1. L'inspiration japonaise
Dans ma chronique du tome 1, je te parlais de l'inspiration cinématographique de l'auteur. Je trouvais qu'il répondait à pas mal de codes du grand écran et utilisait des effets qu'on ne voyait pas forcément dans un roman (comme le fait de couper une scène en pleine action pour voir le point de vue d'un autre personnage ailleurs, puis alterner les deux visions). Ici, on retrouve moins cette influence.
Non, ce qu'on retrouve par contre, c'est en effet la culture japonaise, que ce soit à travers les codes des jeux vidéos (je fais confiance à l'auteur sur ce point, parce que personnellement j'ai 0 culture là-dessus), mais aussi des animés ou des mangas (là, je connais un peu + !). L'auteur m'avait bien parlé de son amour pour la culture nippone, mais je ne trouvais pas forcément que cela transparaissait dans
Mute. Avec
Blind, je n'ai plus aucun doute ! Que ce soit dans la réaction volontairement exagérée des personnages, leur personnalités parfois caricaturales ou la violence saisissante, on retrouve bien le genre.
Quand je te parle de réaction exagérée ou de personnalité caricaturale, ce n'est pas une critique car c'est clairement le but recherché ! Lorsque tu regardes un animé, tu ne cries pas au scandale parce qu'un mec fait un saut de 8m de haut et reste suspendu dans les airs durant 1 minute : En te lançant dans un animé, tu savais que ça faisait partie du deal. Bah là c'est pareil ! Tous ces éléments n'enlèvent aucune crédibilité au roman puisque c'était déjà écrit dans le contrat.
En +, ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est que ce trait n'est pas non plus usé jusqu'au bout. L'auteur a réussi à mélanger à la fois les codes européens et ceux asiatiques afin de nous offrir un roman qui change, sans pour autant trop nous déstabiliser.
2. Une enquête fantastique !
Alors, en intro, je te définissais ce bouquin comme étant du fantastique, polar, horreur… Ouais, ça fait beaucoup de genres ! Mais que veux-tu ? l'auteur a vraiment mélangé plein de style et ce qui est super c'est que chacun se retrouve bien. Dans
Mute, il y avait une petite pointe thriller, mais ça restait léger je trouve. L'horreur était bien + mis en avant finalement.
Eh bien, avec
Blind, c'est plutôt le polar qui est à l'honneur. Il y a plusieurs enquêtes et comme tout bon roman de détection, tu peux glaner les indices à droite à gauche. Tu peux toi-même essayer de trouver le meurtrier. En fait, tout le roman est bourré d'indices, que ce soit en rapport avec chacune des enquêtes, avec l'intrigue principale, mais même avec le tome 1.
Oui, je te disais que les tomes pouvaient être lus séparément, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas de lien entre eux ! Très honnêtement, j'ai passé toute ma lecture à me retourner le cerveau pour chercher la moindre piste. Et même si je pense que je me suis inventé une montagne de faux-indices, je crois bien que j'ai réussi à saisir une grande majorité des clins d'oeil.
2. Un deuxième tome + mature
Le tome 1 était bien + imprégné horreur et très viscérale. On sentait toute la rage de vivre de l'auteur et cette incompréhension dévorante qu'il avait à l'époque face à la vie. Dans ce tome 2, on dirait que ses démons se sont un peu apaisés, ou alors, peut-être est-il moins en colère.
Il faut dire que chaque tome présente un triangle amoureux identique : Une jeune fille intelligente, un jeune garçon courageux et altruiste, puis une troisième personne écorchée vif. le tome 1 mettait vraiment en avant cette âme torturée alors que
Blind est + centré sur le jeune héro altruiste. Je pense que cela explique en grande partie le changement de ton entre les deux opus.
Je disais que ce roman était + mature que son prédécesseur et ce, également niveau écriture. Je trouve que la plume de l'auteur a évolué entre les deux et a gagné en assurance. En tout cas,
Joseph Kochmann est comme le bon vin : Il se bonifie avec le temps.
4. L'après-lecture
Je crois que je n'ai jamais été aussi investie dans une enquête ! Habituellement, je suis plutôt le genre de lectrice à me laisser porter par le récit et à ignorer volontairement les indices pour être surprise à la fin. Mais là, je ne pouvais pas ! Je pouvais pas parce que l'auteur a vraiment réfléchi à tout et il te fait des clins d'oeil partout donc lire en ignorant tout ça… bah, ça perd de son intérêt !
A la fin du roman, j'avais le cerveau en feu d'avoir autant travaillé et c'était satisfaisant. Pourquoi ? Eh bien parce que si j'ai en effet réussi à glaner deux ou trois trucs, je dois bien avouer que j'étais loin du compte, donc la fin m'a vraiment surprise. Pourtant, lorsque
Joseph Kochmann nous apporte les réponses, on trouve ça ultra cohérent.
Bon, par contre, les révélations finales… Il y en a énormément ! Tu les enchaines les unes après les autres. Je n'en voyais plus le bout. Alors, je ne dis pas qu'il y en a trop, mais par contre, faut être concentré pour lire la fin sinon tu risques de passer à côté d'un truc. Si tu te dis « Allez, je torche les 30 dernières pages dans le métro avant d'aller au taff ! », tu as tout faux. C'est vraiment une fin qu'il faut prendre le temps d'analyser. J'ai pas honte de le dire, je suis même revenue en arrière parfois !
5. PÉPITE OU PAS PÉPITE ?
J'avais déjà beaucoup aimé le tome 1, mais là on gagne en qualité encore. Je ne peux que te recommander ce roman, surtout si le côté « code des animés » t'intrigue. Alors, par contre, qu'on soit d'accord, ça ne parle pas du Japon, ça reprend seulement les code du genre.
Si tu n'as pas lu le tome 1, tu peux quand même lire celui là. Bien entendu, je te recommande de commencer par le commencement, mais après, si tu es un petit rebelle ou que l'horreur de
Mute te fait trop peur, tu peux passer directement à
Blind.
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