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Ahmadou Kourouma est né dans une famille princière musulmane de l'ethnie malinké (appelée mandingue ou encore dioula). Ce livre fait en quelque sorte écho à la vie de son grand-père.

Fama est un prince déchu de Togobala et du Horodougou, descendant de Souleymane Doumbouya. Il est le dernier de sa lignée, hélas sans descendance mâle.
Sous la colonisation, il était prospère et vivait du commerce, mais depuis l'indépendance de la Côte des Ebènes (Côte d'Ivoire), il a tout perdu. Il a aussi perdu son rang. Dorénavant le pouvoir politique est aux mains du comité et du parti unique.

Fama vivote en ville. Lorsque au village, son cousin Lacina, chef coutumier, meurt, c'est à lui que revient le royaume. Il s'y rend et découvre que celui-ci est en faillite. Les funérailles durant 40 jours, le lecteur a le temps de faire connaissance avec les anciens, le féticheur et le griot. Fama hérite aussi de la belle Myriam, épouse de son cousin.

De retour en ville, Salimata son épouse, n'approuve pas du tout. Elle a toujours travaillé dur pour nourrir son "prince". le lecteur découvre le destin bouleversant de cette femme, qui comme beaucoup de femmes africaines a subi l'excision, ce qui explique peut-être son infertilité. Finalement Fama décide de retourner dans son village natal ... mais ...

Le roman satire écrit en français, est raconté à la manière africaine et l'auteur cite avec humour de nombreux proverbes. Deux portraits, deux destins tragiques : Fama et Salimata sont tous les deux victimes des coutumes.

Une réflexion profonde sur les traditions africaines et la fin des illusions concernant l'indépendance et le nouveau pouvoir politique.
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Magnifique itinérance d'un prince déchu par la langue et dans la langue. J'ai découvert à travers cette histoire dont je n'ai jamais douté qu'elle soit véridique, une Afrique dont il n'est jamais question nulle part, une Afrique nègre et tellement noire qu'on y distingue par contraste les nègres devenus blancs.
C'était pas mieux avant mais c'est encore plus foutu après nous dit Fama Doumbouya. Mais il y a toujours moyen que ça soit encore plus foutu. Ce beau roman n'est pas une belle histoire, il nous donne à voir rien de moins que ce que l'humain est encore capable comme pire. On le sait bien mais on ne le sait pas vraiment.
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Considéré comme un classique de la littérature africaine, ce roman est un grand livre de la littérature francophone. Dans une très belle écriture vivante, bruissante, haletante, il nous emmène sur les pas de personnages tellement vivants qu'on croit entendre le sang couler dans leurs veines.
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Je vous remercie
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Très beau livre, non seulement le sujet traité est intéressant et d'actualité.
Aussi le procédé linguistique est spécial et impressionnant car le livre est dans son ensemble une traduction mot pour mot du Malinké vers le Français. Ce roman est une révolution dans l'histoire du roman grâce à cette Malinkénisation de l'oeuvre.
Comment Fama lui un prince Doumbouya une panthère est obligé de mendier de funérailles en funérailles pour avoir les restes comme un hyène pour pouvoir survivre. Ahmadou Kourouma a su denoncer les effets pervers de la colonisation et du parti unique. Cette oeuvre non seulement incitera la nouvelle génération à continuer le combat méné par leurs prédécesseurs ( Gandhi, Patrice Lumumba, Nelson Mandela ) et aussi à choquer, donner une leçon à ces occidentaux.
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Ahmadou kourouma a pris baeu de liberter a traduire le malinké en Français
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C'est tout d'abord l'écriture qui est intéressante. Ahmadou Kourouma écrivait en français, un français rythmé, ou plutôt saccadé. Cela donne un rythme étrange, singulier, mais prenant. Les expressions, les mots nous surprennent parfois parce que nous les employons moins de ce côté de la Méditerranée.

Certains chapitres ont également un traitement intéressant entre action et souvenir. le personnage ressasse, et vit, suit le fil de ses pensées tout au long de sa journée. C'est le cas pour un des premiers chapitres, centré sur Salimiata, la femme de Fama, le personnage principal. Elle est en pleine insomnie, puis elle se lève, prie, cuisine, va vendre ses produits au marché. Et ce quotidien empli de frustration est entrecoupé de ses traumatismes. Elle se souvient de ce qu'elle a subi, enfant, de la violence des hommes, de celles des femmes…

C'est un livre auquel il faut s'habituer, déjà par les termes et le rythme, mais aussi car il n'y a pas de mise en contexte : il faut s'en saisir. Saisir ce que sont les vieilles légendes, saisir l'Histoire d'un pays hanté par le souvenir de la colonisation, plutôt récente. Un pays délivré, un pays indépendant, mais un pays déraciné.
Des systèmes occidentaux intégrés par le pays se mêlent à la religion, elle même teintée de païen, c'est un melting-pot dans lequel il faut se couler, dans lequel certains personnages se perdent.

Par les chapitres dédiés à Salimata, on découvre l'horreur de la condition de la femme en Côte d'Ivoire. Elle est belle, elle est une épouse exemplaire, c'est une bonne travailleuse. Et pourtant, son bon coeur n'attire que les embûches, les thématiques du viol et de l'excisions sont très présentes. Toute l'horreur est montrée dans cette urgence du style de l'auteur qui sied bien à la gravité des propos.
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