Mais la démocratie ne s'identifie pas à une forme de société qui devrait se contenter de réguler les flux économiques quand ceux-ci créent des inégalités trop visibles et trop criantes. Elle est bien plutôt l'action continuelle des citoyens qui tentent d'arracher le pouvoir à sa tendance à l'oligarchie et à la monopolisation de l'espace des décisions. Souligner la singularité de la démocratie, c'est aussi mettre en évidence qu'elle est marquée par l'inachèvement. Cet inachèvement signifie que son extension est un processus ininterrompu. La démocratie est moins un régime qui durerait par ses propres forces, en vertu de ses principes constitutionnels, qu'une dynamique: dynamique d'une extension des droits, d'une généralisation des principaux droits fondamentaux, et dynamique d'une résistance à la concentration du pouvoir qui favoriserait la création d'une oligarchie régnant au nom d'un peuple.
Placer la démocratie dans la crise, c'est l'inscrire dans une temporalité dramatique: celle du décalage entre des principes purs et une réalité dénaturée, dégénérée. Alors la démocratie contemporaine ne correspondrait plus aux principes qui lui ont donné naissance. Cette perspective laisse supposer que, sans les vicissitudes de l'histoire, la démocratie aurait développé et actualisé pleinement son essence. Mais la démocratie a-t-elle la réalité d'une essence qui posséderait cette seule et unique alternative: soit se développer conformément à son essence, à sa bonne nature, soit dégénérer en altérant la pureté de ses principes? En corollaire, la démocratie doit-elle se vivre dans la seule tonalité de la déception, comme si elle incarnait nécessairement un idéal trahi ou défiguré dans l'histoire?
Le peuple constitutionnel est déclaré souverain. Cette souveraineté n'est pas relative à la création d'une volonté politique autonome mais à la possibilité de consentir au pouvoir de ceux qui sont censés représenter le peuple. Le problème, c'est la naissance possible d'une coupure entre les représentants et les représentés, qui a pour conséquence une autonomisation de la volonté politique. Ce premier degré nous sensibilise au fait qu'au sein de la légitimité démocratique peut se produire une dynamique qui fait jouer la représentation contre la démocratie. Le second degré, en refusant de réduire le peuple à être une simple puissance de légitimation du pouvoir, veut créer une logique politique qui fait jouer la démocratie contre une certaine dynamique de la représentation.
L'auteur nous propose une phénoménologie de la promenade qui révèle qu'elle n'est pas une déambulation du corps, mais une condition du dynamisme de la pensée. Ce dynamisme prend la forme d'une critique sociale. A l'instar du promeneur genevois, le promeneur se désengage des liens qui retiennent le travailleur, le résident, le membre d'une communauté. Il nous incite à nous défaire de la prévalence accordée aux discours identitaires qui se transforment bien vite en politiques sécuritaires. C'est un mouvement de déprise de la société consumériste. Le flâneur produit des contre-valeurs libérales: il devient socialement et économiquement improductif. Tout l'art du flâneur consiste à sortir des repères sociaux pour devenir son propre repère, son propre centre.
(...) nous affirmerons que la démocratie est moins un idéal qu'un concept, que nous qualifierons de réductionniste. La démocratie, tout en sachant que le pouvoir n'appartiendra jamais au peuple, tente de réduire cet écart entre le pouvoir et le peuple. Cette perspective inscrit la démocratie dans une tension entre deux impossibilités politiques: la représentation intégrale et la participation totale du peuple. En effet, d'un côté le peuple dans toutes ses composantes sociologiques et politiques est à jamais irreprésentable, de l'autre, le peuple ne parviendra jamais à participer intégralement au pouvoir. La démocratie est donc aux prises avec une double résistance: celle de la représentation totale, celle de la participation intégrale.
Pour vous prouver qu'il n'y a rien de plus simple que d'occuper des enfants avec les livres de la collection Simplissime, les éditions Hachette Enfants ont organisé une après-midi « Simplissime » autour d'activités tirés des livres de yoga et d'expériences scientifiques. Isabelle Koch, professeur de Yoga pour enfants à la Fédération Française de Hatha Yoga et auteur du livre « Simplissime ? le livre de Yoga le plus facile du monde », ainsi que avec Nathalie Barde, professeur de physique-chimie et auteur du livre « Simplissime ? le livre d?expériences scientifiques le plus facile du monde », ont animés ces ateliers au salon de thé Une mère une fille à paris. Découvrez ci-dessous notre reportage vidéo réalisé autour de cette après-midi festive et gourmande.
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