L'histoire est racontée par Auyong, un homme d'affaires local, et Mary Anne, une jeune orpheline qui a été adoptée à onze ans par une famille de Lubok Sayong, une petite ville de Malaisie. Un endroit isolé par sa topographie, cette cuvette entre rivières et lacs est soumise à de fréquentes inondations va devenir un lieu prisé des touristes.
« À Lubok Sayong, l'eau est un vrai problème. Simplement parce qu'il y en a trop. La ville est vouée à être inondée, les inondations ravagent les maisons et emportent les vies. »
On ne peut que s'attacher au personnage de la petite orpheline Mary Anne qui avant de mourir aimerait bien être demoiselle d'honneur, apprendre à faire un gâteau au chocolat, et surtout elle aimerait retrouver sa mère. Sa mère qui est selon elle, star de cinéma à Hollywood et qui est très belle.
Un récit drôle et dépaysant émouvant, très humain, un voyage exotique et enchanteur dans la Malaisie multiculturelle d' aujourd'hui où le surnaturel marche main dans la main avec la réalité. Les personnages sont hauts en couleur, Mami Beevi propriétaire de chambres d'hôtes, conteuse hors pair, miss Boonsidik un travesti héroïque qui fait face à des violeurs ; Ismet le fabricant de poterie artistique et aussi le fantôme d'un garçon qui hante le jardin. L'écriture est fraîche et malicieuse, la fantaisie et la tendresse sont omniprésentes.
La chronique de cette petite de Malaisie, au carrefour des traditions et de la modernité qui hésite entre nouvelles et roman a été pour moi un agréable moment de lecture, mais sans plus, je n'ai pas réussi à entrer vraiment dans la magie de ce livre.
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Curiosité de lecture, ce roman ou plus exactement , cette chronique nous parle d'un pays dont on parle peu, la Malaisie, au bout du monde, quelque part entre l'Inde et la Chine. La situation de départ ne prête pas à sourire, encore moins à rire, et pourtant, la détente vient petit à petit en cours de découverte d'un univers coloré, picaresque, dans une petite ville, en proie aux éléments, une pluie diluvienne qui fait de cette bourgade un lieu peu goûté que tout le monde semble vouloir fuir, inondations, inconforts multiples. Mais le destin donne une chance à cet endroit pour une orpheline doublement frappée par le sort, adoptée puis, par un coup du sort, abandonnée de nouveau, la mort frappant accidentellement sa famille adoptive. La famille reste une valeur sûre malgré les détours que la vie nous réserve, Mary-Ann découvre une grande et belle maison, sa propriétaire, là aussi par des chemins sinueux, le tout dans un tourbillon de vie, de magie et de...bonne volonté mâtinée de tendresse cachée. Vous secouez le tout et vous obtenez une vie quotidienne à Lubok Sayong, loin de la capitale, Kuala Lumpur, ici, nous sommes dans la Malaisie profonde, mixité raciale, culturelle, religieuse, l'anti-communautarisme à dominante musulmane.
La narration est multiple, chaque personnage prend ce rôle tour à tour, angles de vue et de vécu donnent à l'ensemble une richesse émotionnelle, un humour et une distance pleine d'humanité, fourmillant d'anecdotes croustillantes, au plus près de sensibilités diverses.
L'action se déroule de nos jours, ce qui ne semble pas évident au premier abord, l'exotisme des lieux et la méconnaissance de ce pays en construisent une image pré-conçue, le talent le l'autrice déconstruit les préjugés, rendant à son pays la part de modernité qui le constitue tout en préservant l'authenticité de ses traditions.
Roman attachant, plaisir de lecture.
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C'est la première fois que je lis un roman d'un auteur malaisien. Le début est prometteur. La ville de Lubok Sayon est vouée à être inondée par une grosse crue – un déluge comme cette ville n'en avait pas connu depuis vingt ans. Six jours durant elle est sous des trombes d'eau. C'est très actuel. Il y a quelques jours, ce sont des villes indonésiennes qui sont sous l'eau (vu à la télé). le début de la crue fait le bonheur de ceux qui organisent une élection partielle. Tout de suite, l'auteure met en scène Beevi, une vieille femme, qui vit chichement dans ce village. Son vieil ami, Mr Auyong tient une conserverie de litchis. Avec une jeune orpheline, il est le narrateur. Pas mal de petites historiettes émaillent ce livre, ce qui le rend un peu décousu d'autant que certaines sont vraisemblablement tirées d'Internet ou de blagues universelles, donc peu attirantes. Par exemple, page 18, « Privée de télé, et de ses soaps sud-américains et coréens doublés en malais, plus d'une femme adressa un « Tu fais quoi, chéri ? » à son mari. Neuf mois plus tard, la cigogne livra quelques heureuses surprises à la maternité locale. Les registres s'enrichirent de bébés prénommés Siti Bianca, Nor Gabriele ou Gustavo Lim, en hommage aux personnages des feuilletons préférés de leurs mères. » L'histoire de Naïn, la folle aux sangsues qu'on ne revoit plus dans le récit. Puis à Kuala Lumpur il y a le foyer St Mary et l'école méthodiste pour filles où l'auteur se focalise sur le devenir d'une fillette de onze ans, Marie-Anne. Elle est adoptée et quitte le foyer pour une « vie meilleure ». Et là, cela devient très original… Je ne dévoilerai pas la suite de l'histoire mais j'ai aimé ! Il y a quelques traits de la culture malaisienne comme l'amok qui submerge Mr Auyong après ce qui est arrivé aux lady-boys et aussi le lancer de savate sur politiciens, un signe de protestation pratiqué par les fanatiques. Très amusant.
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Des histoires racontées par Auyong et Mary Anne. Mary Anne est orpheline. Alors qu'elle est vient d'être recueillie par un couple, ses nouveaux parents meurent dans un accident de voiture. Elle est recueillie par Beevi, la soeur de la défunte. Auyong est un chinois qui dirige une conserverie. Au fil des paragraphes, des histoires nous sont racontées. Certaines expliquent le parcours de chacun, d'autres semblent être là comme un cheveu sur la soupe ; un ministre venu inaugurer un rond point, une partie de pêche avec des américains... Néanmoins, le livre se lit facilement et on s'attache à ces personnages. Un moment passé avec ces gens. Je ne pense pas en retenir grand chose !
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