Meurtre à Tombouctou

Certes, on aime bien Moussa Konaté, parti trop tôt, qui a beaucoup donné à la francophonie et à la littérature d'évasion et de voyages. Certes, Meurtre à Tombouctou est truffé de couleur locale, les personnages sont sympathiques (mais tellement stéréotypées !) et l'enquête est plutôt bien menée. Certes, trois ans après sa parution, le livre est encore malheureusement d'actualité et le Mali n'en finit pas de souffrir. Mais cela est quand même très convenu, trop plein de bons sentiments et, surtout, l'écriture est d'une platitude frôlant la mièvrerie ! On suit mais sans réel plaisir. Décevant.

Décembre 2015. Lecture rapide de ce polar insolite dans le cadre du challenge nomades en noir de l'association littera05.

Autant le dire tout de suite, ce bouquin ne m'a pas emballée ! Peut-être est-ce ma faute, je ne suis pas une passionnée de polars, du coup j'y cherche trop le style littéraire, le dépaysement et ce n'est pas le but de ces livres.

Concernant l'intrigue : un jeune touareg est trouvé mort, apparemment frappé à coups de pierres, par son frère parti à sa recherche. le jeune homme, dont l'épouse est enceinte, se rendait à Tombouctou pour y saluer un ami en partance pour Bamako. le commissaire Touré, chargé de l'enquête, est vite dépassé. le même jour, un jeune français, est attaqué dans son hôtel par un homme à cheval qui insulte la France. le gouvernement Malien fait alors appel au célèbre commissaire Habib accompagné d'un attaché anti terroriste, lui aussi français et de son lieutenant Sosso.

L'enquête est heureusement ponctuée de descriptions de Tombouctou assez précises, on y découvre aussi quelques rituels touaregs et une critique non déguisée de la corruption au Mali. le métissage des peuples, des langues, des lieux donne au récit un second souffle. La fin se révèle surprenante. Hélas, le style m'a complètement déroutée. Même dans un policier, j'ai besoin d'un certain style littéraire et sincèrement je l'ai pas trouvé. Dommage l'intrigue, les nombreuses indications sur le quotidien au Mali, la vie des habitants de Tombouctou et la variété des peuples méritaient mieux. Je ne sais pas si cela tient à une volonté de Moussa Konaté pour coller au mieux à son récit, mais la lecture m'a parue assez difficile.

L'histoire :
Au Mali, un Touareg découvre son jeune frère assassiné au pied d'un arbre. le même jour, un mystérieux cavalier tire sur un hôtel en menaçant un touriste français. Les deux affaires sont-elles liées ? le commissaire Habib, son adjoint Sosso et un agent de lutte contre le terrorisme sont chargés de l'enquête. Sur fond de respect des traditions, de secret de famille et de sens de l'honneur, ce sera loin d'être une simple affaire.

Mon avis :
C'est la première fois que je lis un roman écrit par un auteur malien et dont l'intrigue se situe dans ce pays. Et franchement un roman policier africain ça sort du lot non ?
La quatrième de couverture promet une enquête palpitante avec, pour toile de fond, le désert des Touaregs. Tout (ou presque) est dit au dos du livre. C'est dommage mais je tente quand même le coup et m'envole pour Tombouctou.
Je ne sais pas si c'est propre à la littérature africaine, sachant que c'est ma première fois, mais ce policier n'a rien à voir avec ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Il est question de meurtre mais tout semble pris à la légère. Si vous cherchez du suspense ou de l'action, fuyez malheureux ! Vous ne trouverez rien de tel ici. C'est plutôt à la cool, on dirait même une parodie tellement tout paraît rocambolesque. Ça me fait penser à ces vieux films de Claude Zidi, vous voyez le genre ? C'est une enquête mais rien de sérieux, c'est pris à la rigolade. Je pense que c'est une volonté de l'auteur d'incorporer l'humour à son histoire mais ça ne prend pas du tout !
Les personnages aussi m'ont surprise. Pour dire, même le commissaire Habib, censé être un homme qui en impose, a des airs de blague. La palme revient à son adjoint Sosso et Guillaume, qui ne se connaissaient pas mais deviennent des supers potes adeptes de bonnes tranches de rigolade et qui passent leur temps à se tenir la main...
Le style est très simple. Konaté raconte une histoire avec des mots simples, sans entrer dans les détails. Un homme est mort, il y a enquête, voici l'identité du tueur. Point. Ce qui explique par ailleurs le petit nombre de pages.
Voilà. C'est compliqué de donner un avis objectif car je reste interloquée par cette lecture. Je n'ai pas du tout été prise dans l'intrigue et même le dénouement me semble saugrenu. Bref c'est un roman qui me laisse une étrange impression, je serai curieuse de connaître l'avis d'autres lecteurs, mais aussi de découvrir d'autres auteurs de la littérature africaine pour savoir si on retrouve systématiquement ce côté décalé qui décrédibilise totalement l'histoire. C'est peut-être parce que je ne suis pas habituée mais je n'ai pas accroché à ce roman.

Point fort : le dépaysement (parce que ça fait quand même du bien de découvrir d'autres horizons)
Point faible : le côté saugrenu et trop léger de l'histoire
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Ibrahim, un jeune Touareg ne rentre pas à son campement, son frère Rissa s'inquiète et va à sa rencontre sur le chemin de Tombouctou où Ibrahim devait saluer un de ses amis avant son départ pour Bamako. Rissa trouve le corps de son frère à l'entrée de la ville. Au lieu de le ramener au campement, il l'apporte au commissariat ce qui manque provoquer une émeute. le commissaire Touré ne sais par quel bout empoigner cette affaire quand il est appelé à l'hôtel Al-Farouk car un homme a tiré contre la chambre d'un touriste français en proclamant des menaces islamistes. En plus il s'avère que la victime était aussi un ami d'Ibrahim.

L'affaire fait grand bruit en haut lieu et le ministre de l'intérieur convoque une réunion de crise à Bamako en présence de l'ambassadeur de France. Il est décidé de dépêcher sur les lieux le commissaire Habib, incorruptible et dont le talent est reconnu, un de ses collaborateur Sosso et Guillaume, spécialiste de la lutte anti-terroriste de l'ambassade de France. le lendemain les trois hommes prennent le chemin de Tombouctou pour éclaircir ce double mystère.

Présenté ainsi, ce polar semble intéressant, mais en réalité il est super gnangnan. C'est plutôt un prétexte pour nous présenter le Mali et Tombouctou en particulier. Les Touaregs et leurs coutumes tiennent une grande place dans le texte, ainsi que le décalage entre la Tombouctou de la légende et celle de la réalité. On assiste aussi aux pressions et tentatives de corruption dont est victime Habib.

Quant aux deux jeunes policiers, Sosso et Guillaume, ainsi que les autres personnages, ils ne sont pas convaincants pour un sou. Les deux flics semblent être deux adolescents attardés qui découvrent Tombouctou sous le regard paternel d'Habib, le tourisme semble plus les intéresser que leur mission, ils décadreraient même dans un roman du Club des Cinq, alors de là à imaginer Guillaume comme un spécialiste de la lutte contre le terrorisme, c'est vraiment en demander trop au lecteur. Les dialogues sont aussi dignes d'un roman pour enfant de dix ans.

Parlons de l'intrigue, à la fin Sosso et Guillaume soupçonnent le Français d'avoir deux faces et de n'être pas qu'une victime innocente, mais la piste n'est pas creusée, il n'y a pas plus de terroriste que d'extra-terrestres. Et l'intrigue autour de la mort d'Ibrahim retombe comme un soufflé.

Le seul intérêt de ce livre est de nous faire découvrir Tombouctou et la communauté touareg, c'est plus un guide touristique qu'un polar. On a l'impression que l'intrigue policière est secondaire et les deux héros sont si peu vraisemblables que ça ne rend pas l'action plausible ni intéressante. Un seul mot me vient pour résumer ce livre heureusement assez court : l'ennui
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Un jeune touareg est retrouvé mort aux portes du désert, puis quelques heures plus tard, un français est pris pour cible. Les deux affaires sont-elles liées ? le commissaire Habib va enquêter sur place, dans la cité mythique de Tombouctou, entre peur des terroristes et coutumes ancestrales.

"Dans l'antique Cité des 333 Saints, la vie allait son train-train habituel. Ici, diverses époques, populations et cultures se côtoyaient, se mêlaient : habitations et monuments séculaires de terre, mélange d'architectures soudanaise et arabe, hôtels et bâtiments administratifs modernes en ciment, rues larges ou étroites, goudronnées ou sablonneuses, désertes ou encombrées de charrettes, de dromadaires, de motos et de voitures ; Noirs, Blancs et métis, hommes enturbannés, arborant gandouras ou grands boubous, jeunes en jean et ticheurte, femmes voilées, couvertes de la tête aux pieds, jeunes filles décontractées, cheveux au vent ; voilà, au premier coup d'oeil, Tombouctou, ville ambiguë au charme étrange et irrésistible."

Deux mondes se font face : le monde de la ville avec ses tentations, ses rencontres attirantes et son cosmopolitisme, et le monde du désert, dans lequel vit la famille du jeune Ibrahim retrouvé mort, une famille qui accorde une attention primordiale aux traditions et aux voeux des ancêtres. Les plus jeunes sont souvent tiraillés entre ces deux mondes etleurs fréquentations ne sont pas toujours recommandables.Le commissaire Habib, assisté de son adjoint Sosso va plonger dans les conflits claniques malgré la pression des notables de la ville qui souhaitent qu'il abandonne l'enquête pour laisser oeuvrer un marabout-devin. La place de la police n'est pas encore affirmée dans ce monde qui préfère résoudre ses problèmes en interne, en appliquant sa propre idée de la justice.

C'est avec intelligence et tact que l'auteur aborde cet aspect moderne de l'histoire africaine par le biais d'une enquête bien menée.

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