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Citations sur Aimy et Rose ou La forêt des trois chemins (1)

Dans ces temps lointains où l’électricité n’existait pas, où on s’éclairait la nuit à la bougie et où il n’y avait pas de Doliprane pour faire tomber la fièvre ni de vaccins contre les graves maladies, le monde était rempli de croyances étranges et de curieuses superstitions. Les gens croyaient au diable et aux démons ; ils craignaient les mauvais sorts et les malédictions. Il valait mieux ne pas avoir de pouvoir particulier comme guérir les blessures ou les maladies mortelles. Sinon, on pouvait être accusé de sorcellerie et on risquait de terminer brûlé vif sur un bûcher,
ce qui n’est pas très conseillé parce que c’est une mort affreuse.
C’est justement ce qui faillit arriver à l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère d’Aimy qui s’appelait Lysargonde. Petite, elle manqua d’être emportée par la fièvre typhoïde.Pour tenter de la sauver, sa grand-mère l’emmena au cœur profond d’une forêt, car elle croyait aux esprits bienveillants des bois et aux grands pouvoirs des plantes.
Là, sous le regard de vieux arbres, elle creusa un lit dans la terre qu’elle remplit d’humus et de feuilles, et y coucha sa petite-fille.
Puis, elle lui fit des cataplasmes d’orties, des décoctions brûlantes de thym et de la soupe de pissenlits, et, grâce à ce régime très sévère et très amer, la petite fille fut sauvée !

Lysargonde grandit, mais sa maladie l’avait changée. Ou plutôt sa guérison. Ayant été sauvée grâce aux herbes et aux pouvoirs de la terre, elle voulait désormais tout connaître des plantes qui soignaient et des pouvoirs de la forêt. Sa grand-mère lui transmit donc son savoir, et Lysargonde augmenta ses connaissances en lisant tout ce qu’elle pouvait et en faisant elle-même des recherches.

Or, comme elle avait grandi et qu’en matière de plantes, elle en savait autant qu’une encyclopédie, il advint un jour que la fille d’un roi tomba malade. Les plus grands médecins du monde tentèrent de la guérir, mais aucun d’entre eux n’arriva à éloigner le grand mal qui la rongeait.
Depuis le bois où elle travaillait, Lysargonde en entendit parler. Était-ce le vent qui lui avait porté la nouvelle ou les arbres qui la lui avaient chuchotée ? Nul ne le sait, mais dès qu’elle sut qu’une petite princesse se mourait, elle se sentit appelée. Elle partit sans tarder, traversant bois et marais, jusqu’au palais dans lequel Eona, la jeune malade, était couchée.
Les yeux d’Eona étaient fermés. Bien qu’il ne fit ni chaud ni froid, la sueur perlait sur son front et ses mains étaient glacées. À son chevet, ses parents se morfondaient.
«?Je peux tenter de la sauver, dit Lysargonde qu’on avait conduit jusqu’à eux, mais il faut me la confier. »
Le roi hésita un instant, mais pas la reine.
«?Que vous faut-il ? demanda-t-elle.
—?Une charrette tirée par un âne, répondit la jeune femme.
—?On peut vous affréter un carrosse, suggéra la reine, peint en or et en argent, et conduit par des chevaux blancs.
—?Non merci, répéta la jeune femme, une simple charrette suffira, et ce serait bien qu’elle soit tapissée d’orties. »
Et c’est ainsi que le roi et la reine virent s’éloigner leur princesse, couchée sur un lit d’orties, dans une charrette tirée par un âne.
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