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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tadzio Koelb est un journaliste américain.qui publie notamment dans The New York Times . Dans Made in Trenton , son premier roman il nous immerge dans un récit dans lequel il est beaucoup question d'identité, d'incarnation, et de ce que veut dire être un homme ou une femme.

Le personnage principal Abe Kunstler, d'abord présenté comme un homme, est en fait une femme travaillant dur et mentant constamment pour cacher sa véritable identité, dans l'après-Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis. Pris par son délire d'être un homme à part entière, Abe va voir sa santé mentale en souffrir.

Portrait cruel plus que doux amer d'une Amérique qui tente de retrouver la lumière après l'obscurité, Made in Trenton nous immerge dans la violence d'un monde d'hommes, dans une société et à une époque où la femme n'est rien d'autre qu'un objet et à celle des hommes revenus de la guerre avec des dégâts physiques ou mentaux.

Un premier roman, fort, pour une lecture puissante et dérangeante. Une belle découverte, de celles qui vous font longuement réfléchir.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'Amérique se relève de la Seconde Guerre mondiale. L'industrie tourne à plein. Trenton makes... dit le slogan. le rêve américain... eh bien il est loin, même si on voudrait y croire. Abe Kunstler débarque dans l'usine. Il veut arriver et, bien qu'un peu mystérieux, il sort avec ses collègues dans des bars où il est possible de réserver sa danse avec des jeunes filles, qui veulent y arriver, elles aussi.

Il sort avec Inez. Mais Abe cache aussi un sombre secret. Il a été "mutilé" à la guerre... mais la mutilation est bien différente de ce que l'on pourrait croire. Je ne vais pas plus loin pour éviter un spoil, même si le pot-aux-roses est découvert assez rapidement dans le roman.

Ce roman est composé de 2 parties. La première en 1946 au lendemain de la guerre, la seconde en 1971 alors que la guerre du Vietnam recrute parmi la jeunesse du pays.

La première partie m'a fait penser à Faulkner. La seconde à McBain. Clairement, la première partie m'a cueilli et transporté. le style est fiévreux, tendu, tout peut arriver, on le sent. Les personnages sont constamment sur le fil du rasoir. La seconde partie permet de retrouver Abe, déchu, cassé, brisé, loin du rêve américain, dans une partie sombre et intense. Cette partie m'a moins plu, mais elle se présente comme un contrepoint tout à fait logique à la première partie. le seul bémol viendrait d'un manque de crédibilité... vu le secret d'Abe, il est difficile de croire que ce secret a tenu pendant 25 ans... mais une fois qu'on adhère au récit de Koelb, on fonce dans le roman et on cesse de se poser des questions. le portrait d'Abe est fascinant.
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*Avis de Grybouille sur Léa Touch Book*
Bonjour à Tous, le p'tit Duc espère vous retrouver en pleine forme, bronzés, détendus, prêts à de nouvelles aventures livresques.. .
Cela tombe bien, ce livre est une nouvelle aventure, puisque c'est un premier roman qui nous est proposé par Tadzio KOELB.

L'histoire,

En deux temps,

De 1946 à 1952, nous suivons le personnage d'Abe Kunstler, un petit homme qui avait un plan en tête… « Mon nom est Abe Kunstler. J'ai été soldat et prisonnier de guerre. », et « Si ça en a l'air, c'est qu'ça l'est. »

Sa voix et son rire lui font quitter ses emplois, sans un mot, sans un regard en arrière, sans même demander sa paye… Et puis, enfin il décroche un poste convoité dans une usine de filage de fil d'acier.
Abe va être accepté par ses nouveaux collègues : Jacks, Augie, Bobby, Ahern, Blackie… Mais un an après, c'est toujours le « nouveau » avec ses petits secrets. Alors, le petit nouveau est emmené au dancing. Après une semaine de travail et avec 40 dollars en poche, c'est la détente auprès des taxi-girls.
Une rencontre, celle avec Inès Clay, un peu à l'écart, elle boit un peu et elle n'aime pas être tripotée. Et là, le plan d'Abe prend corps…

Seconde partie,
En 1971, la résultante de ce qui a été mis en place par Abe, sur fond de guerre du Vietnam…

Le style,

Premier roman ? Oui, mais Tadzio KOELB a un vécu qui lui permet de nous proposer des écrits bien solides pour une première apparition. C'est prometteur.

Des personnages,

Inès, « Les câlins, c'est ce que je préfère… », tant mieux pour Abe
Abe, « Malgré toutes mes erreurs… »
Les collègues « On débauche à peine qu'il se pointe avec sa cravate de tapette toute nouée, son chapeau déjà sur le crâne et une clope au bec. »
Le mari, « Tout cela était facile à supporter, du moment qu'ils pouvaient rester seul… »
La tortue, un revenant, « Quoique tu fasses, peu importe ce que te disent les gros bonnets, peu importe leurs menaces, n'y va pas. »

Les autres ?
Il faut bien protéger les rebondissements… Mais je peux citer encore,
Elle, à l'homme qu'il est devenu, après l'acte irréparable commis par elle ! Puis l'inconcevable…
L'alcool, qui tient une place dans la survenue des événements.

Pour moi, lecteur, ce roman nous plonge dans l'histoire d'une mue, d'un passage, une recherche, la relation avec les autres et la difficulté d'être Soi…

J'attire votre attention sur les pages 229 et 230, le quart d'heure philo avec Monsieur le Vigile, « …des gens qui… », parmi les très bons moments de ce roman.

Voilà, si vous avez encore une place pour un bon roman dans votre PAL ? Ce livre est une pierre qui y trouvera facilement sa place.

Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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A Trenton, en 1946, Abe Kunstler est nouveau à l'usine. S'il se distingue des autres travailleurs par son humour cinglant, sa discrétion et son expérience de la guerre, il cherche avant tout à se fondre dans la masse et à vivre comme les autres son rêve américain. Sauf qu'Abe est en réalité une femme qui doit lutter pour imposer ses choix dans un monde fait par et pour des hommes. Premier roman.
Un roman surprenant, et ce n'est pas facile de nos jours de surprendre. La vie d'un homme de 1946 à 1971 qui usera de nombres subterfuges pour aller au bout de ce qu'il s'est fixé.
Une Amérique dont le rêve n'est pas toujours à la hauteur de sa vitrine puis cette guerre du Vietnam qui balaiera tout sur son passage.

Je ne m 'attendais pas du tout à être embarquée dans cette histoire peu commune, et pourtant...
Lien : https://collectifpolar.com/
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Tadzio Koelb signe ici son premier roman. Un roman extrêmement poignant mettant en évidence le tumulte de ces américains entre deux guerres.


Trenton est la capitale du New Jersey, ville côtière de l'est. Après la seconde guerre mondiale, l'industrie florissante en fait une ville attractive.Un Eldorado où la population en quête d'une meilleure vie est prête à tout.


Au travers de l'histoire et du terrible secret d'Abe Kunstler, Koelb décrit une ville sans dessus-dessous. Des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants qui battent le pavé dans l'espoir de s'enrichir. L'après guerre (1946) apporte son lot de blessés qui tentent de se réintégrer dans la société. Koelb attire son lecteur dans la vraie vie, celle de la rue. Ni dorure ni luxure. Un monde sans pitié où l'alcool, les bagarres, la débrouille, les escroqueries et le sexe règnent en maître. Un monde défait où les rêves sont tels des anges déchus. Des familles pauvres vivotant de tout et de rien. La bravoure des ces travailleurs acharnés forcent le respect. Ses usines apparaissent comme des mangeuses d'hommes.


Abe Kunstler est au centre de toute cette histoire. Son secret ne laisse place à aucun doute mais il est intéressant de voir évoluer cette situation malsaine. Dans une première partie, le lecteur suit la progression du plan machiavélique. Koelb n'hésite pas à intercaler des passages par une mise en lumière sur la position de son personnage principal. Il fait d'ailleurs appel à notre moralité et induit à son lecteur à prendre position. Tout au long des chapitres, la pression monte sans pour autant inquiéter sur les conséquences possibles. Comme si se secret ne pouvait nullement avoir aucune répercussion sur ce fil de vie semblant tout tracé.


Dans la seconde partie et finale, Koelb change de tout au tout son point de vue. Un nouveau personnage rentre en jeu en relation directe avec Abe Kunstler. Nous sommes en pleine période de la guerre au Vietnam. Une jeunesse inquiète d'être envoyée sur le front. L'essor du mouvement hippie apporte une nouvelle manière de vivre. Son anticonformiste face à ce gouvernement pro guerre fait de nombreux émules. Cette partie du roman est beaucoup plus rythmée. Tous les éléments s'emboitent parfaitement pour un final certes connu, mais assez tonitruant. le contraste est saisissant et impressionnant.


MADE IN TRENTON est manifestement un très bon livre, s'adressant à un lectorat bien précis et connaisseur. Koelb est un auteur en devenir qui je suis sûre marquera la littéraire Nord Américaine par sa plume efficace. Il joue parfaitement avec les codes du roman noir en l'agrémentant de sa touche personnelle. Malheureusement pour moi, cette lecture ne m'était pas adressée. Quelque peu décontenancée par la manière dont l'auteur traite sa trame. J'ai eu l'impression de tourner en rond. Malgré cela, je ne m'arrête pas à ce tout premier roman, je serais au rendez-vous pour son prochain roman qui peut être j'apprécierai davantage.


MADE IN TRENTON est un grand livre qui marque cette rentrée littéraire 2018. Une peinture parfaite d'un monde sans pitié.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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C'est une collection que l'on scrute avec beaucoup d'attention chez Lettres it be que celle proposée en littérature étrangère chez Buchet-Chastel. Après avoir déniché un trésor comme Bariloche d'Andrés Neuman dont nous vous parlions il y a quelques mois, il y a fort à parier que les éditeurs de cette collection réitéreront tôt ou tard cette performance, celle de faire vivre dans l'Hexagone un texte hors du commun nous arrivant de bien au-delà de nos frontières. Et si c'était avec Made in Trenton, le premier roman du journaliste et traducteur américain Tadzio Koelb ?

# La bande-annonce

New Jersey, 1946. Alors que le monde sort tout juste des horreurs de la guerre, travailler dans l'industrie florissante de Trenton est une des clés de l'émancipation pour les classes populaires de la côte est des États-Unis. le rêve américain fonctionne à plein, et le mystérieux Abe Kunstler, nouveau venu à l'usine, semble déterminé à en tirer parti. Travailleur obstiné, bon camarade, buveur émérite, Abe est l'archétype du col bleu : sauf qu'Abe est un mirage, un imposteur qui cache un terrible secret.

De l'après-guerre au Vietnam, l'histoire de Kunstler nous montre combien ce rêve américain est une machine implacable qui broie tous ceux qui ne sont pas nés dans la bonne classe, le bon corps, la bonne peau.

Confronté à une société américaine au conformisme impitoyable, empêtré dans une vie de mensonges et menacé de voir son secret révélé, jusqu'où Abe Kunstler sera-t-il prêt à aller pour préserver l'existence qu'il a tenté de se forger ?

# L'avis de Lettres it be

Une existence construite sur le terrain mouvant d'une identité bafouée, c'est le point de départ et d'arrivée du premier roman d'un journaliste américain bien connu pour les lecteurs fidèles du New York Times ou bien du Times Literary Supplement. Tadzio Koelb, c'est son nom, propose avec Made in Trenton un récit de près de 250 pages, récit qui nous immerge dans une société qui refleurit après le chaos outre-Atlantique, qui retrouve la lumière après l'obscurité. Mais dans cette société américaine du possible où les cheminées fument comme jamais auparavant et où les industries se multiplient au rythme des tiroir-caisse, les existences se fracassent alors que le paraître en société commence timidement à pointer le bout de son nez. Ouvrier modèle, collègue fidèle, mari attentionné… Où est la faille ?

Un énième premier roman au coeur d'une rentrée littéraire qui en aura fait sa grande force avec près d'une centaine de livres du genre publiés (94 exactement), une première depuis bientôt dix ans. Mais cette fois, ce Made in Trenton se démarque par une maturité certaine, un sens du phrasé qui fait vivre à chaque page l'industrie américaine post-Seconde Guerre mondiale, et la société qui en découle. Tadzio Koelb, fort de sa grande expérience journalistique, fait vivre un récit globalement sombre en plein coeur d'une société et d'une époque où tout semblait encore possible, y compris le pire.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Dans le New Jersey en 1946, tout juste sortie des horreurs de la guerre, travailler dans l'industrie florissante de Trenton est une des clés de l'émancipation pour les américains des classes populaires.

. 
“ Malgré les craintes qui le faisaient trembler, personne ne lui avait alors demandé quoi que ce soit d'autre que son nom. Quand il l'avait dit pour la première fois à voix haute, il avait senti la panique transpercer sa poitrine, un abîme sans limites. Cela faisait des jours qu'il passait pour lui-même, sans rien dire d'autre, à personne, comme une prière à un dieu disparu qu'il s'était mis à réciter dès l'instant où il avait vu l'annonce manuscrite dans la vitrine du café- restaurant – On recrute – et qu'il répétait à l'infini, comme une incantation, tentant frénétiquement de repousser le moment fatidique. ” 



Le rêve américain envahit la population et le mystérieux Abe Kunstler, nouveau venu à l'usine est bien décidé à se tailler une part du gâteau. 
Travailleur, obstiné, bon camarade, buveur émérite, Abe est l'archétype du col bleu, sauf que Abe a un secret. 


” – une liste trop longue de choses entreposées dans une pièce dont la porte menaçait à tout instant de s'ouvrir à la volée sur un désastre de révélations . “



De l'après guerre au Vietnam, l'histoire d'Abe Kunstler nous montre combien ce rêve américain est une machine implacable qui broie tous ceux qui ne sont pas nés dans la bonne classe, le bon corps, ou la bonne couleur de peau. 
Confronté à une société américaine au conformisme impitoyable, enlisé dans une vie de mensonges et menacé de voir son terrible secret révélé, jusqu'où Abe sera-t-il prêt à aller pour préserver l'existence qu'il s'est durement forgé ?


” Il se couvrit le visage de sa main odorante ; l'autre, il la posa sur son corps, un pèlerinage auprès de son ancien moi qui ne lui plaisait guère, mais qui était aussi essentiel, naturel d'une certaine manière à l'homme qu'il était devenu. “



Ce que j'en dis : 

Si j'ai choisi de garder pour moi le secret de Abe Kunstler c'est avant tout que je trouve dommage qu'il soit révélé sur la quatrième de couverture. Même si le roman en révèle bien plus, je préfère découvrir ce genre d'information primordiale au cours de ma lecture.

Néanmoins il est fortement intéressant de découvrir l'imagination et la machination phénoménale mise en place par Abe pour justement donner l'illusion parfaite à ce secret. 

Pour un premier roman, l'auteur fait une entrée remarquable avec un récit plutôt original qui nous plonge dans une noirceur absolue dans l'Amérique de l'après-guerre. 

La plume de Tadzio Koelb est rude et assez sophistiquée et demande parfois une attention particulière afin de ne pas perdre le fil de cette histoire. 

Un texte fort, plutôt violent qui réserve de belles surprises et qui plaira aux lecteurs exigeants.

Une très belle découverte de cette rentrée littéraire. 


Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Une lecture tendue ! Dès les premières pages on devine le secret de ce personnage, Abe Kunstler. Ensuite, contempler ses stratégies de survie, entrer dans ses pensées, c'est partager un chemin inédit de douleur et de folie, habilement transcendé par l'écriture. Tadzio Koelb sait rendre l'urgence, la frayeur, le délire maniaque avec une intensité rare.
Au milieu du récit, le lecteur optimiste et psychologue à ses heures voudra profiter des explications et flash-back pour tenter de rationaliser le personnage et adosser un peu de logique de bas niveau à ce qui se déroule sous ses yeux. Peine perdue, Abe Kunstler n'a ni modèle, ni archétype. Personnage puissamment humain, il poursuit inéluctablement son projet, dans la souffrance, empêtré dans la sordide réalité sociale de l'époque (indigence, alcoolisme, violence…), toujours plus créatif et follement cohérent pour un final en apothéose.
Une oeuvre étonnante, puissante et profondément humaine, pour la lecture de laquelle je remercie Netgalley et les éditions Buchet-Chastel. Un auteur à suivre et un excellent travail de traduction.
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Ce livre est l'histoire d'une survie, celle d'une femme dans une société d'hommes, créée par et pour eux. En Amérique, tout de suite après la seconde guerre mondiale.

Jeune fille pauvre et sans grâce issue d'un milieu ouvrier, à une époque ou les usines fonctionnaient à plein régime et ou les hommes revenant de la guerre étaient soit estropiés, et/ou se noyaient dans l'alcool pour oublier l'enfer qu'il avait vécu et le difficile au quotidien de la vie civile. Mariée à un homme brutal, soumise à ses désirs comme à sa violence, elle se révolte et c'est au cours d'une dispute qu'elle répond de toute la force de sa frustration, et le tue.

Pour échapper à la justice, elle décide, bien que l'idée lui paraisse folle, de devenir "Il". Peu à peu, la femme disparaît. de nature grande et forte, avec un visage aux machoires carrées et des mains puissantes, elle n'a aucun mal à assumer le rôle qu'elle s'est fixée. Devenu Abe, il se fait embaucher, dans un premier temps, comme plongeur dans la restauration, s'enfuyant dès qu'il suspecte la découverte de son véritable genre. Il devient ouvrier dans une usine qui fabrique des câbles. Pour éviter toute curiosité de ses collègues et se fondre parmi eux, il jure, boit et fréquente les bals ou pour quelques pièces les filles dansent avec les clients.

Afin de consolider son statut, il en vient même à en épouser une, Inès, gentille et pas très maligne, mais qui croit en lui pour la sortir de sa condition. Afin de ne pas éveiller les soupçons, il justifie par une blessure de guerre le bandage qu'il porte autour de la poitrine. Il l'enivre tous les soirs et saoule des hommes rencontrés dans des bars au hasard des rencontres, qu'il ramène chez lui pour effectuer ce qu'il ne peut faire lui-même. Il va même, à la demande d'Inès, jusqu'à adopter un fils.

Plus les années passent, plus Abe se perd que ce soit dans sa vie ou dans l'alcool. Suite à une crise de démence provoquée en partie par l'alcool, et trop faible pour se défendre, "la femme" fût révèlée par les médecins et les infirmières de l'hôpital.

Ce livre n'a pratiquement pas de suspens, car dès les premières pages, nous sommes au fait de la véritable identité de genre de Abe. Ce livre est dérangeant, car il remet en cause la base même des fondements de notre société composée d'hommes et de femmes. A sa lecture, j'ai eu très vite l'impression que l'auteur souhaitait aborder le thème de la transidendité, mais qu'il n'osait le faire directement, aussi emprunte-t-il des détours plus conventionnels, tel le concours de circonstances qui fait adopter par son personnage principal le travestissement masculin et ses codes.

Dans ce livre, il n'est absolument pas question d'homosexualité. Si Abe au début de l'histoire porte une identité masculine c'est avant tout pour gagner sa vie et trouver son indépendance, mais peu à peu, cela laisse place à autre chose, cet autre chose qui justifie toutes les impostures pour conserver l'image qu'il renvoie à la société au risque de se perdre lui-même, si ce n'est déjà fait.

Digressions :

Pour certains lecteurs ou lectrices, ce récit peut paraître peu crédible, mais Billy Tipton musicien de jazz, s'est marié et a adopté 3 enfants. Ce n'est qu'à sa mort qu'on a découvert qu'il était une femme. Aucune de ses compagnes n'avaient remis en cause son identité de genre.



Dans le cinéma:

Nous avons le film Albert Nobbs ou l'identité de genre d'Albert n'est révélée qu'à sa mort. Dans Victor et Victoria, comme dans Albert Nobbs, ou dans le livre Made in Trenton, il n'y a aucune homosexualité, simplement une question d'émancipation, d'indépendance par le travail qu'il était plus facile d'obtenir, et mieux rémunéré, en tant qu'homme.



Ont existé :

D'autres femmes connues comme telles, ont porté le costume masculin citons pour les plus célèbres au : XIXème siècle : la comtesse Mathilde de Morny, surnommée Missy et qui était appelée par tous : oncle Max. Violette Morris, sportive multisports qui fût déchu de son titre de championne au motif qu'elle donnait un mauvais exemple aux femmes en s'habillant en homme. A noter que ces deux femmes ont été dans les premières à effectuer des mamectomies au motif que leur poitrine les gênait pour pratiquer le sport ou conduire des voitures. Ces femmes, homosexuelles, auraient-elles changé de genre si à l'époque il était possible à la médecine de faire une réassignation d'identité ? la question est posée !
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