire et par ceux engendrés par le gouvernement d'Émilien Long.
"La France y arbore une autre mine et un autre air" !
Une organisation reste à inventer ...
Mais il n'y aura pas de trahison, pas de "pause" comme en 1937, ni de "tournant de la rigueur" comme en 1983, ni de lutte contre les "dépensophiles" comme en 2000, ni même de "pacte de responsabilité" comme en 2014.
Emilien Long sera-t-il le premier dirigeant à ne pas trahir les attentes de la gauche arrivée au pouvoir ?
Des quarante aux quinze heures, tout paraît possible ...
Ce roman, sans ne jamais tomber dans la naïveté, est disruptif, lumineux et prospectif.
Mais c'est un roman, et l'on en sort à regret comme d'une belle nuit passée à rêver d'une réalité heureuse et collective.
Le livre d'Hadrien Klent est un livre dense, mais qui pourtant se lit agréablement.
C'est un livre, plus érudit qu'il ne le paraît, un livre accessible et captivant.
La recherche du bonheur était inscrite dans la constitution de 1793.
Ne serait-il pas temps de prendre en compte dans nos calculs le "bonheur national brut" ?
Ce livre est plein de notions inattendues, de circonvolutions inopinées et d'anecdotes éclairées.
Il est est optimiste et souriant.
Il est utopique et palpable.
Il est bien écrit, tout simplement ; et indispensable comme tout petit moment de bonheur qui vient déchirer la grisaille ambiante.
Imaginer un monde meilleur, et surtout plausible, pourquoi pas ?
Ne sommes-nous pas à la croisée des chemins ? ...





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Si vous aviez loupé l'épisode précédent, je vous en rappelle les grandes lignes : après avoir publié un essai prônant la réduction du temps de travail à quinze heures hebdomadaires, l'économiste nobélisé Emilien Long est poussé à se présenter aux élections présidentielles de 2022… qu'il parvient contre toute attente à remporter. Paresse pour tous relatait les deux ans de campagne présidentielle qui avaient précédé cette victoire.

Trois ans se sont maintenant écoulés. Entouré de son équipe gouvernementale, Emilien a mis son programme en oeuvre - non sans se heurter à un certain nombre de résistances. L'enjeu désormais est double. le premier est de faire adopter par l'ONU une résolution engageant les autres Etats à abaisser à leur tour le temps de travail sans réduction de salaires, pour tout à la fois lutter contre la pauvreté en réduisant les inégalités, et agir en faveur de l'environnement en rejetant le dogme de la croissance. le second est de faire approuver par référendum une révision de la Constitution française afin de mettre en place un système de co-présidence de la République à six membres dans le but de dépersonnaliser le pouvoir et de mettre définitivement fin au mythe de l'homme providentiel. L'un et l'autre de ces projets vont être soumis au vote à vingt-quatre heures d'intervalle. le roman relate la semaine qui précède ces échéances.

Si j'avais beaucoup apprécié Paresse pour tous, j'ai trouvé ce deuxième volume plus réussi encore. L'auteur entre en effet dans le détail des conditions concrètes rendant possible et réaliste une mesure qui, aux yeux de certains, peut sembler utopique, voire totalement insensée - les chantres du libéralisme économique, on s'en doute, mais, plus largement aussi, toute une partie de la population encore imprégnée de l'idée que le travail et la consommation constituent le coeur de l'existence. Il s'agit donc de déconstruire ce qui n'est guère plus qu'une idéologie afin de permettre à chacun, individuellement, de devenir maître de son existence et de son temps, ce qui doit avoir pour conséquence ultime la préservation même de nos conditions de vie. Car la réduction du temps de travail a pour corolaire une forme de sobriété : produire moins pour consommer moins, mais mieux. Se libérer du travail, c'est aussi se libérer de la consommation à outrance, de cette frénésie de possession prétendument constitutive de notre bonheur pour développer collectivement les conditions d'un épanouissement et d'un accomplissement individuels.

Hadrien Klent conserve ici le ton facétieux qui donnait toute sa saveur à son précédent roman. Mais ne vous y trompez pas, le fond reste on ne peut plus sérieux. le programme déroulé tout au long du récit s'appuie sur une argumentation solide résultant d'une réflexion et d'une analyse économique tout à fait convaincantes, pour peu que l'on veuille bien retirer ses oeillères.

Je ne serais toutefois pas honnête si je vous affirmais que le roman était exempt de toute caricature : certains protagonistes secondaires, tels les deux personnages incarnant l'opposition, n'y échappent pas - mais sont-ils si loin de notre personnel politique ? Là n'est cependant pas l'essentiel. le roman joue sur une forme de satire qui ne prétend pas au réalisme mais invite le lecteur à déplacer son regard et modifier sa perspective pour remettre en question la perception qu'il a du monde qu'il habite. La réflexion qu'il nous incite à mener ne manque certes pas de pertinence ni de bon sens. Pour ma part, je la trouve suffisamment convaincante pour ne pas la balayer d'un revers de main. Sauf à vouloir poursuivre sur la voie qui est en train de nous conduire droit dans le mur.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Ce n'est pas compliqué : je veux me glisser et vivre dans les pages de cette suite à "Paresse pour tous".

L'auteur continue de présenter l'utopie parfaite de gauche et c'est tellement, tellement inspirant.

Une lecture ultra enthousiasmante et une conclusion brillante au diptyque.
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« La vie est à nous », qu'elle belle formule. A l'image de toutes celles que contient ce roman. Des mots qui s'enchaînent, qui coule dans notre esprit.
Mais ce n'est pas que cela. Comme « Paresse pour tous », Hadrien Klent nous livre ici un récit extrêmement travaillé et précis. Tellement qu'on a envie que ce soit la réalité ! On a envie d'y croire à la remise en question de notre société, du capitalisme, de notre démocratie.
Cette fois ci, Emilien Long est président et nous raconte tout ce qui va avec, tout en étant lui, sans perdre sa personnalité qui influe alors sur tout le système.
Difficile de faire une critique sans trop en dévoiler, je vous conseille vraiment de vous y plonger et de vous laisser porter par cette belle utopie. Et si on y travaille, nous pourrions peut être faire ressembler notre réalité à cette fiction.
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